Une bonne rasade de bière en terrasse, c’est un grand coup de fraîcheur, mais aussi beaucoup de GES. La microbrasserie Brasseur de Montréal tente de renverser la vapeur.
Pour faire passer un petit grain en quelques gorgées de houblon ou de malt fermentés, de nombreuses étapes sont nécessaires! Les postes énergivores ou exigeant l’utilisation de CO2 sont partout dans la chaîne de production du liquide alcoolisé.
À titre d’exemple, l’utilisation de CO2 pour remplir les cuves, une fois nettoyées, est essentielle afin de les placer dans des conditions anaérobiques, ce qui permet d’éviter la contamination. De plus, tous les systèmes de réfrigération sont tributaires d’une part importante de la nuisance environnementale des brasseries.
Après avoir réalisé un inventaire des GES de son entreprise, la microbrasserie Brasseur de Montréal, en 2011, M. Gauvreau a commencé à revoir ses méthodes de production. Il a mis en place un plan d’action de cinq ans. Au programme, notamment : l’utilisation de l’azote, un gaz inerte moins polluant que le CO2, afin de placer les cuves de bières en état d’anaérobie.
Distribution en calèche
« Tous les microbrasseurs devraient utiliser un générateur d’azote, en plus ça se paye tout seul! », explique le propriétaire, heureux du remboursement rapide de son achat. Après l’acquisition de cette cuve, la microbrasserie a réduit de 30 % ses achats de CO2 fossile.
Bien que le processus soit long pour mettre en place des méthodes viables, M. Gauvreau voit loin. "On pourrait utiliser de l’eau de pluie pour laver des planchers et même pour faire de la bière! »
Très engagé dans son quartier de l’ouest de l’île, l’homme aimerait un jour voir un système de compostage et de distribution de terre entièrement fait par calèche, les écuries des carrioles touristiques se trouvant dans les environs.