Plus de soutien pour lutter contre le stress des inondations

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Retombées positives générales

Les changements climatiques affectent la fréquence et l’intensité des événements météorologiques extrêmes. Le Québec a ainsi été marqué par des crues printanières importantes au cours des dernières années. Une équipe de chercheurs s’est intéressée au stress subi par les victimes d’inondations et surtout aux solutions pour préserver leur santé mentale.

Sylvie Goneau a perdu sa maison, qui a été complètement démolie après les inondations de 2017 à Gatineau. Elle raconte avoir éprouvé des impacts psychologiques deux ans plus tard, même si cette fois les crues ont épargné sa nouvelle demeure. « J’allais me coucher le soir et je grelottais tellement j’avais froid, comme si j’avais passé la journée à lever des sacs de sable. En réalité, je n’avais rien fait de tout ça », se souvient-elle.

L’enquête nationale sur les impacts sociosanitaires des inondations 2019, menée auprès de 3500 ménages vivant dans des zones inondées et pilotée par la professeure et médecin spécialisée en santé publique Mélissa Généreux, révèle que des conséquences psychosociales importantes subsistent, en effet, des mois après la catastrophe. L’étude conclut que les citoyens qui ont subi une inondation risquent plus de voir leur santé mentale affectée que les autres. Et pour des sinistrés, plus de soutien et de la transparence de la part des autorités constitueraient une partie de la solution. 

« Avoir vécu une inondation augmente beaucoup le risque de développer un trouble de santé mentale », note Mélissa Généreux, qui coordonne également des programmes en priorités d’adaptation et défis sociosanitaires au consortium de recherche Ouranos.

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Tableau tiré de l'enquête sur les impacts sociosanitaires des inondations 2019.
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La maison de Sylvie Goneau a été complètement démolie après les inondations de 2017 à Gatineau. ©Courtoisie

Si, aujourd’hui, Sylvie Goneau se dit « soulagée » en raison du niveau de l’eau actuellement bas, elle a vécu des crises de panique, des pics d’anxiété et elle a eu des flashs-back de la catastrophe ces dernières années. De son côté, Caroline Pellerin, de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, a vu son demi-sous-sol inondé en 2019, quand l’eau s’est infiltrée par les égouts. Si elle estime avoir « pris ça plus relax » que d’autres, qui avaient des accès de rage et de colère, elle s’inquiète tout de même et craint de revivre le même scénario. « Si ça remonte, est-ce que le gouvernement va nous dédommager encore une fois? Refaire un sous-sol, c’est 57 000 $ », dit-elle.

Un stress important à long terme

Bien sûr, la catastrophe en tant que telle génère un stress important, mais la Dre Généreux constate que d’autres problématiques causent également de l’angoisse aux sinistrés après la crue : combien de temps avant de pouvoir réintégrer sa demeure? Où trouver les ressources pour s’en sortir?

Il y avait tellement de décisions à prendre et de questions à poser que je me mettais presque à pleurer.
Sylvie Goneau

Comme sa maison a dû être démolie, Sylvie Goneau a passé quelque temps à l’hôtel, puis dans un condo. « Tu ne sais jamais où tu vas aller d’une semaine à l’autre, ce qui va arriver, ce qu’ils vont faire », déplore-t-elle. Elle ajoute s’être sentie « complètement dépassée par tout ça. Il y avait tellement de décisions à prendre et de questions à poser que je me mettais presque à pleurer », se souvient-elle.

« Au moins, j’étais nourrie et je n’étais pas dans la rue. Il vaut mieux le voir positivement que négativement », relativise de son côté Caroline Pellerin, qui souligne le nombre de ressources qui lui ont été accessibles. La sinistrée a d’ailleurs pu s’en sortir sans pertes financières, ce qui n’est pas le cas de tous.

Des impacts évitables

Si l’étude conclut que les impacts psychosociaux sont importants, elle révèle également qu’ils peuvent être amoindris par une aide concrète et suffisante. Mélissa Généreux souligne la nécessité de mettre l’accent sur le soutien offert aux sinistrés, notamment par l’entremise d’agents de liaison chargés de communiquer avec toutes les parties concernées. « On demande aux gens de faire des liens avec leur municipalité, leur banque, leur assurance, la Croix-Rouge, le ministère de la Sécurité publique pour l’indemnisation. Toutes ces parties-là ne se parlent pas nécessairement. Et le citoyen qui est déjà fatigué doit entamer toutes ces démarches lui-même, illustre-t-elle. Une approche où tout le monde se parle, ça pourrait vraiment améliorer [la situation]. »

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Mélissa Généreux, professeure et médecin spécialisée en santé publique. © Maxime Picard

De son côté, Caroline Pellerin est d’avis que les élus municipaux ne sont pas assez transparents quant à la situation actuelle. « Est-ce que la Ville a refait la canalisation? Ce n’est pas limpide du tout. On pose des questions, on n’a pas de réponses », affirme-t-elle. La Dre Généreux estime d’ailleurs que les communications jouent un « rôle central » dans le rétablissement post-crise. Même si l’étude qu’elle a pilotée sur les inondations ne s’est pas penchée spécifiquement sur cet aspect, elle a toutefois dressé ce constat dans une étude portant sur les impacts psychosociaux liés à la pandémie.

« Il y a fort à parier qu’en travaillant tous ensemble au bénéfice du citoyen touché et de sa famille, on va probablement aller rechercher beaucoup plus en termes de bénéfices. Tout ça, parce qu’on agit plus en amont à essayer d’apporter un soutien et d’enlever des barrières administratives auxquelles se heurtent beaucoup de sinistrés », conclut la chercheuse.

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