Municipalités rurales : ça roule dans la MRC de Drummond!

Dave Munger s’apprête à embarquer dans un taxi pour aller travailler dans une des municipalités rurales de la MRC de Drummond desservies par Mobilibus.
array(26) { ["ID"]=> int(74613) ["post_author"]=> string(3) "126" ["post_date"]=> string(19) "2024-04-15 06:52:23" ["post_date_gmt"]=> string(19) "2024-04-15 10:52:23" ["post_content"]=> string(0) "" ["post_title"]=> string(61) "Municipalités rurales : ça roule dans la MRC de Drummond!" ["post_excerpt"]=> string(279) "Pénurie de main-d’œuvre, augmentation de la population et réduction des gaz à effet de serre (GES) liés au transport, voilà autant de bonnes raisons qui ont convaincu la MRC de Drummond d’organiser le transport collectif pour ses municipalités rurales. Et ça roule! " ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(66) "municipalites-rurales-et-mobilite-ca-roule-dans-la-mrc-de-drummond" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2024-04-12 16:05:28" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2024-04-12 20:05:28" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(31) "https://unpointcinq.ca/?p=74613" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
Dave Munger s’apprête à embarquer dans un taxi pour aller travailler dans une des municipalités rurales de la MRC de Drummond desservies par Mobilibus. ©Amélie Cournoyer
Created with Lunacy 3 min

Retombées positives générales

15 avril 2024 - Amélie Cournoyer, journaliste de l'Initiative de journalisme local

Pénurie de main-d’œuvre, augmentation de la population et réduction des gaz à effet de serre (GES) liés au transport, voilà autant de bonnes raisons qui ont convaincu la MRC de Drummond d’organiser le transport collectif pour ses municipalités rurales. Et ça roule!

Lorsque le projet-pilote de transport collectif Mobilibus a été lancé le 10 janvier dernier, Dave Munger a été l’une des premières personnes à en profiter. Il faut dire que, depuis un peu plus d’une semaine, le Drummondvillois de 42 ans, dont le permis a été suspendu, se rendait en taxi à son nouvel emploi dans une entreprise d’équipement agricole à Saint-Germain-de-Grantham. « J’étais en train de penser au covoiturage, raconte-t-il. Mais il aurait fallu que je prenne l’autobus de la ville jusqu’au centre d’achats, sur le bord de l’autoroute 20, pour que mon collègue qui habite à Saint-Majorique me prenne en passant. » Il ajoute : « Mobilibus est arrivé, et c’est parfait pour moi. Surtout que je reste juste en face d’un arrêt. »

Plus de déplacements, moins de voitures

Dave Munger n’était pas le seul à avoir des difficultés à se rendre dans les villages autour de Drummondville. Les quelque 83 000 habitantes et habitants de cette ville bénéficient d’un système de transport collectif depuis plusieurs décennies. Mais les besoins ont changé et il devenait nécessaire de le compléter en desservant les 18 municipalités rurales environnantes, telles que Saint-Cyrille-de-Wendover, L’Avenir ou Saint-Guillaume, qui comptent près de 30 000 personnes au total.

« Mobilibus est vu comme un dénominateur commun qui permet d’aborder plusieurs enjeux : pénurie de logements à prix abordables à Drummondville ainsi que de main-d’œuvre, concentration des commerces et des services de santé et d’éducation en ville, objectifs de réduction des gaz à effet de serre, maintien de la vitalité des milieux ruraux », commente John Husk, directeur au service de planification et de gestion du territoire à la MRC de Drummond.

Mais impossible d’implanter des circuits d’autobus avec un horaire fixe comme à Drummondville. John Husk explique que c’est principalement dû à la faible densité de population périphérique. Il parle aussi de l’étendue du territoire (environ 1 600 km2 et 60 km d’un bout à l’autre de la MRC) et de la rivière Saint-François qui le traverse en son centre, avec seulement trois ponts, tous situés à Drummondville. « En 2021, la MRC a fait faire une étude de marché. Selon nos besoins et la nature du territoire, on nous a recommandé un service sur demande », souligne-t-il.

