Planter des arbres pour lutter contre les changements climatiques et améliorer la santé des Montréalais et Montréalaises : voilà le défi que relève depuis trois ans le centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Le plan de verdissement, qui en est à sa troisième année, s’applique à 15 sites en 2021, explique Laure Pérès, conseillère-cadre en environnement et en amélioration continue au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Le CIUSSS gère des installations sur environ 200 sites sur son territoire. « La première année, on a planté 1128 arbres de 30 essences différentes et 75 arbustes et végétaux. Au-delà de la réduction des îlots de chaleur urbains, l’initiative portait aussi sur la préservation de la biodiversité », précise-t-elle.
Malheureusement, la pandémie a ralenti le processus et on a dû annuler le programme la deuxième année. Toutefois, en plus de la crise sanitaire, le plan fait face à d’autres enjeux. Selon Laure Pérès, le principal défi consiste à « choisir des espèces qui demandent moins d’entretien et moins d’arrosage », car les ressources, financières et humaines, sont limitées.
Deux autres volets du plan de verdissement
- Se garer sous la canopée
Au cours des prochaines années, le plan de verdissement du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal prévoit la mise en place de stationnements écoresponsables. Les surfaces asphaltées seront réduites en faveur d’arbres et d’autres végétaux afin de permettre une saine gestion des eaux pluviales et, bien entendu, de continuer à lutter contre les îlots de chaleur.
- Déclarer la guerre aux allergènes
Les végétaux présentent de nombreux bienfaits, mais avec eux vient le pollen, cause d’allergies. Afin d’éviter de transformer les Montréalais en zombies aux yeux rougis et aux nez coulants, le plan de verdissement du CIUSSS comporte un volet de lutte aux pollens allergènes.
Des arbres pour vivre plus vieux
Selon Laure Pérès, le plan de verdissement ne profitera pas qu’aux 20 000 employés du CIUSSS répartis partout dans le sud de Montréal, mais aussi à tous les citoyens vivant à proximité des sites concernés.
« À Montréal, il y a un écart de neuf ans d’espérance de vie entre l’est et l’ouest », affirme le Dr François Reeves, cardiologue spécialisé en santé environnementale et auteur du livre Planète cœur, publié en 2011. D’après lui, cette différence s’explique non seulement par des inégalités socioéconomiques, mais aussi par la présence de plus de pollution et d’îlots de chaleur dans les quartiers de l’est, dominés par le bitume. Selon le cardiologue, on n’a qu’à regarder une carte de Montréal pour s’en convaincre : il y a beaucoup plus de vert, donc d’arbres et de parcs, à l’ouest qu’à l’est de la ville.
« Les arbres sont d’excellents climatiseurs et d’excellents dépollueurs, pas juste pour le carbone, mais aussi pour d’autres nanoperturbateurs [dus à la pollution atmosphérique] qui peuvent avoir des conséquences sur la santé cardiaque », explique le Dr Reeves. Alors, un nouvel arbre par jour éloigne le médecin pour toujours?
Verdir pour atténuer et s’adapter
Ajouter de la verdure diminue les émissions de gaz à effet de serre (GES) puisque les arbres séquestrent le CO2 lors de la photosynthèse. Le verdissement constitue aussi une manière de s’adapter aux effets néfastes du réchauffement climatique, puisque les arbres permettent de rafraîchir l’air et, donc, de lutter contre les îlots de chaleur en ville.