Voici un palmarès des initiatives pro-vélo que nos jeunes journalistes en environnement aimeraient voir implantées dans toutes les villes du Québec afin de réduire les émissions de GES et soutenir une meilleure santé physique et mentale globale de la population.
Par Marie-Soleil Marleau et Éliane Auger-Plourde
Jeune journaliste en environnement Sors de ta bulle – Cohorte 2024
Ce texte est une reprise de la chronique de Marie-Soleil et Éliane à l’émission L’Effet durable, de CIBL, à laquelle elles ont participé au début du mois.
No 5 : Les vélos à assistance électrique à Québec
Effectivement! Saviez-vous qu’à Québec, il existe de nombreuses stations de vélopartage à assistance électrique? En effet, ce programme baptisé àVélo a été lancé en 2021 par le Réseau de transport de la Capitale (RTC) et compte aujourd’hui plus de 115 bornes, dans la ville de Québec et ses banlieues. Ainsi, plus de 1300 vélos électriques sont répartis sur le territoire et, certains jours, plus de 1000 vélos sont utilisés. Selon le maire Bruno Marchand, « c’est autant de voitures en moins sur les routes ». De plus, chaque année, les objectifs d’utilisation de la RTC ont été atteints et dépassés. Cette initiative permet donc aux personnes moins en forme d’utiliser ce moyen de transport écologique à tout moment de l’année.
No 4 : Les casiers à vélo sécurisés à Gatineau
En collaboration avec la Société de transport de l’Outaouais (STO), la ville de Gatineau a déployé un projet-pilote de casiers sécurisés pour vélo. Qu’est-ce qu’un casier à vélo sécurisé? Concrètement, c’est une sorte de cube à six compartiments où les vélos peuvent être rangés en toute sécurité. Le projet pilote, lancé à la fin de juin 2022, devrait se poursuivre jusqu’en novembre 2024. Gratuite les 10 premières heures, l’utilisation d’un casier coûte par la suite 1 $ de l’heure et 50 cents pour la réservation (via l’application Vélo-Transit). Mais à quoi tout cela sert-il?, vous demandez-vous peut-être. Eh bien, on peut imaginer que ces casiers contribueront à diminuer l’anxiété que ressentent les adeptes du vélo à l’idée de se faire voler leur bécane et, ainsi, à leur donner un sentiment de sécurité bien réel!
No 3 : Les vélorues à Montréal
Avez-vous déjà entendu parler de la vélorue? Grosso modo, il s’agit d’une rue à sens unique comme les autres, mais où c’est le vélo qui a priorité. Les automobilistes doivent rester à l’arrière des cyclistes qui, eux et elles, peuvent circuler à un, deux ou même trois sur toute la largeur de la chaussée sans avoir à laisser passer les autos comme on doit normalement le faire.
On compte actuellement neuf vélorues à Montréal, et c’est la principale, sinon la seule ville au Québec à en comporter. C’est un concept de plus en plus répandu qui a été inauguré à Brême, en Allemagne, au début des années 1980 et s’est étendu depuis à plusieurs pays d’Europe comme la Belgique, les Pays-Bas et la France.
Selon nous, ce concept est vraiment innovant, et c’est pourquoi il figure dans notre palmarès. Nous l’avons nous-mêmes expérimenté à de nombreuses reprises : circuler à vélo en ville, c’est pas toujours évident. Surveiller constamment les autos en mouvement, les voitures stationnées, en plus des autres cyclistes, des piétonnes et des piétons, et même des animaux n’est pas toujours facile, et ça peut être un frein pour de nombreuses personnes. Par conséquent, avoir une rue où les cyclistes peuvent se sentir pleinement en sécurité sans le stress des autos derrière elles et eux, c’est une belle alternative à la piste cyclable, et on trouvait ça intéressant de le souligner.
Lire aussi : Investir dans le vélo, c’est payant!
No 2 : Construis ton vélo, à Montréal
Pour ce top 2 du palmarès, nous voulons vous parler de l’initiative Construis ton vélo de l’organisme Cyclo Nord-Sud dans le quartier Saint-Michel, à Montréal.
