Asseye Neglo s’engage pour le climat, du Togo au Canada

Asseye Neglo à son bureau
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Asseye Neglo est chargée de projet en action climatique ©Leïla Jolin-Dahel
Created with Lunacy 3 min

16 janvier 2023 - Leïla Jolin-Dahel, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Depuis qu’elle est toute petite, elle veut aider les populations à mieux s’adapter aux changements climatiques. Rencontre avec Asseye Neglo, chargée de projet en action climatique pour qui préserver l’avenir de la planète est une préoccupation au quotidien.

C’est en accompagnant son père ingénieur civil sur le terrain, au Togo, qu’Asseye Neglo a compris l’importance de préserver la planète. « Les agriculteurs avaient des difficultés par rapport au dérèglement des saisons. Les récoltes n’étaient pas bonnes et ça avait un impact sur l’alimentation de la population », se souvient la jeune femme qui est née au Québec avant de repartir au Togo avec ses parents à l’âge de deux ans.

C’est donc dans ce pays d’Afrique qu’Asseye a obtenu une maîtrise en géographie rurale afin de trouver des solutions pour prêter main-forte aux agriculteurs. « J’ai étudié les changements climatiques, qui sont la source du problème, pour comprendre le phénomène et voir comment intervenir pour aider les populations », dit celle qui travaille aujourd’hui au Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ).

D’ailleurs, le Togo doit faire face à plusieurs enjeux liés aux changements climatiques. Comme il s’agit d’un pays côtier – il est bordé par le golfe de Guinée –, il ne subit pas la désertification comme les États du Sahel, un peu plus au nord. Toutefois, la côte est sujette à l’érosion. Le gouvernement et des ONG sur le terrain se penchent donc sur des solutions, explique Asseye Neglo. « Il y a des initiatives qui sont mises sur pied pour déplacer les populations riveraines, qui vivent des problématiques d’inondations », illustre-t-elle.

Elle raconte que certaines politiques agricoles sont créées afin d’aider les fermiers à adapter leurs plantations aux intempéries dues au dérèglement des saisons.

Agir pour l’environnement sur deux continents

En 2012, alors qu’elle travaillait comme conseillère en environnement et développement durable dans des organismes internationaux et des bureaux de consultation en génie civil,  Asseye Neglo a décidé de revenir au Québec, à l’âge de 25 ans, pour poursuivre ses études au doctorat en développement régional et territorial à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Elle a ensuite entamé sa vie professionnelle québécoise au Service de l’environnement à la Ville de Montréal en gestion des matières résiduelles. « J’ai collaboré avec les inspecteurs en horticulture à la gestion du site qui répertorie tous les arbres de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. » Elle a aussi travaillé dans les écoquartiers en gestion des matières résiduelles. « Actuellement, au RNCREQ, mon titre est chargée de projet en action climatique, mais j’interviens sur beaucoup de dossiers », précise-t-elle.

Asseye Neglo devant sa bibliothèque
©Leïla Jolin-Dahel

Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas. Ainsi, Asseye accompagne les 16 conseils régionaux en environnement du Québec dans leurs actions et les aide à coordonner leurs projets. « On essaie d’intégrer toutes les politiques mises en œuvre sur le territoire dans les activités des conseils régionaux », résume-t-elle. Elle s’efforce aussi de définir des indicateurs environnementaux en vue de faciliter la tâche des municipalités. « Ça va leur permettre d’évaluer leur performance environnementale et leur donner des outils pour élaborer des politiques sur le terrain », poursuit celle qui participe également à des projets de verdissement et de mobilité durable.

Parmi ces derniers, il y a l’initiative Roulons électrique, qui est en cours à travers la province, mais avec des variantes selon les régions. « Montréal a le projet J’embarque, et on y intègre le volet de Roulons électrique. On peut faire des essais routiers, on peut parler avec des concessionnaires », mentionne Asseye à titre d’exemple.

On ne reste pas les bras croisés. L’humain fait des efforts pour remédier à tout ce qui est mauvais. Et on est sur la bonne voie.

Asseye Neglo, chargée de projet en action climatique

Une hyperactive climatique

Au bureau comme à la maison, la chargée de projet a la cause climatique à cœur. Ainsi, celle qui s’est récemment installée à Drummondville avec son conjoint – qui travaille en gestion des sols contaminés – et leur fils est devenue une grande adepte du covoiturage pour les jours où elle doit venir à Montréal. « Avec les projets que je pilote, je dois montrer l’exemple », souligne-t-elle. Elle nous lance d’ailleurs en riant qu’elle aurait aimé que son fils de huit ans l’accompagne pour cette entrevue avec Unpointcinq, car celui-ci « parle tout le temps d’environnement, de changements climatiques ou de gestion de matières ».

Pour les années qui viennent, Asseye Neglo a des projets plein la tête. Elle donne notamment de la formation universitaire en tri des matières à l’UQAM et collabore à des initiatives en développement durable et en environnement avec l’UQAC en tant qu’assistante de recherche. Dans ce cadre, elle s’implique aussi dans des opérations internationales, surtout en Afrique. « On va sur le terrain pour aider les gens à faire une meilleure planification territoriale avec les outils disponibles et les accompagner », ajoute-t-elle.

Et son hyperactivité climatique lui permet d’envisager l’avenir de la planète avec optimisme. « On ne reste pas les bras croisés. L’humain fait des efforts pour remédier à tout ce qui est mauvais. Et on est sur la bonne voie. »

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