Faire le plein d’énergie solaire

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© Simon Diotte
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Arrivés récemment sur le marché québécois, les abris à énergie solaire permettent de recharger une voiture électrique et de neutraliser les îlots de chaleur dus aux stationnements asphaltés. Autrement dit, cette minicentrale produit à la fois de l’ombre et de l’énergie renouvelable, à faible impact carbone. On vous en explique le principe.

Des abris de voitures à énergie solaire vendus en kit comme des meubles IKEA : c’est le nouveau produit que vient de lancer l’homme d’affaires montréalais Sass Peress, président-directeur général de Renewz Sustainable Solutions, une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire. Offerts en version commerciale ou résidentielle, ces pergolas nouveau genre jouent plusieurs rôles : protéger les voitures électriques de la chaleur et produire de l’énergie servant à les alimenter.

De plus, en diminuant la chaleur accumulée par le bitume, qui contribue aux fameux îlots de chaleur, ils représentent un moyen d’adaptation face aux changements climatiques.

La première installation du modèle à vocation commerciale – baptisé Palm, pour palmier – a eu lieu en juin chez Bourgeois Chevrolet, à Rawdon, un concessionnaire spécialisé dans les voitures électriques ou hybrides. C’est d’ailleurs entre des rangées de Volt et de Bolt qu’Unpointcinq a rencontré Sass Peress, qui nous a décrit son abri, commercialisé sous la marque iSun.

Abri quatre saisons

Selon le modèle, cet abri solaire peut protéger jusqu’à six voitures de la neige, de la pluie et, surtout, de la chaleur. « Les gens savent peu que le chaud, tout comme le froid, réduit la performance des batteries des voitures électriques. En abaissant la chaleur dans l’habitacle, l’abri solaire diminue ainsi les besoins en climatisation au démarrage », explique l’homme d’affaires, dont l’objectif est « de démocratiser les énergies renouvelables », affirme-t-il.

Sass Peress, le PDG de Renewz Sustainable Solutions (© Simon Diotte)

Le modèle Palm est muni de panneaux solaires à double face qui captent même la lumière réfléchie par le sol et les voitures. « Ils produisent 27 % plus d’énergie que les panneaux conventionnels », soutient Sass Peress, qui évolue dans le marché des abris solaires depuis 2011. « Nous avons commencé par des modèles sur mesure, mais ils étaient moins abordables », poursuit-il, résolu à percer le marché avec ce nouveau produit. Outre les terrains des concessionnaires de voitures, on pourrait imaginer ce type d’abri dans des stationnements de centres commerciaux ou d’immeubles de bureaux, par exemple.

Comme Rawdon se situe dans une région où les précipitations de neige sont abondantes, on a donné au toit de l’abri une pente de 15 degrés afin d’empêcher l’accumulation sur les panneaux. « Pas besoin de sortir la pelle : la chaleur dégagée par la conversion des rayons solaires en électricité fera fondre les flocons », dit Sass Peress. Moins de surface à déneiger, moins de souffleuses, moins de gaz à effet de serre (GES)!

Lorsque les bornes de recharge sont inutilisées, l’énergie produite par l’abri solaire est acheminée au panneau électrique du concessionnaire, en passant par un onduleur qui la convertit en courant alternatif. Les kilowatts ainsi accumulés contribuent à alimenter l’éclairage, les ordinateurs ou la machine à café, diminuant d’autant la facture énergétique du concessionnaire.

En revanche, lorsque des voitures électriques sont connectées à l’abri solaire, le système produit 90 à 100 kilowatts par jour, selon une moyenne annualisée, ce qui permet de rouler 500 km en voiture électrique.

Retour sur investissement

Malgré le coût peu élevé de l’électricité au Québec, cet investissement de 100 000 $ – incluant l’installation, les permis et le branchement à Hydro-Québec – se rentabilise en une quinzaine d’années, soutient Mario Bourgeois, le président de Bourgeois Chevrolet qui a rencontré Sass Peress lors de la Formule E à Montréal à l’été 2017. « Preuve qu’il y a eu des retombées positives à cet événement-là! », rigole-t-il, faisant référence au fiasco financier de cette course.

Le tout premier abri solaire Palm a été installé en juin chez Bourgeois Chevrolet, à Rawdon (© Courtoisie).

« Mais au-delà de la rentabilité, cet abri solaire sert notamment d’outil marketing qui démontre que nous sommes un leader dans l’électrification des transports au Canada », dit l’homme d’affaires.

À l’extérieur du Québec, où l’électricité se vend beaucoup plus cher, les entreprises ou les organisations qui achètent ces abris obtiendront un rendement beaucoup plus rapide du capital investi. En Ontario, Sass Peress l’évalue à moins de 10 ans. « C’est pour cette raison que les abris solaires sont promis à un bel avenir, d’autant plus que les gens les associent aux voitures électriques », lance-t-il avec optimisme.

À la maison

Dans le secteur résidentiel, iSun propose l’Oasis, un abri solaire qu’on peut utiliser autant comme pergola que comme abri d’auto. « Les gens débrouillards pourront les monter eux-mêmes », affirme Sass Peress. Les branchements électriques exigent toutefois l’expertise d’un électricien.

L’Oasis, dont le prix de détail est de 13 000 $, peut fournir 20 % de l’énergie consommée dans une maison de taille moyenne. Puisque cet investissement entre dans la catégorie de la rénovation écologique, on peut bénéficier du crédit d’impôt RénoVert de Revenu Québec. « Soyons honnête, on n’achète pas un Oasis pour réduire sa facture d’énergie, mais plutôt parce qu’on veut s’engager envers l’environnement et la planète », dit le fondateur de Renewz.

Chose certaine, cet abri solaire nouveau genre épatera beaucoup plus vos voisins qu’une nouvelle tondeuse!

Hydroélectricité vs énergie solaire

Comme 97 % de l’électricité produite au Québec provient des centrales hydrauliques d’Hydro-Québec, cette énergie est considérée comme carboneutre dans la province. On ne peut pas tout à fait dire la même chose de celle que fournissent les panneaux photovoltaïques : ils ne génèrent aucune émission de gaz à effet de serre (GES) pendant leur exploitation, mais leur fabrication et leur installation émettent environ cinq fois plus de GES que l’hydroélectricité, selon un rapport du CIRAIG préparé pour Hydro-Québec.

Mais des nuances s’imposent, selon une équipe de chercheurs des Pays-Bas qui, dans un article publié en 2016 dans la revue scientifique Nature Communications, concluaient notamment que :

  • Durant sa durée de vie (20 à 30 ans), un panneau solaire photovoltaïque rembourse plusieurs fois l’énergie nécessaire à sa production, ainsi que ses émissions de GES.
  • L’empreinte carbone d’un panneau solaire photovoltaïque durant son cycle de vie (de sa fabrication à son élimination) n’est plus que d’environ 20 g d’équivalent CO2 par kW/h, contre plus de 400 g dans les années 1980.

Le diable est dans les détails, comme disent les Chinois…