Depuis la pandémie, les piscines fleurissent dans les cours du Québec, mais ce goût pour la baignade à domicile a aussi un impact sur le climat. Voici des conseils pour alléger l’empreinte carbone de vos activités aquatiques (et économiser sur la facture d’Hydro par la même occasion!).
Au Québec, on aime se rafraîchir en prenant une petite saucette, et cet engouement s’est accéléré avec la pandémie. En effet, les ventes de piscines et de services de piscine ont augmenté de 80 % entre 2020 et 2021 d’après les données de la firme Moneris, un fournisseur de service de paiement.
L’ennui, c’est que ce loisir est énergivore. Bien sûr, au Québec, l’empreinte carbone des propriétaires de piscines est plus faible qu’ailleurs grâce à notre électricité renouvelable à 99 %. Cela étant dit, l’impact climatique de nos piscines n’est pas nul pour autant.
Des préférences plus gourmandes en GES
Selon le calculateur d’Hydro-Québec, la consommation d’hydroélectricité d’une grande piscine creusée (18 pi x 36 pi, soit environ 5 m x 10 m), utilisée de la mi-mai à la mi-septembre et chauffée à 27 °C, peut émettre presque autant de gaz à effet de serre (GES) qu’une voiture à essence qui parcourt plus de trois fois l’aller-retour Montréal-Québec* et peut coûter un peu plus de 1020 $ en électricité par année.
Au cours des 10 dernières années, les habitudes des propriétaires de piscine ont évolué vers des pratiques qui ont un impact plus important sur le climat. « Beaucoup de gens qui avaient des piscines hors terre se sont tournés vers les piscines creusées et il y a de plus en plus de ménages qui chauffent leur piscine », révèle Samira-Hélène Sammoun, ingénieure spécialisée en efficacité énergétique chez Hydro-Québec.
L’experte n’est pas la seule à souligner les habitudes plus ou moins climato-responsables des propriétaires de piscine au Québec. « La plupart des clients veulent vider leur piscine en début de saison », observe Steve Cloutier, gérant chez Piscines Multi-Services JC, une compagnie d’entretien de piscines basée à Varennes. Pourtant, un simple traitement de l’eau du bassin serait tout aussi efficace, moins dispendieux et éviterait le fonctionnement de grosses pompes industrielles pendant quelques heures.
Quelques compromis
Pour réduire l’impact des piscines sur le climat (et par la bande votre facture d’électricité), Samira-Hélène Sammoun propose deux solutions :
- Remplacer votre pompe à filtre par une pompe à vitesse variable ou à deux vitesses. Elles consomment moins d’énergie.
- Utiliser une toile solaire. Elle conservera bien la chaleur de l’eau et facilitera son traitement en la protégeant des débris et en limitant l’évaporation.
Pour une grande piscine creusée utilisée de la mi-mai à la mi-septembre et chauffée à 27 °C, l’emploi d’une pompe à deux vitesses et d’une toile solaire peut réduire les émissions de GES de plus de moitié et engendrer une économie d’environ 575 $ en électricité.
Si on a déjà une pompe à filtre à une vitesse, il est possible d’installer une minuterie qui arrête périodiquement la pompe. Ce n’est toutefois pas une option si vous avez un système de chauffe-piscine, puisqu’une eau plus chaude favorise la formation d’algues selon le guide d’entretien des piscines de CAA Québec.
Autre moyen d’alléger son empreinte carbone : remplacer votre chauffe-piscine électrique traditionnel par une thermopompe. Cela peut diminuer d’environ 75 % la consommation énergétique due au chauffage de votre piscine, selon le site d’Hydro-Québec.
Mais l’une des meilleures façons de réduire l’empreinte climatique de sa piscine est de s’habituer aux bains plus froids. « Si l’on chauffe sa piscine à 25 °C plutôt qu’à 27 °C, on fait une économie d’environ 37 % d’électricité pour le chauffage », soutient l’ingénieure d’Hydro-Québec. Ne pas chauffer sa piscine du tout peut même engendrer une économie de plus de 66 % en émissions de GES et de plus de 680 $ sur la facture d’Hydro au cours d’un été. Sans compter qu’une eau moins chaude prévient la formation d’algues. Autant d’arguments pour se jeter à l’eau (froide)!
* Calcul basé sur un facteur 0,21 kg éq. Co2 /km (Source : Greenhouse gaz protocol) et sur un calculateur de gaz à effet de serre datant de 2017.
Nouvelle piscine : Quel est le choix le plus judicieux pour le climat?
- Optez pour un modèle hors terre ou de plus petite taille. Pas besoin d’un bassin olympique pour se rafraîchir en été!
- Procurez-vous une thermopompe et une pompe à filtre à vitesse variable, ainsi qu’une toile solaire si vous construisez une piscine conventionnelle.
- Placez votre nouveau bassin dans un endroit ensoleillé afin de garder l’eau plus chaude.
- Pourquoi ne pas essayer la piscine naturelle? Elle possède plusieurs avantages (voir plus bas).
Les avantages de la piscine naturelle
- Filtrée naturellement par des plantes et des pierres, elle ne nécessite pas de chlore ni de produits chimiques.
- Elle demeure plus chaude et réduit les écarts thermiques.
- Elle est facile et peu dispendieuse à entretenir.
- Les frais de construction sont similaires à ceux d’une piscine creusée.
- Elle résiste bien aux hivers québécois.
- Lorsqu’on s’habitue aux algues inoffensives, elle s’agence harmonieusement avec la nature environnante.