Bienvenue à l’écocentre d’Odanak

Les utilisateurs de l'écocentre doivent déposer eux-mêmes leurs matières dans les conteneurs.
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Les utilisateurs de l'écocentre doivent déposer eux-mêmes leurs matières dans les conteneurs. ©Courtoisie BETO (bureau environnement et terre Odanak)
Created with Lunacy 3 min

21 décembre 2022 - Maxime Bilodeau, journaliste de l'Initiative de journalisme local

Avec son centre de récupération écologique des déchets, la communauté abénakise protège un territoire qui lui est cher et tisse des liens avec les villages allochtones voisins.

 
Des chaises de patio d’un autre siècle. Des galons de peinture aux trois quarts vides. Un téléviseur analogique qui prend la poussière. Les garages regorgent d’objets dont on ne sait que faire. Daniel Nolett, directeur général du Conseil des Abénakis d’Odanak, une communauté abénakise du Centre-du-Québec, en sait quelque chose. « En ce moment même, ma boîte de camion est remplie de traîneries dont je souhaite me départir. Vous savez, de vieux boyaux d’arrosage et des trucs du genre », racontait-il en entrevue à la mi-novembre.

Daniel Nolett
Daniel Nolett ©Courtoisie

Par chance, la communauté de près de 500 habitants dispose depuis quatre ans d’un lieu désigné pour déposer ses déchets domestiques. Inauguré en 2019, l’écocentre d’Odanak est ouvert du début mai à la fin novembre, soit jusqu’aux premières neiges. Le succès a été immédiat; le nombre de visites annuelles a presque quadruplé, passant de 616 l’année de l’ouverture à environ 2300 en 2022. Fait à noter : les deux tiers des usagers sont des résidents des villages voisins de Pierreville, Saint-François et Saint-Elphège. En tout, environ 5000 personnes bénéficient de ce service qui favorise la collaboration entre la communauté et les municipalités des environs, selon Daniel Nolett.

Il y avait un réel besoin pour pareille infrastructure dans le Bas-Saint-François, une région à cheval entre les MRC Pierre-de-Saurel et Nicolet-Yamaska. « Géographiquement, les “gros” écocentres sont éloignés de nous. Cela avait pour effet de décourager les gens de faire la route pour se départir de leurs matières résiduelles », raconte Stéphanie Harnois, chargée de projets au Bureau environnement et terre d’Odanak. Depuis l’ouverture de l’écocentre, le nombre de dépotoirs clandestins dans le secteur a d’ailleurs chuté. « Les fossés, bordures de routes et lisières de forêts n’ont jamais été aussi propres! » se réjouit Daniel Nolett.

Stéphanie Harnois
Stéphanie Harnois ©Courtoisie BETO (bureau environnement et terre Odanak)

Le meilleur déchet pour le climat…

… est celui que l’on ne produit pas! Celui que l’on n’enfouit pas n’est pas mal non plus.

Une tonne de déchets émet environ 1 tonne éq. CO2. En 2019, 6,16 millions de tonnes de déchets ont été générées au Québec, en émettant au passage 6,6 millions de tonnes éq. CO2.

Visite guidée

Le centre de récupération écologique des déchets se situe en retrait d’Odanak. Pour y accéder, rien de plus simple : il faut prendre l’embranchement à gauche du Dépan-O-Gaz Nimôwôn, puis suivre les indications – impossible de se perdre. Sur place, le préposé Edward Coughlin accueille les visiteurs avec bonne humeur, leur indiquant où effectuer leurs déchargements après avoir vérifié leur adresse. La liste des matières acceptées est longue; elle va des résidus domestiques dangereux, comme les produits en aérosols et les huiles, aux matériaux de construction, en passant par le bois, le métal et même les résidus organiques.

Écocentre vu du ciel
Écocentre vu du ciel ©Courtoisie BETO (bureau environnement et terre Odanak)

Certaines matières sont toutefois refusées, comme les petits électroménagers, les ordures ménagères et les vêtements, même en bon état. « L’écocentre demeure tout de même rudimentaire, explique Stéphanie Harnois. On le voit comme un service de proximité que nous offrons pour faciliter la vie de la population. » De fait, l’écocentre ferme ses portes dès les premières accumulations de neige au sol, lesquelles rendent inutilisable la rampe de déchargement menant aux six conteneurs. Du début de l’hiver au printemps, le site de 2,86 ha est pour ainsi dire en hibernation.

Et cela n’est pas appelé à changer dans les prochaines années, confirment les intervenants consultés dans le cadre de ce reportage. Même chose pour l’ouverture de l’écocentre à d’autres municipalités du Bas-Saint-François. « Nous ne sommes pas fermés à l’idée d’en faire bénéficier davantage de gens », précise cependant Daniel Nolett. En attendant, l’heure est à la sensibilisation des usagers actuels. « L’erreur classique est de se présenter avec sa boîte de pick-up pleine de rebuts, mais en n’ayant pas réalisé de tri en amont », indique Stéphanie Harnois, qui exhorte les citoyens des municipalités concernées à consulter les dépliants informatifs distribués à cet effet. Edward leur en saura gré.

Un guide pour les Premières Nations

L’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL) a publié en 2021 un guide de gestion et d’opération d’un écocentre adapté au contexte des Premières Nations du Québec.

On y apprend par exemple qu’il existe quelques zones grises en ce qui concerne la gestion des matières résiduelles dans les réserves. En effet, « les communautés autochtones au Québec sont normalement assujetties à la Loi sur la qualité de l’environnement, mais les territoires de réserves, quant à eux, sont assujettis aux lois fédérales », peut-on y lire.

L’IDDPNQL recommande d’adhérer à la réglementation québécoise, « car elle favorise des infrastructures de qualité, des pratiques uniformisées et acceptables pour l’environnement, notamment en ce qui a trait aux opérations d’un écocentre ».

Il existe une dizaine d’écocentres dans des communautés au Québec, mais seul celui d’Odanak a des ententes avec les municipalités voisines pour son utilisation.

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