En gros, pour ceux et celles qui ne le savent pas, le quartier Saint-Michel est un quartier assez défavorisé de la ville de Montréal où les gens circulent très peu à vélo, pour des questions socio-économiques, mais aussi géographiques. Donc, l’organisme montréalais Cyclo Nord-Sud, qui est habituellement orienté vers l’international, a voulu intervenir pour démocratiser la pratique du vélo dans le quartier. Et c’est comme ça, à travers la « vélorution » de Saint-Michel, qu’est né le programme Construis ton vélo.
Des élèves du secondaire de l’école Louis-Joseph-Papineau et de l’école Joseph-François-Perrault – qui est celle de l’une d’entre nous! – sont amenés à restaurer de vieux vélos dans le cadre d’une activité parascolaire. Les élèves sont en binôme et sont accompagnés d’un adulte de l’école et d’animateurs. Cette activité permet donc de créer des liens, mais aussi de devenir, pour les jeunes, des ambassadrices et des ambassadeurs du vélo dans leur quartier. À mon école, ils ont même pu repartir avec leur vélo, ce qui va à l’avenir faciliter leurs déplacements et mettre l’accent sur un mode de transport durable.
No 1 : Toutes à vélo
Oui, exactement! Toutes à vélo est un programme d’apprentissage par et pour les femmes créé par Vélo Québec afin de rendre la pratique du vélo accessible à des femmes qui n’en ont jamais eu l’opportunité. L’objectif du programme est « d’offrir un espace sécuritaire et accessible aux femmes pour appendre et pratiquer le vélo ». Ce programme est offert en deux volets, soit « Je ne sais pas faire du vélo » ou bien « Je sais pédaler, mais je ne me sens pas suffisamment en confiance pour aller dans la rue ».
Plus concrètement, le programme c’est :
- 7 séances gratuites, soit 5 en milieu fermé (par exemple une cour d’école loin de la rue) ainsi que 2 sur la route (non obligatoire)
- 11 heures d’enseignement réparties sur 4 semaines
- Le prêt d’un vélo et d’un casque
- Une halte-garderie
- Un service offert à Gatineau, Montréal, Longueuil et Laval
Pour vous donner une idée du manque de femme dans le monde du cyclisme, selon L’État du vélo au Québec en 2020, 62 % des hommes de la province pratiquent le vélo contre 47 % des femmes. De plus, les femmes ne représentent que 34 % des cyclistes au Canada. Pour finir, nous trouvons important de vous mentionner que vous pouvez devenir accompagnatrice dans ce programme! Qu’est-ce qu’une accompagnatrice? C’est la personne qui s’assure du bon déroulement des activités et de la sécurité de toutes en s’adaptant au rythme des participantes!
Coup de cœur : SherGo, à Sherbrooke
Imaginez : une application qui vous donne des récompenses pour vos déplacements durables! Pour notre coup de cœur, nous avons en effet décidé d’y aller pour l’application SherGo propulsée par la Société de transport de Sherbrooke.
Il s’agit d’une application téléchargeable sur téléphones cellulaires qui utilise la géolocalisation pour calculer vos déplacements entre deux points prédéfinis, soit le domicile et le lieu de travail ou d’étude. Si la distance parcourue quotidiennement est réalisée par un mode de transport durable comme le transport en commun, le covoiturage, la marche ou le vélo, l’application saura le détecter et des points seront cumulés. Quatre points seront attribués pour un kilomètre parcouru à pied ou à vélo, de même qu’un transport en train ou en métro, trois points pour un même trajet en autobus ou en covoiturage, et aucun pour le transport en auto solo.
Après avoir accumulé un certain nombre de points, jusqu’à un maximum de 25 par déplacement, les usagers et usagères peuvent les échanger contre des cartes-cadeaux dans des commerces locaux. L’application permet aussi de suivre la quantité de gaz à effet de serre (GES) qui auraient été émis, mais qui ont été évités par les différents modes de déplacement.
On trouvait pertinent de présenter cette initiative qui est pour l’instant unique au Québec même si elle ne traite pas exclusivement de vélo. Au final, on le sait, c’est payant pour la planète d’utiliser des modes de transport durable et, dans le cas de SherGo, ce l’est aussi pour le portefeuille.