Aux manettes des changements climatiques

Le jeu Lorekheim: Rise of a Fallen World
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Le jeu Lorekheim: Rise of a Fallen World
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Retombées positives générales

Consciente de l’influence qu’elle peut avoir sur des centaines de millions de terriens, l’industrie du jeu vidéo entend sensibiliser son public à la protection du climat et de l’environnement. Elle cherche également à réduire son empreinte carbone.

Dans le monde de Lorekheim, l’équilibre de l’environnement est fragile. S’il veut le préserver, le gardien de la nature doit gérer au mieux l’énergie et les ressources dont il dispose afin de purifier son rival. S’il les gaspille, son adversaire peut corrompre le milieu à l’aide d’une masse visqueuse semblable à du pétrole, alors qu’en les consommant d’une manière responsable, le gardien peut parvenir à ses fins.

Toute ressemblance avec un monde existant — pour ne pas dire le nôtre — n’a rien de fortuit. Le jeu vidéo Lorekheim: Rise of a Fallen World, créé par une cohorte d’étudiants de l’école montréalaise ISART Digital, veut envoyer un message sociétal à son public. « On a voulu reproduire cet effet papillon de l’environnement. Si tu surconsommes, cela a une incidence sur ta jouabilité et ta progression dans le jeu. À l’inverse, si tu gères bien l’énergie que tu puises dans les ressources, tu vas changer ton environnement de manière positive et ça va te faciliter la vie », explique le designer du jeu, Xavier Rouyer.

Le joueur comprend ainsi que ce sont ses choix qui le mènent à la conclusion de la partie et, en définitive, c’est plus le chemin qu’il emprunte que le résultat final qui compte. « Cette boucle d’apprentissage, qui constitue la mécanique de jeu, est assez innovante », estime Christopher Cimbaro, le directeur artistique et technique de Reflector Entertainment qui a encadré les étudiants de l’ISART. Depuis 2020, le studio montréalais s’est associé avec l’école du jeu vidéo, et dans le cadre de ce programme de mentorat annuel, il a lancé cette année le défi de créer un jeu ayant pour thème les changements climatiques et la protection de l’environnement.

La démarche est transparente et assumée. « On essaye humblement d’apporter notre pierre à l’édifice, explique Christopher Cimbaro. Faire du jeu vidéo pour faire du jeu, c’est cool. Mais c’est encore plus cool si on peut aussi sensibiliser les joueurs à des enjeux de société. »

Cohorte d’étudiants de l’école montréalaise ISART Digital à l’origine du jeu vidéo Lorekheim: Rise of a Fallen World
Cohorte d’étudiants de l’école montréalaise ISART Digital à l’origine du jeu vidéo Lorekheim: Rise of a Fallen World

Plus de trois milliards de joueurs réguliers

En la matière, l’industrie du jeu vidéo dispose de deux avantages. Elle touche d’abord un large public. Selon la société d’études de marché DFC Intelligence, il y aurait plus de trois milliards de joueurs réguliers sur la Terre, ce qui représente un peu plus de 40 % de la population mondiale, la moitié d’entre eux étant des enfants et de jeunes adultes.

Le jeu vidéo est également un bon canal de sensibilisation et d’éducation. « C’est un médium qui prend les gens à cœur, plus qu’un livre ou un film. L’interactivité va les chercher, les captiver », observe Andréanne Dion Landry, fondatrice de Pigeon Mayonnaise, un nouveau studio basé à Québec au nom volontairement mystérieux. Ses équipes travaillent sur leur premier jeu d’action aventure, qui aura « une saveur environnementale avec un côté éducatif », indique-t-elle.

Ce jeu va se dérouler dans un monde fantastique, dont la magie provient de sa nature. Le joueur va devoir le comprendre et s’attacher à sa beauté en percevant les changements qu’il y engendre et la pollution qu’il produit. « On ne veut pas être moralisateur. On est dans le ressenti inconscient, la sensibilisation subtile », signale l’artiste cheffe d’entreprise.

Nous avons mis en place des processus afin d’utiliser davantage d’énergie renouvelable, d’augmenter l’efficacité de nos processus et de promouvoir des comportements durables au travail, avec un accent particulier sur notre technologie.

Nicolas Hunsinger, directeur du développement durable d’Ubisoft

Jouer pour la planète

Ces deux atouts ont allumé une étincelle dans l’œil de Sam Barrat, chef de la Division jeunesse et éducation du Programme des Nations unies pour l’environnement, lui-même interpellé par l’effet captivant des jeux vidéo sur son fils. « L’industrie du jeu vidéo a la capacité d’engager, d’inspirer et de capter l’imagination de milliards de personnes dans le monde entier. Cela en fait un partenaire extrêmement important pour faire face à l’urgence climatique », affirme-t-il.

De là est née l’idée de l’alliance Playing for the Planet, formalisée en septembre 2019 en marge du Sommet sur le climat organisé au siège de l’ONU, à New York. Elle regroupe aujourd’hui 42 acteurs de l’industrie, soit des studios comme Ubisoft, Bandai Namco ou Gameloft, ainsi que des fabricants de consoles tels que Sony et Microsoft.

L’alliance organise notamment le Green Game Jam, en mettant les studios au défi d’intégrer des activations « vertes » dans leurs jeux phares autour d’un thème précis. Cette année, c’était « L’alimentation, les forêts et notre avenir » et l’événement organisé en juin avait pour objectifs « de faire changer les habitudes alimentaires d’un million de joueurs et de protéger ou planter un million d’arbres », signale Sam Barratt.

Le jeu Lorekheim: Rise of a Fallen World
Le jeu Lorekheim: Rise of a Fallen World

Moins de GES dans les consoles

Playing for the Planet met surtout le pied à l’étrier de ses membres afin qu’ils réduisent leur propre impact sur le climat. « Chaque année, ils doivent prendre de nouveaux engagements, sous peine d’être exclus », explique l’instigateur de l’alliance. « Ces entreprises qui sont plus habituées à se livrer une concurrence farouche collaborent désormais sur des défis environnementaux communs et apprennent les uns des autres », se réjouit-il.

Le géant Ubisoft, qui compte 21 000 employés dans ses quelque 45 studios et bureaux dans le monde, dont près de 4700 à Montréal, Québec, Saguenay et Sherbrooke, s’est ainsi engagé à réduire de 42 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à l’année de référence 2020, indique le directeur du développement durable, Nicolas Hunsinger. Pour atteindre cet objectif, « nous avons mis en place des processus afin d’utiliser davantage d’énergie renouvelable, d’augmenter l’efficacité de nos processus et de promouvoir des comportements durables au travail, avec un accent particulier sur notre technologie », précise-t-il, en mentionnant par exemple l’optimisation de la consommation d’énergie des centres de données ou la prolongation de la durée de vie des serveurs et des ordinateurs.

À Reflector Entertainment aussi, « on cherche à réduire l’empreinte environnementale de nos jeux sur le plan du développement technique et on fait très attention à notre consommation d’énergie. On éteint les lumières quand on part du bureau, on ne laisse jamais nos PC en veille, et on choisit des cartes graphiques qui consomment moins. Ce sont certes de petits gestes, mais qui, au bout du compte, font une différence », signale Christopher Cimbaro. L’entreprise achète également des crédits carbone et rembourse à ses salariés 75 % du prix des abonnements aux transports en commun. « Ce n’est pas tout blanc ou tout noir, mais on fait beaucoup d’efforts », reconnaît le trentenaire qui, à titre personnel, va régulièrement planter des arbres avec des collègues d’autres studios.

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