Lynx ©Jean-Simon Bégin
Retombées positives générales
Des dizaines de milliers de personnes les suivent sur les réseaux sociaux. Pourtant, il ne s’agit ni d’anciennes vedettes de téléréalités ni d’influenceuses mode et beauté. Leurs publications dévoilent plutôt des plumes, du poil et des écailles. Bienvenue dans le monde des photographes qui mettent la faune québécoise en vedette.
Un renard roux pensif, bien assis dans un champ de neige, devant une pleine lune rosée. Un phoque commun qui se prélasse sur un rocher de l’estuaire sous un ciel orangé. Un courlis corlieu éclaboussé par les gouttelettes d’eau générées par le roulement des vagues.
Les photos de Jean-Christophe Lemay fascinent. Cet homme de 33 ans, qui est né à Ottawa et a grandi à L’Orignal, sur la rive ontarienne de la rivière des Outaouais, a le don de capter des moments magiques dans la nature qu’il partage ensuite allégrement, et tout à fait gratuitement, avec les dizaines de milliers de personnes qui le suivent sur les réseaux sociaux.
« Mon objectif est de montrer que nous, les humains, nous partageons notre territoire avec ce riche patrimoine vivant », dit ce Rimouskois qui en pince aussi pour le surf.
JC Lemay Photo – son pseudonyme sur les réseaux sociaux – a commencé la photo animalière dans le cadre de ses études supérieures en biologie marine à l’Université du Québec à Rimouski. « C’est en partageant mes photos, que je faisais sans prétention, que j’ai eu une révélation. J’ai découvert que les locaux connaissaient très peu la faune qui les entoure. C’est alors que j’ai commencé à prendre ce travail de plus en plus au sérieux. Depuis quatre ans, ça m’occupe à temps plein », raconte celui qui vient de remporter le prestigieux prix du Photographe animalier de l’année de la revue Canadian Geographic.
Le photographe animalier Jean-Simon Bégin, lui aussi âgé de 33 ans, possède près de 300 000 abonnés et abonnées sur Instagram, plus que le nombre de fidèles au compte du capitaine des Canadiens de Montréal, Nick Suzuki! Lauréat de nombreuses distinctions, dont le Grand Prix 2022 du magazine Nature sauvage, Jean-Simon Bégin se considère comme un « activiste passif ». « Je crois que plus les gens en savent sur notre faune, plus ils sont enclins à la protéger. J’espère bien humblement que j’ajoute mon grain de sel dans la grande cause de la protection de l’environnement et des écosystèmes », dit ce chasseur d’images natif de Pont-Rouge qui réside à Québec.
Jean-Simon Bégin prend l’exemple du caribou de Charlevoix, une harde en voie d’extinction – qui vit maintenant en enclos. « Mes images de ces caribous, avant qu’ils soient en enclos, ont été largement partagées par les médias comme Le Devoir. Du coup, ce cheptel n’était plus invisible aux yeux du grand public », dit ce paparazzi du monde animal.
L’extrême discrétion, c’est justement l’une des caractéristiques qui mettent en danger la faune du Québec. « Nos animaux ne s’observent pas facilement, contrairement aux espèces des Rocheuses, par exemple, qu’on croise plus facilement. C’est notre travail à nous, photographes, de les sortir de l’ombre », affirme Jean-Simon Bégin, qui est aussi peintre.
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Des images qui poussent à la mobilisation
Ce travail de sensibilisation à la faune par la photographie fait bouger les choses dans le bon sens, estime Charlène Daubenfeld, directrice des communications à la Société pour la nature et les parcs, SNAP Québec, une organisation qui travaille à la création d’aires protégées en territoire public. « Leurs images servent à appuyer nos campagnes de protection du territoire et rejoignent le public par les émotions. Par exemple, Jean-Christophe Lemay a travaillé avec nous sur une campagne de protection des Sept merveilles du Bas-Saint-Laurent. Son travail a certainement contribué à la mobilisation locale. D’ailleurs, une de ces merveilles, le lac de l’Est, bénéficie maintenant d’une protection », explique-t-elle.
Charlène Daubenfeld rappelle les sages paroles du commandant Jacques-Yves Cousteau à ce sujet : « On protège ce qu’on aime, et on aime ce qu’on connaît. » Comme outil de sensibilisation, ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots?
Soutenir le travail des photographes nature
Malgré l’immense succès de leurs publications, Jean-Christophe Lemay et Jean-Simon Bégin, comme tant d’autres artistes, n’obtiennent aucun revenu sur les réseaux sociaux. C’est donc afin de poursuivre leur travail que ces photographes publient des livres et vendent des produits dérivés, comme des calendriers. En allant au-delà des « J’aime », on les encourage à continuer à nous émerveiller.
Voici d’ailleurs d’autres photographes animaliers à découvrir:
Julie Audet
Julie Audet (@julie_audet) • Photos et vidéos Instagram
Jocelyne Feizo
Jocelyne Feizo (@jocelynefeizo) • Photos et vidéos Instagram
André Bhérer
André Bhérer (@andre_bherer) • Photos et vidéos Instagram
Éric Deschamps
Eric Deschamps (@eric.nature) • Photos et vidéos Instagram
