Avec des milliers de personnes de tous âges qui le suivent sur YouTube et Instagram, le vidéaste Émile Roy est un trait d’union entre les générations. À 25 ans, ce jeune réalisateur parvient à nous toucher et, surtout, à nous redonner espoir.
Par Marie-Soleil Marleau, 16 ans
Jeune journaliste en environnement Sors de ta bulle – Cohorte 2024
Sa passion pour la création accompagne Émile Roy depuis qu’il est tout petit et elle ne l’a jamais quittée. « C’est un réflexe que j’ai, quand je suis laissé à moi-même, je pars dans mon imaginaire et dans les histoires. J’adore les films, la musique et les livres, et j’ai à mon tour envie de raconter des histoires », m’explique-t-il à l’occasion d’une rencontre au Sommet jeunesse sur les changements climatiques (SJCC), organisé par la Fondation Monique-Fitz-Back, au printemps dernier.
Ce jeune homme curieux partage sa vie entre différents projets créatifs, souvent audiovisuels, qui l’amènent à réfléchir à plusieurs enjeux de société. Au printemps 2024, il a notamment réalisé et mis en ligne le court métrage documentaire Comment renverser l’écoanxiété, où il aborde des thèmes liés à l’environnement et à l’action climatique. Il a aussi réalisé l’un des trois volets de l’exposition immersive Nature Vive, d’OASIS Immersion, qui vise à sensibiliser le public et à l’inciter à agir face aux enjeux climatiques et à la crise de la biodiversité.
Créer pour se révolter
Ayant grandi dans un univers où la création et le journalisme occupaient une place importante, c’est vers l’âge de dix ans qu’Émile Roy découvre la vidéo. C’est le coup de foudre! « Il y a eu un déclic dans mon esprit : n’importe qui peut prendre une caméra et raconter des histoires, créer des films, comme à Hollywood! La vie a pris une dimension extraordinaire pour moi à ce moment-là », raconte-t-il.
Les réseaux sociaux se sont peu à peu imposés autour de lui, lui procurant des plateformes sur lesquelles partager son contenu, d’abord avec ses proches, puis avec un plus large public.
Depuis, sa caméra vidéo ne l’a pas quitté. Quinze ans plus tard, c’est toujours son outil préféré.
Celui qui se décrit comme un curieux créatif utilise la vidéo pour parler d’enjeux qu’il voudrait voir s’améliorer. Qu’il s’agisse de la santé mentale, lorsqu’il traite de l’épidémie de solitude vécue dans les pays industrialisés, ou encore des problèmes liés à l’environnement, dont les conséquences sur le présent et le futur le touchent particulièrement, Émile Roy sensibilise et souhaite redonner espoir.
« Pour toutes les personnes concernées aujourd’hui et pour les futures générations, il y a des injustices. Essayons de faire quelque chose », m’explique-t-il.
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Imaginer un monde meilleur
« L’environnement, c’est un des grands sujets de notre époque, poursuit Émile. Moi, j’ai vingt-cinq ans et je vois les gens un peu plus jeunes, comme ma petite sœur de dix ans, qui vont grandir dans un monde qu’on espère avec des forêts et de la biodiversité. J’ai envie d’en parler parce que j’ai envie d’imaginer un monde meilleur pour demain », explique-t-il.
Et pour en parler, il en parle. Dans ses documentaires, il nous fait réfléchir aux conséquences de la crise climatique et insiste sur l’importance de donner la parole à celles et ceux qui sont ou seront les plus touchés.
Pour réaliser Comment renverser l’écoanxiété, disponible sur sa chaîne YouTube et produit en collaboration avec le Lab22 et Sors de ta bulle, de la Fondation Monique Fitz-Back, il est notamment parti à la rencontre de quatre jeunes issus de différents milieux qui ont su transformer leur écoanxiété en moteur de changement. Une situation qu’il a lui-même vécue.
« Moi j’étais plus écoanxieux il y a quelques années, quand j’avais 18,19 ans. J’étais plus dans la peur du futur, et c’est au fil des rencontres, avec des jeunes et aussi des personnes plus âgées, que j’ai repris espoir », raconte-t-il.
Émile Roy n’est pas à court de projets. Il a d’ailleurs l’ambition d’aller vers du contenu à plus grande diffusion pour toucher un public encore plus large que celui qu’il a sur les réseaux sociaux. Pour celui qui se décrit comme un « optimiste radical », le monde de demain sera beau, écoresponsable et coopératif. Espérons simplement qu’il en sera ainsi.
L’expérience de rédaction de Marie-Soleil
J’ai beaucoup aimé faire la rencontre d’Émile Roy au Sommet jeunesse sur les changements climatiques. Il s’agit d’une personne très inspirante qui en avait long à dire sur son engagement et ses créations. La rédaction de l’article s’est bien déroulée et j’ai à nouveau adoré l’expérience!