Inflation et aliments : une occasion de diminuer l’empreinte carbone de nos assiettes

Homme regardant sa facture d'épicerie
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Retombées positives générales

La hausse du prix des aliments, qui fait rage au Québec (et partout ailleurs) nous invite à user de créativité pour éviter les factures trop salées. Bonne nouvelle : certains trucs éconos s’avèrent aussi écolos. Unpointcinq en a discuté avec le directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

1. Commençons par jeter les bases. Les prix des aliments ont augmenté de 11 % au Québec en 2022. Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que la hausse se poursuive en 2023?

On n’est pas sortis du bois… On s’attend à ce que les prix augmentent davantage durant la première partie de l’année 2023, malheureusement*. Les choses risquent de se calmer durant la deuxième moitié de l’année. Ça crée de l’inquiétude, mais il faut se rappeler que ce n’est pas juste au Québec qu’on l’observe. L’inflation alimentaire est un phénomène mondial.

Sylvain Charlebois
Sylvain Charlebois © Courtoisie

2. Quels aliments seront les plus touchés dans les épiceries de la province en 2023?

Les produits laitiers retiennent l’attention en ce moment. C’est vraiment pire au Québec qu’ailleurs. Le beurre, par exemple, a augmenté de quelque chose comme 25 %. Les œufs aussi, de presque 20 % en un an. C’est au-dessus de la moyenne nationale; c’est plutôt exceptionnel comme phénomène.

Ces produits sont plus populaires, la demande est plus grande et plus élastique au Québec. Les prix tendent donc à augmenter.

L’empreinte carbone de notre assiette

L’impact climatique des aliments est très difficile à quantifier avec exactitude. On sait toutefois que les protéines animales pèsent lourd dans la balance. Selon une étude du CIRAIG publiée en 2020, elles représentent 36 % de l’empreinte carbone de l’assiette des Québécois et Québécoises.

Par ailleurs, les produits ultratransformés (pizza en boîte, biscuits, soupes en conserve, boissons gazeuses, etc.) augmenteraient de manière significative les émissions de gaz à effet de serre de n’importe quel groupe d’aliments selon une étude brésilienne parue dans la revue scientifique The Lancet en 2021. Comme ils coûtent souvent plus cher, on a tout à gagner à les éviter autant que possible.

3. Quelles tendances de consommation observe-t-on en période d’inflation alimentaire?

Il y a bien sûr la volonté de réduire sa consommation. Ce qu’on voit aussi, c’est un transfert vers les protéines végétales. On ne parle pas ici de consommation de produits imitant la viande, un phénomène qui semble s’essouffler, mais bien des protéines végétales non transformées, celles qu’on cuisine à la maison. Donc, les lentilles, les pois chiches, les fèves, par exemple.

C’est important de s’assurer que les gens ont plusieurs options alimentaires. Les détaillants tentent de plus en plus de redéfinir le secteur de la viande. C’est pourquoi on voit plus de protéines végétales dans les épiceries, qu’elles soient déjà transformées ou pas. C’est très intéressant.

L’environnement est un facteur de décision considérable pour les plus jeunes, qui sont souvent plus sensibles à la crise climatique que les plus vieux. On le voit. Le marché est de plus en plus hétérogène.

4. Croyez-vous que les conséquences de l’inflation du prix des aliments pourraient mener certaines personnes vers l’adoption plus permanente de nouvelles habitudes climatosympathiques, comme une alimentation plus végétale, locale et moins transformée?

Oui, mais en raison du prix des aliments en premier lieu. C’est souvent ça, le facteur de motivation pour les personnes qui consomment. Ensuite, si elles sont en mesure d’aider la planète, c’est tant mieux!

Quand on parle d’alimentation, il ne faut pas oublier le fait que les habitudes culinaires sont ancrées dans notre culture. C’est difficile de se mettre à ne manger que des lentilles tout d’un coup si on a été élevé avec la viande, par exemple. Certaines personnes vont faire le saut. Mais la majorité va plutôt explorer d’autres options, tranquillement.

5. On dirait que plusieurs façons de détourner ou de limiter les effets de l’inflation s’avèrent également bonnes pour diminuer l’empreinte carbone de notre assiette. Y aurait-il là un parallèle à établir?

J’ai l’impression qu’on assiste plutôt à une concentration et à un effort délibéré pour offrir des choix diversifiés d’aliments [en ce qui a trait à leur empreinte carbone] aux consommateurs. On ne voyait pas ça il y a quelques années. La volonté du public de regarder ailleurs a changé, elle aussi. Les options qui ont tendance à être meilleures pour le climat sont donc plus visibles.

* Selon le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2023, auquel quatre universités ont participé, dont l’Université Dalhousie, on peut s’attendre à une hausse de 5 % à 7 % des prix des aliments au Canada cette année.

Des légumes à surveiller

Les légumes seront aussi victimes d’une hausse importante de prix au Québec dans la prochaine année. Le dernier Rapport annuel sur les prix alimentaires prédit une augmentation de 6 % à 8 %. L’exemple récent le plus évocateur est sans doute celui de la laitue (augmentation de 30 %), mais il y a aussi celui de la sauce sriracha (12,8 %), faite de piments forts. Dans les deux cas, des épisodes de sécheresse, en partie attribuables aux changements climatiques, expliquent notamment les hausses.

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