Acheter du papier de toilette recyclé, c’est bien, mais en utiliser moins, c’est encore mieux. Comment y arriver sans faire de compromis sur l’hygiène? Pour vous, j’ai étudié les nouvelles incarnations du bidet.
Dans son rapport The Issue with Tissue, paru l’an dernier, le Natural Resources Defense Council sonnait l’alarme quant à la quantité démesurée de bois nécessaire à la production du papier de toilette. Afin de freiner la déforestation et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, l’organisme américain nous recommande principalement d’utiliser moins de papier toilette. Je me suis donc creusé la tête pour trouver comment.
J’ai d’abord interrogé mes grands-parents : comment faisaient-ils? « On prenait ce qu’on avait sous la main. Des vieux journaux, du foin dans la grange et même le papier des patrons de couture », se remémore Giselle, ma grand-mère octogénaire.
Un Nord-Américain moyen consomme 140 rouleaux de papier de toilette par an, soit un rouleau tous les deux jours et demi!
Soyons honnêtes. Je suis trop habituée à mon confort pour revenir à ces méthodes plutôt « camping » (et que mon plombier n’approuverait sans doute pas). Je ne suis pas prête non plus à me mettre aux lingettes lavables. Que reste-t-il donc comme option? Imiter certains Européens et Asiatiques : adopter le bidet.
L’essayer, c’est l’adopter
Avoir un bidet à la maison, ça change une vie si l’on en croit l’humoriste François Bellefeuille qui vient d’en installer un chez lui et adore en parler. Une précision : par bidet, on n’entend plus ici la cuvette à part, mais plutôt un système intrigant de jets d’eau intégré au siège de toilette.
Le président-directeur général de l’entreprise TUSHY, Jason Ojalvo, ne pourrait plus s’en passer. Ça se comprend : il a vendu plus de 100 000 sièges-bidets au Canada et aux États-Unis l’an dernier! « Imaginez-vous, un matin, en train de vous préparer pour aller travailler. Vous sautez dans la douche, sauf qu’il n’y a pas d’eau pour vous laver… que du papier. Vous ne vous sentirez pas très propre! »
Un peu, beaucoup d’eau
J’ai toutefois l’impression tenace que le siège-bidet demande beaucoup plus d’eau que le papier toilette. « Vous oubliez la quantité importante d’eau nécessaire pour faire du papier », me fait remarquer Jason Ojalvo. La pulpe de papier doit être abondamment rincée avant d’être blanchie. Puis on la mélange à de l’eau et ensuite on la dépose sur des tamis, où le papier est pressé, mis en forme et séché.
Il faudrait ainsi 140 litres d’eau pour produire un rouleau de papier toilette, soit environ 1 litre par feuille. De son côté, un siège à jet d’eau demande un demi-litre d’eau par utilisation. Alors, si vous possédez le talent unique d’être capable de n’utiliser qu’une SEULE feuille de papier de toilette, dites-vous que le siège-bidet consomme quand même moitié moins d’eau!
Laissons-nous tenter
C’est ce qui a piqué ma curiosité et l’a finalement emporté sur ma résistance initiale. J’ai installé une douchette chez moi depuis un mois. Il y a donc maintenant une douche téléphone accroché au bord de ma toilette et reliée à la plomberie sous le réservoir qui me permet d’être propre, propre, propre tout en produisant moins de gaz à effet de serre. Le hic : l’eau est froide. Disons que ça réveille un brin le matin, surtout en hiver!
-> Pas convaincu par le bidet? OK. Alors se torcher, oui, mais avec quoi?
Choix multiples
Ici, les quincailleries offrent toutes sortes de sièges-bidets. Ça va du modèle chauffant et à jets réglables (très chic, très cher) au modèle plus simple qu’on peut installer soi-même sur sa toilette (moins cher, mais efficace). Sur le Web, on trouve aussi divers types de pulvérisateurs et de gicleurs qu’on remplit soi-même et qu’on appelle – un peu abusivement – des « bidets portatifs ». En France, où les bidets anciens ont disparu des petites salles de bain, la mode est à la « douchette de wc ».