Candiac, Rivière-du-Loup, Montréal et Québec ont au moins un point commun : on y retrouve de nouveaux quartiers qui sortent des sentiers battus pour réduire leur empreinte climatique.
Des écoquartiers, il en pousse un peu partout au Québec. Conçus pour répondre à des objectifs de développement durable et d’adaptation aux changements climatiques, ces projets immobiliers reposent sur un modèle d’urbanisation qui favorise la mixité, s’oppose à l’étalement urbain et réduit l’utilisation des ressources naturelles. En voici quatre, à différents stades de développement, qui se distinguent dans la province.
Pointe-aux-Lièvres
Premier écoquartier de Québec, celui de la Pointe-aux-Lièvres a accueilli ses premiers habitants en 2017. Situé aux abords de la rivière Saint-Charles, il se démarque sur le plan de l’efficacité énergétique. Chaque habitation possède son toit végétalisé et a été conçue selon des principes d’habitat solaire passif : une abondante fenestration côté sud et moins de fenêtres au nord afin de réduire les coûts de chauffage en hiver et de garder la maison fraîche en été.
Technopôle Angus
En 1904, le Canadien Pacifique inaugure dans l’est de Montréal la plus grande usine en Amérique du Nord. Aujourd’hui, le site s’est transformé en écoquartier. Il combine édifices résidentiels et commerciaux et son promoteur, la société de développement Angus, une entreprise d’économie sociale, a mis sur pied avec Énergère une boucle énergétique au sein du quartier. Ce réseau connecte les bâtiments entre eux et redistribue la chaleur. Le chauffage des résidents est par exemple transféré aux locaux commerciaux en journée et inversement le soir et la nuit. Un système qui permet une économie de 26 % des gaz à effet de serre.
Domaine Kogan
En 2011, une ancienne usine textile, la Calko, passait au feu à Rivière-du-Loup. Cet incident a allumé l’étincelle d’un projet d’écoquartier dans la municipalité. Le terrain du futur Domaine Kogan, où les travaux de décontamination sont en cours, est situé en plein centre-ville, dans un secteur boisé, au bord d’une rivière. Les 150 logements, locatifs ou en copropriété, qui y seront construits (en hauteur) seront chauffés aux énergies renouvelables.
Square Candiac
Inspirante Victoriaville
Victoriaville est un chef de file en développement durable au Québec. La municipalité du Centre-du-Québec se démarque par ses habitations durables. Adapter sa maison aux changements climatiques et réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en économisant : que demander de mieux ?
En 2011, la municipalité lance Habitation durable, un programme d’attestation et d’aide financière pouvant aller jusqu’à 8000 $ qui s’adresse aux citoyens, pour les aider à rénover ou à concevoir une construction durable qui aura une faible empreinte carbone.
« Avec Habitation durable, une maison respectueuse de l’environnement par sa construction, son orientation, sa localisation et son utilisation coûte le même prix qu’une maison régulière », note Carline Ghazal, coordonnatrice de la division de développement durable du Service de l’environnement de la Ville de Victoriaville. Si bien qu’en 2019, 464 nouvelles constructions et 1807 projets de rénovation réalisés sur le territoire de la municipalité sont durables. C’est maintenant une maison sur quatre à Victoriaville qui est certifiée comme étant durable.
Le programme fonctionne si bien que pas moins de douze municipalités l’ont maintenant adopté. En plus de Saint-Valérien, Varennes, Petite-Rivière-Saint-François, Dixville, Plessisville et des sept municipalités de la MRC Des Sources, certaines villes, dont Repentigny et Bromont, songent à se joindre au mouvement.
Cet article provient d’un cahier sur l’action climatique municipale au Québec, publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.