Éducation climatique à l’école : 3, 2, 1… action!

Les élèves de l’école secondaire Jean-Raimbault de Drummondville en pleine action.
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Les élèves de l’école secondaire Jean-Raimbault de Drummondville en pleine action ©Amélie Cournoyer
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15 janvier 2024 - Amélie Cournoyer, journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le GARAF est un programme particulier en sciences offert dans une école secondaire de Drummondville. Ce programme (vraiment!) particulier fait plus que donner de la théorie sur l’importance de préserver la biodiversité. Il implique les jeunes dans la recherche de solutions aux enjeux environnementaux de la région et dans leur mise en œuvre sur le terrain.

Lundi matin, 9 h. Un gros autobus jaune se stationne devant la maison du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF) afin d’y laisser une vingtaine de jeunes de secondaire 4 qui arrivent de l’école située à une dizaine de kilomètres de là. La maison GARAF, c’est en quelque sorte le quartier général du programme particulier en sciences offert par l’école secondaire Jean-Raimbault de Drummondville. Dans les faits, c’est une ancienne résidence privée reconvertie en salle de classe et en laboratoires spécialisés par l’entreprise de gestion de déchets WM, un partenaire important du programme depuis près de 20 ans.

Dès leur arrivée, les jeunes se rassemblent dans la salle de classe pour écouter un bref cours théorique sur la pollinisation offert par leur enseignante en sciences Stéphanie Roux. Si elle aborde ce sujet en particulier, c’est parce que ce matin un petit groupe d’élèves aura la tâche d’isoler sa « ruche pédagogique » pour l’hiver. Les autres participeront à un projet-pilote mené sur le terrain de WM – où se trouve la maison GARAF – pour éradiquer le roseau commun (phragmite), une plante exotique envahissante. Le technicien en bioécologie François Prévost explique le plan de travail aux élèves, qui sortent ensuite rapidement pour s’affairer à la tâche.

Apprendre sur le terrain

Le GARAF a été créé en 1999 par Pablo Desfossés, un enseignant qui cherchait une nouvelle façon d’intéresser les jeunes à la science et à la technologie. Son idée? Les faire travailler dans l’eau, la boue et la forêt sur des projets de conservation et de restauration de la faune et de la flore dans la région.

 On est 85 % du temps sur le terrain, 10 % du temps en laboratoire et seulement 5 % du temps en classe.Stéphanie Roux, enseignante en sciences

 
Plus de 20 ans après sa création, le programme particulier s’adresse aux élèves de secondaire 1 à 5 qui aiment la science, oui, mais surtout les travaux pratiques. « On est 85 % du temps sur le terrain, 10 % du temps en laboratoire et seulement 5 % du temps en classe », confirme Stéphanie Roux. L’apprentissage par projets est à la base du programme. Souvent, ce sont des mandats confiés par des organisations privées ou publiques de la région, qui ont identifié un enjeu environnemental et qui engagent les jeunes dans la recherche de solutions et leur mise en œuvre. « On est comme une entreprise en environnement : on offre des services aux entreprises et à nos partenaires. Ça nous permet de générer du financement pour la poursuite de nos activités », explique la technicienne en bioécologie Sarah Prévost.

Sarah Prévost (gauche) et Stéphanie Roux participent au GARAF
Sarah Prévost (gauche) et Stéphanie Roux participent au GARAF ©Amélie Cournoyer

Ces dernières années, les jeunes du GARAF ont travaillé de pair avec la Ville de Drummondville pour contrer les îlots de chaleur dans la municipalité grâce à la plantation d’arbres. Ils ont aussi accompagné la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) pour la surveillance de la moule zébrée dans un réservoir du parc national de la Yamaska. Puis, pour le compte de la société de gestion immobilière Gestion Fauvel, ils ont veillé à l’aménagement d’un bassin de rétention d’eau pluviale qui sera en harmonie avec l’écosystème d’un futur quartier résidentiel. « On a une bonne réputation, assure Sarah Prévost. Les gens de la communauté ont confiance en ce qu’on fait parce qu’on travaille avec rigueur et qu’on donne toujours notre maximum. »

Vivre « l’expérience GARAF »

Les ressources humaines, matérielles et financières restent des enjeux importants pour la survie du programme. « Le GARAF, on est une méchante bibitte. On a beaucoup de tâches à faire, parce qu’il y a régulièrement des nouveaux projets qui s’ajoutent et nous devons tous les monter de A à Z », indique la technicienne en bioécologie. Cette dernière, qui est employée par le Centre de services scolaire des Chênes, et son collègue, qui est embauché par le GARAF, assistent donc les enseignantes et les enseignants dans leurs diverses tâches. « Leur travail est vraiment important. On ne pourrait pas y arriver sans eux », tient à mentionner Stéphanie Roux.

Les projets, une fois montés et réalisés par les élèves, ne sont pas mis sur une tablette. L’idée est de faire vivre « l’expérience GARAF » au plus grand nombre de jeunes possible. Ainsi, depuis 2010, ce sont plus de 15 000 élèves et 240 enseignantes et enseignants de 14 commissions scolaires à travers le Québec qui ont participé à une activité GARAF dans leur milieu grâce aux projets PAJE (Partenariat action jeunesse en environnement). « Ce sont des projets clés en main. Les enseignantes et les enseignants reçoivent un document décrivant chacune des étapes ainsi qu’un document pour les techniciens ou les techniciennes qui vont les assister », précise Sarah Prévost.

Vers une conscience environnementale

Les élèves en bottes de caoutchouc devant moi, les pieds dans le fossé pour couper les roseaux, ne se font pas prier pour encenser leur programme. « J’aime ça! J’aime l’esprit d’équipe et j’ai toujours aimé la nature », me confie Isaac Aubry. Son camarade Étienne Samson dit sensiblement la même chose : « Je me suis inscrit pour me rapprocher de la nature. Puis, le travail de groupe, ça va nous aider pour plus tard. »

Un des objectifs principaux du GARAF, selon Sarah Prévost, c’est d’aider les élèves à comprendre leur milieu, les écosystèmes et le fonctionnement de la nature. « En les comprenant mieux, ils et elles vont être naturellement capables de les respecter, de les protéger », précise-t-elle. Ça fonctionne en tout cas avec Océane Logier-Nourry. « Je me sens plus sensibilisée par rapport à l’environnement », dit-elle.

Si leur passage au GARAF en convainc certains et certaines de poursuivre leurs études postsecondaires en sciences, ce n’est pas le but ultime du programme. « Nos élèves deviendront peut-être médecins, dentistes ou travailleront dans une usine, mais une chose est sûre, c’est qu’ils et elles auront une conscience sociale et environnementale », conclut Stéphanie Roux.

Océane Logier-Nourry
Océane Logier-Nourry prendre une pause et prend la pose! ©Amélie Cournoyer

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