Un projet-pilote qui est là pour rester

C’est ainsi qu’a été conçu Mobilibus, un service de transport collectif sur demande qui prend en charge les déplacements entre Drummondville et les municipalités avoisinantes ou entre deux municipalités rurales. Le fonctionnement est simple : on s’inscrit comme usager ou usagère, puis il suffit de réserver son déplacement en ligne ou par téléphone, au plus tard à 13 h la veille. Au prix courant, le billet pour un trajet est de 5,50 $ (7,50 $ avec un transfert vers un deuxième secteur) et la carte mensuelle coûte 125 $. Pour Dave Munger, c’est avantageux : son aller-retour au travail en taxi est passé de 60 $ à 11 $. (Et il économisera encore plus lorsqu’il achètera la carte mensuelle… ce qu’il fera sous peu, nous assure-t-il.)

Drummond n’est pas la première MRC au Québec à offrir un tel service. Celles d’Argenteuil et de Joliette, par exemple, le fournissent depuis plusieurs années. Reste que Mobilibus a été mis en route sous la forme de projet-pilote pour 2024, avec un budget de 437 000 $. John Husk, qui a été conseiller municipal à Drummondville pendant 12 ans, tient à mentionner que l’emploi du terme projet-pilote signifie que le service est en période de rodage et non pas qu’il risque de disparaître. « On est en formule collecte de données pour mieux comprendre la demande sur le terrain et adapter le service au besoin après », précise-t-il.

Pour la première année, c’est une compagnie de taxi locale qui possède une flotte de véhicules comprenant des voitures hybrides qui assure les déplacements. « On a lancé un appel d’offres public pour demander les services d’un fournisseur de transport, mais on n’a obtenu aucune soumission. C’est pourquoi on s’est tourné vers cette option », explique John Husk.

Plus de transport collectif, moins de GES

Rappelons qu’adopter le transport collectif est l’une des meilleures façons pour une personne de réduire son empreinte carbone. En effet, le secteur des transports est la plus importante source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. En 2023, le gouvernement du Québec estimait que le transport routier à lui seul était responsable de 34 % de nos émissions totales de GES.

Petit train va loin

 
Dave Munger ne cache pas que, les premiers temps, il était souvent seul dans le taxi lors de ses allers-retours au boulot. « Mais on sent que ça explose depuis une semaine ou deux. Il y a de plus en plus de covoiturage. Ce matin, on était trois », rapporte-t-il. Le porte-parole de la MRC de Drummond confirme que les gens s’approprient de plus en plus le service. « Il y a eu 158 embarquements en janvier et 350 en février. Puis on a franchi le cap des 200 usagers à la mi-mars. On commence à pouvoir combiner les déplacements », soutient-il, en mentionnant que la cible pour cette année est de 8 000 trajets.

Dave Munger attend son service Mobilibus.
Dave Munger attend son service Mobilibus. ©Amélie Cournoyer

Qui dit rodage dit adaptation et ajustements. Dave Munger aimerait pouvoir acheter sa carte mensuelle en ligne (à l’heure actuelle, il faut se la procurer dans les bureaux de la MRC) et souhaiterait voir plus d’arrêts (il y en a 200 en ce moment). Plusieurs usagers et usagères ont également demandé un prolongement du service en soirée (il n’y a pas de départ après 19 h en semaine) et un délai de réservation plus court.

Cela dit, Dave Munger garantit que le transport est « sur la coche » : « Ils sont souvent là de cinq à dix minutes avant l’heure. Puis les chauffeurs sont aussi gentils que si on payait un taxi full price. » Pour le moment, le Drummondvillois n’est donc pas pressé de récupérer son permis et sa voiture. « Mobilibus me convient très bien pour le travail, dit-il. Ça m’enlève beaucoup de pression pour ce qui est de ravoir mon permis. »

Suivez-nous sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram. Abonnez-vous à notre infolettre