Quand ton boss paie ton bus

Montage photo bus STM
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©Unpointcinq
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Rendre les transports publics gratuits à l’échelle de la province n’est pas à l’ordre du jour. Unpointcinq explore donc une autre option : inclure les entreprises dans l’équation. Si votre employeur payait une partie ou la totalité de vos transports collectifs, les chances que vous les utilisiez bondiraient-elles?

La part des émissions de gaz à effet de serre (GES) attribuable au secteur des transports au Québec est énorme : elle représentait 43 % des émissions totales en 2019. Régler ce problème n’est pas une mince affaire et dépend, entre autres, de l’accessibilité aux transports en commun. Or, celle-ci varie d’une région à l’autre. Lorsque l’offre est suffisante pour nous transporter facilement du dodo au boulot et du boulot au dodo, y ajouter un incitatif financier (oser la gratuité?) peut accélérer l’adhésion de la population.

Et si cet incitatif financier était pris en charge par… votre employeur?

Aux États-Unis, une étude de 2017 basée sur des données provenant des États de New York et du New Jersey a rendu des résultats clairs : les avantages financiers qu’offrent les entreprises augmentent la fréquentation des transports collectifs par les employé·e·s. L’étude conclut que les mesures de ce type sont efficaces pour introduire des changements de comportement dans la population.

En France, qu’il s’agisse de métro, de train ou de vélo, la contribution financière des entreprises n’est pas une question de choix : les employeurs et employeuses ont l’obligation d’en assurer au moins la moitié.

Au Québec, des programmes mis sur pied par les sociétés de transport de Montréal et de Québec, notamment, offrent aux entreprises de contribuer aux titres de transport de leurs employé·e·s, voire de les rembourser intégralement. Plus de 300 entreprises adhèrent ainsi à OPUS & Cie, le programme de la Société de transport de Montréal (STM). Une entreprise qui s’inscrit au programme d’OPUS & Cie peut couvrir jusqu’à 90 % des frais de transport de ses employé·e·s, une aide qui donne d’ailleurs droit à une déduction d’impôt additionnelle pour le groupe employeur. Les salarié·e·s ont aussi accès à un avantage non imposable. Les deux parties ressortent donc gagnantes sur le plan fiscal.

Enclencher la discussion

OPUS & Cie ne s’applique qu’aux abonnements annuels, un critère qualifié de restrictif par la quasi-totalité des personnes contactées par Unpointcinq. En effet, plusieurs raisons peuvent limiter l’attrait pour une telle formule (télétravail, vélo estival, position géographique). La directrice des ressources humaines de Centraide du Grand Montréal, Marie Raedecker, a décidé d’aller plus loin que le programme de la STM pour encourager son équipe à sauter dans le bus ou dans le métro.

« Pour les gens qui ne prennent pas le métro ou le bus annuellement, on offre un incitatif supplémentaire : un montant remboursé sur chaque passage, avec un maximum annuel de 90$ », détaille-t-elle. Les employé·e·s de Centraide qui utilisent les transports seulement quelques fois dans l’année peuvent donc bénéficier de cette réduction. Celles et ceux qui se mettent au covoiturage pour se rendre au travail peuvent aussi se faire rembourser jusqu’à 90 $. Des mesures sont également en place pour les adeptes du déplacement à vélo.

Soutenir la mobilité active

« Bon, ce n’est pas grand-chose », relativise Marie Raedecker quant aux incitatifs de Centraide. Toutefois, selon elle, les mesures implantées dans une logique « de mobilité durable et de conscience environnementale » ont semé des graines dans l’esprit de certaines et de certains.

« Je me souviens d’un employé qui venait toujours en voiture au bureau jusqu’à ce qu’on propose ces incitatifs, raconte-t-elle. Il m’a dit que si on encourageait ces mesures, c’est qu’elles devaient être importantes. » Même histoire pour le covoiturage, désormais plus populaire qu’avant au Centraide du Grand Montréal. Le coup de pouce financier a « légitimé l’idée de proposer à un collègue du même quartier de se déplacer en covoiturage », résume Marie Raedecker.

Justine Boeuf, designer graphique à Boutique 1861, entreprise montréalaise de mode féminine, apprécie la réduction annuelle de plus de 200 $ dont elle bénéficie grâce à la décision de son employeur de participer à OPUS & Cie. Elle fait partie de ces fidèles utilisateurs et utilisatrices des transports publics pour qui les économies font une réelle différence.

Elle n’est d’ailleurs pas la seule. La moitié des 24 personnes de Boutique 1861 admissibles au programme y adhèrent. « Ça fait partie des avantages sociaux qui nous donnent envie de rester, affirme Justine. Ça devrait être automatique pour les entreprises de contribuer aux frais des transports. »

Attirer la main-d’œuvre

 
À Québec et dans les environs, le programme L’abonne BUS Travailleur ressemble sensiblement à OPUS & Cie et compte plus de 80 entreprises participantes. C’est un des programmes avec lequel jongle Alexandra Leblanc dans le cadre de son emploi chez Mobili T comme coordonnatrice de projets en mobilité durable.

L’organisation, un centre de gestion des déplacements, accompagne les entreprises dans leur virage vers une mobilité durable. Mobili-T intervient dans les régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. L’essentiel des mandats d’Alexandra Leblanc se concentre toutefois à Québec et à Lévis.

Alexandra Leblanc ©Félix Desforges
Alexandra Leblanc ©Félix Desforges

Les motivations sont multiples pour les clients et les clientes d’Alexandra Leblanc. Pour une entreprise, payer une partie ou la totalité des transports en commun de sa main-d’œuvre « permet d’élargir son bassin de recrutement, note-t-elle. Certaines personnes n’ont pas accès à un emploi parce qu’elles ont de la difficulté à se déplacer ». Le remboursement devient alors une offre alléchante. « Plus le temps passe, plus la tendance [qu’ont les entreprises] à proposer un pourcentage intéressant augmente », remarque la conseillère. Certaines prennent même en charge la totalité d’un abonnement.

À son arrivée chez Mobili-T, il y a trois ans, l’engouement de ses clients et de ses clientes pour des options de mobilité durable était moins fort. « C’était davantage pour des considérations d’image, se souvient-elle. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que les employeurs sont plus motivés et veulent réellement en faire plus pour la planète. » Un passage de bus à la fois.

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