Faire du bien au climat en restant chez soi

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Retombées positives générales

23 avril 2020 - Aurélie Lagueux-Beloin, Du tyrannosaure au climat

Se lever cinq minutes avant de commencer à travailler, mais arriver tout de même à l’heure parce que notre bureau se trouve dans la pièce d’à côté. Un avantage non négligeable… pas seulement pour les retardataires. Travailler de la maison est une façon de réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en restant en pyjama. Et c’est d’autant plus vrai en temps de pandémie.

Il y a un mois, le gouvernement du Québec lançait un appel pour ralentir la transmission de la COVID-19 : « Travaillez de chez vous! » Résultat : des milliers de Québécois expérimentent pour la première fois la job à la maison. « Le télétravail a de nombreux avantages, mais on ne se le cachera pas, l’adopter d’un coup, sans l’avoir planifié, ce n’est pas l’idéal », observe José Lemay-Leclerc, président de Télétravail Québec.

Mais à l’idéal, nul n’était tenu dans les circonstances et de nombreuses organisations québécoises ont fait le saut du jour au lendemain, ou presque. Chez Ubisoft, un des plus grands studios de création de jeux vidéo du monde, 3500 salariés sont passés au télétravail. Idem au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, où 37 employés participaient à un projet pilote lancé le 2 mars dernier : désormais, ils sont 1709 à télétravailler quotidiennement.

Du côté d’Ouranos, le consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques, les 48 employés et les stagiaires ont déserté leur bureau du centre-ville de Montréal. « Ça n’a pas été facile les premiers jours. Certains s’entêtaient à vouloir revenir travailler au bureau », se rappelle avec le sourire Alain Bourque, directeur général d’Ouranos.

Fun fact 

En décembre 2019, l’application de visioconférence Zoom comptait 10 millions d’usagers par jour. Trois mois plus tard, en plein cœur de la crise sanitaire, elle a atteint un sommet de 200 millions de participants en 24 heures!

Travailler de chez soi favorise aussi le climat

Selon un rapport du CIRANO, 19 % des Québécois pratiquent le télétravail plus ou moins régulièrement. Et d’après une étude du Telework Research Network, 44 % des emplois au Canada seraient compatibles avec le télétravail. On peut donc estimer qu’avec les restrictions sanitaires imposées pour freiner la pandémie, un million de Québécois travaillent en mou, de la maison, depuis un mois.

En plus de pouvoir rester en pyjama toute la journée, le télétravail a pour conséquence de réduire les voitures sur les routes, ce qui se traduit par une diminution de la pollution atmosphérique et de nos émissions de gaz à effet de serre (GES).

J’ai fait le calcul* : après quatre semaines à télétravailler, nous avons évité, juste au Québec, la production de 54 145 tonnes de GES. Ça correspond au total des émissions de 5700 Québécois pendant un an!

Le télétravail en temps de pandémie amène son lot de défis, dont la conciliation travail-famille et les bogues techniques. Je ne suis certainement pas la seule à comprendre un mot sur deux dans les réunions en vidéoconférence lorsque ma connexion Internet fait des siennes! Malgré les difficultés, Alain Bourque reste positif : « Ce n’est pas toujours facile de continuer à travailler en équipe, mais c’est aussi l’occasion d’innover en testant de nouveaux outils et de nouvelles façons de faire. »

télétravail covid 19 gaz effet de serre infographie
Sources: CIRANO (2018), Statistiques Canada (2016) calculateur du FAQDD (2017), Agriculture et agroalimentaire Canada (2014), Gemechu et al. (2013).

Désengorger la banlieue

Professeure au Département de gestion des ressources humaines de HEC Montréal, Anne Bourhis soutient que le télétravail pourrait aussi présenter des avantages indirects pour le climat en permettant de réduire l’étalement urbain : « Comme on peut travailler n’importe où, tant que la connexion Internet est bonne, on a moins besoin de venir vivre à proximité des centres urbains. On peut donc envisager d’habiter plus loin que la banlieue tout en continuant à travailler, à distance, en ville. »

D’après la chercheuse, cette adoption en masse du télétravail, bien que loin d’être parfaite, nous donne un bon aperçu de cette réalité : « On a souvent cette idée préconçue que travailler de la maison, c’est facile et qu’on peut en profiter pour s’occuper des enfants tout en faisant une brassée! Avec la COVID-19, nous avons adopté le télétravail dans les pires conditions possible et on ne s’en sort pas si mal. Imaginez comment on s’en sortirait si on l’avait planifié! »

* Selon ce rapport du CIRANO, 499 679 Québécois travaillent occasionnellement ou à temps plein de la maison. Toutefois, si on considère que 44 % des emplois sont compatibles avec le télétravail au Canada et sachant qu’on dénombre 4 562 284 employés au Québec, il est possible d’estimer que la pandémie a amené 1 008 047 travailleurs à adopter le télétravail.

Pour calculer les émissions de gaz à effet de serre (GES) évitées, il faut connaître la distance parcourue entre la maison et le boulot de ces travailleurs et le moyen de transport qu’ils utilisent. Ces données ont été obtenues à l’aide du Recensement canadien de 2016. Une fois que la distance totale est connue, on peut connaître la quantité de GES à l’aide du calculateur du Fonds d’action québécois pour le développement durable.