Quand il est question de gaspillage alimentaire, on parle souvent de ce qui se passe à la maison.
Pourtant, bien qu’il y ait beaucoup de pertes à domicile, celles-ci ne représentent que 21 % du total des denrées gaspillées. C’est dire qu’il y a beaucoup de travail à faire tout au long de la chaîne de production, de transformation et de distribution alimentaire!
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Je me suis donc demandé quelles initiatives permettent d’agir en amont pour réduire les pertes, de la ferme à l’épicerie, et j’en ai discuté avec Guillaume Cantin de la Transformerie, un organisme à but non lucratif (OBNL) montréalais. En voici cinq qui ont retenu mon attention!
1. En Angleterre, l’organisation WRAP accompagne les entreprises et les collectivités, de la ferme à l’assiette, pour les aider à mettre en place des solutions afin de réduire le gaspillage alimentaire. Pour ce faire, WRAP a notamment :
– conçu une boîte à outils pour que les commerces en alimentation évaluent leurs pertes alimentaires et implantent des solutions adaptées;
– travaillé à rendre plus efficaces les processus de redistribution des surplus alimentaires par le biais de la concertation des acteurs et de la création de guides.
2. Aux États-Unis, Refed documente les initiatives de réduction à la source, de récupération et de recyclage des aliments. On y propose 27 solutions concrètes pour agir face au gaspillage. Fait intéressant, l’organisme a calculé les retombées économiques associées aux différentes initiatives et leur potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). En naviguant parmi celles-ci, on apprend entre autres que :
– les logiciels permettant de mettre en relation des donateurs et des acheteurs d’aliments pourraient détourner 150 000 tonnes de matières organiques de l’élimination en générant des bénéfices de près de 2300 $ par tonne;
– la standardisation des dates de péremption sur les étiquettes générerait des bénéfices de 4547 $ US par tonne, en plus de sauver jusqu’à 398 000 tonnes d’aliments si cette pratique était généralisée.
3. La jeune entreprise française Phénix est devenue un véritable géant de la lutte au gaspillage alimentaire. Présente dans cinq pays, avec 27 antennes régionales et 150 coachs antigaspi, elle accompagne tant les grandes surfaces et les commerces de proximité que les producteurs, les industriels et les grossistes. Leurs actions permettent de préserver chaque jour l’équivalent de 120 000 repas!
4. Aux États-Unis encore, Leanpath est une plateforme permettant aux entreprises de faire le suivi du gaspillage alimentaire, de découvrir comment réduire les pertes et de déterminer des objectifs adaptés afin d’atteindre des résultats de réduction… et de réaliser des gains financiers! L’entreprise a conçu des guides adaptés aux différents secteurs alimentaires. Il est intéressant de souligner que la réduction des pertes a aussi un impact positif sur les opérations d’une entreprise dans le secteur alimentaire : personne n’aime jeter ou composter des aliments ni perdre de l’argent au passage!
5. Finalement, près de chez nous, il y a la Transformerie, qui s’est donné comme mission d’enrayer le gaspillage alimentaire – rien que ça. L’organisme travaille activement à la récupération et à la redistribution de surplus des supermarchés. Sept épiceries partenaires fournissent des denrées, et 72 % des aliments récupérés et triés par des bénévoles sont donnés à un organisme communautaire qui offre de l’aide alimentaire. Le cinquième des fruits sert à produire de délicieuses tartinades cuisinées avec amour, Les Rescapés.
Vous souhaitez en connaître un peu plus sur l’histoire et les activités de cette organisation hors du commun? Visionnez cette vidéo.
Partout dans le monde, il existe une panoplie d’entreprises et d’organisations qui travaillent d’arrache-pied pour enrayer le gaspillage alimentaire là où ses impacts se font particulièrement sentir. En agissant à toutes les étapes, de la production à la consommation, je suis sûre que nous réussirons à changer les choses et à réduire les émissions de GES de notre alimentation!