Allier justice sociale et action climatique dans le milieu des affaires

Habi Gerba présidente de la Jeune chambre de commerce de Montréal
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Habi Gerba ©Sarah Emily St-Gelais
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24 février 2023 - Leïla Jolin-Dahel, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Ouvrir la porte aux groupes sous-représentés et conscientiser les gens d’affaires à la cause climatique, c’est ce que la présidente de la Jeune chambre de commerce de Montréal (JCCM) désire instaurer depuis son arrivée en poste il y a un an. Unpointcinq a discuté avec Habi Gerba, fière porteuse de projets rassembleurs.

La résilience climatique fait partie des priorités de la JCCM. Comment se traduit-elle dans le milieu des affaires selon vous?

Par l’action. Je pense qu’on a assez parlé, analysé, réfléchi, fait des consultations. C’est le moment d’utiliser notre pouvoir, notre visibilité pour pousser les gens dans l’action.

Concrètement, ça passe par trois choses. D’abord la vulgarisation. Et je m’inclus là-dedans : je ne suis pas une experte du climat. Il faut donner des outils concrets aux organisations pour leur permettre de faire des changements. On leur dit de bouger, mais elles ne savent pas nécessairement par où commencer.

Après, il y a aussi la sensibilisation de la relève d’affaires. Il faut leur dire : « Vous aussi, vous avez un pouvoir de changement. » On ne veut pas juste attendre que le gouvernement fasse de grandes actions. Nous aussi, à l’intérieur de nos organisations, on peut avoir un impact.

Et finalement, c’est la connexion des personnes autour de projets pour être un catalyseur d’énergie. On a un grand réseau à la Jeune chambre; l’objectif est de savoir comment on peut l’utiliser au service d’une cause.

Quels sont les défis liés à la résilience climatique et comment la Jeune chambre de commerce réussit-elle à les surmonter?

Il y a beaucoup d’initiatives, d’organisations qui ont été lancées, mais tout est indépendant, fonctionne en silo. La Jeune chambre coordonne présentement un groupe de travail avec Partenariat climat Montréal. C’est un peu la création d’un hub climatique. Nous, on veut coordonner ça avec différents partenaires et créer ce hub pour guider leurs organisations dans un processus de décarbonisation du milieu des affaires à Montréal.

Comment le monde des affaires, avec les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses en particulier, peut-il contribuer à devenir un vecteur de changement en matière de lutte contre les changements climatiques?

En tant que professionnel, ou entrepreneur, on peut réfléchir à la manière de modifier notre modèle d’affaires pour l’adapter à la nouvelle réalité. Durant la première édition du Sommet Climat Montréal, l’année dernière, on a mis de l’avant différents entrepreneurs qui ont créé une entreprise avec un modèle d’affaires soucieux de l’environnement. C’est un peu pour inspirer d’autres jeunes, les convaincre que leur modèle d’affaires aussi peut être transformé .

Durant la pandémie, on a fait un sondage avec la Ville de Montréal et Léger Marketing. Le tiers des répondants ont dit que la pandémie les a motivés à entreprendre un projet à impact social ou environnemental, ou une transformation écoresponsable de leur entreprise. Ça démontre un intérêt.

Dans la dernière année, vous avez contribué à « ouvrir bien grande la porte aux groupes sous-représentés ». Quels liens faites-vous entre la justice sociale et l’action climatique?

Un des liens que je ferais, c’est cette idée de vulgarisation, de ne pas tenir pour acquis que c’est clair pour tout le monde. Dans les deux cas, il y a beaucoup de personnes qui y sont sensibles, et d’autres qui ne le sont pas du tout et qui ne comprennent pas pourquoi on n’arrête pas d’en parler. Il y a encore beaucoup de travail à faire sur le plan de la sensibilisation, de l’éducation et de la vulgarisation.

Comment appréhendez-vous les défis climatiques à titre personnel?

Humblement, je fais partie des gens à qui la vulgarisation est adressée. Je suis encore en train d’apprendre. J’essaie d’éviter le suremballage et de ne pas jeter des objets. J’ai récemment brisé mon écran d’ordinateur. Et ça coûtait aussi cher de le réparer que d’en acheter un autre. Mais, par principe, comme il marchait très bien avant, je l’ai fait réparer.

Habi Gerba de profil
©Sarah Emily St-Gelais

J’essaie aussi de mieux consommer. Je travaille dans la mode [elle a créé la marque Gazelles, une gamme de vêtements pour femme d’affaires], mais dans un esprit responsable et durable. L’idée, c’est de revoir la façon de consommer pour se bâtir une vraie garde-robe et non pas juste du jetable. C’est sûr qu’il y a encore beaucoup de travail à faire : je ne suis pas parfaite. Mais c’est un début!

Vous considérez-vous comme écoanxieuse?

Oui, parce que je suis très consciente qu’on est en train de foncer dans un mur. Je me rassure en me disant qu’éventuellement, les changements climatiques vont toucher tout le monde de différentes façons. C’est un peu comme la pandémie, on ne pourra pas les mettre sous le tapis.

Mais après, il y a aussi un peu une fatigue, une écœurantite dans le fait qu’on en parle autant sans que les choses bougent. Si j’étais une militante pour l’environnement, je serais épuisée d’en parler. Un peu comme moi je le suis de parler d’équité, de diversité et d’inclusion. Ce sont deux combats qui se ressemblent beaucoup.

Karel Mayrand, PDG de la Fondation du Grand Montréal, avec qui j’ai eu l’occasion de discuter, m’a fait remarquer qu’on parle beaucoup des grands changements, en abordant tout ce qu’on va perdre. Il faut arrêter de faire ça et commencer à imaginer tout ce qu’on va gagner. Une perception plus positive, ça vient davantage interpeller les entreprises, c’est plus rassembleur. J’aime cette idée d’arrêter de faire peur et de commencer à rêver ensemble au monde de demain.

La Jeune chambre de commerce de Montréal, c’est quoi?

Fondée en 1931, elle compte aujourd’hui près de 1 500 membres, qui ont entre 18 et 40 ans, dont 150 bénévoles. Par l’entremise de l’organisation d’événements et de formations, la JCCM œuvre au développement de la relève d’affaires à Montréal.

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