Saint-Siméon, revitalisée grâce à l’écotourisme

Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon, est un passionné de vieilles bagnoles.
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Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon, est un passionné de vieilles bagnoles. ©Émélie Bernier
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22 mars 2024 - Émélie Bernier, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Une municipalité sous la loupe : Saint-Siméon 1/3 – Sylvain Tremblay aime tant sa terre natale qu’il est devenu maire de Saint-Siméon en 2009. Quinze ans plus tard, il porte toujours ce chapeau avec le même enthousiasme, et se réjouit de voir sa municipalité, parmi les plus dévitalisées de la province, se départir peu à peu de cette étiquette. Le mouvement de fond vers le tourisme durable n’est pas étranger à cette nouvelle dynamique.

Au carrefour du Saguenay, de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent (grâce à son traversier), la bourgade a tout pour plaire, selon son maire, et ce n’est pas d’hier qu’il le pense.

Il y a 20 ans, Sylvain Tremblay assistait aux premiers pas d’un projet d’écovillage. « Il y avait ce camp de bûcheron, le Camp Arthur-Savard, où on voulait faire vivre une expérience proche des traditions, avec des chevaux et tout. On parlait de forêt habitée, de tourisme durable, mais on était trop tôt. C’était difficile à faire passer dans le milieu », lance-t-il.

La démarche avait permis de brosser un portrait des forces de la communauté.

« C’était une cartographie du territoire. On avait travaillé sur tous les aspects culturels et touristiques. Il y avait le festival la ChantEauFête à l’époque, un festival de grimpe avec les Palissades, notre carnaval hivernal… On avait construit des fours à pain collectifs. Il y a toujours eu un bel esprit de communauté chez nous! »

Déjà, à cette époque, Saint-Siméon était traversé par un entrelacs de sentiers. « Il y avait un potentiel énorme pour l’interconnectivité entre la montagne et le fleuve, entre le Saguenay, la Haute-Côte-Nord, Charlevoix d’est en ouest, pour la motoneige, mais aussi la randonnée, le ski hors-piste, etc. »

Mais la pâte, il faut bien le dire, ne levait pas. La faute à l’hiver, alors un indubitable chasse-touriste, à l’éloignement, aux écueils de l’assurance-emploi indissociable des emplois en tourisme? « Un peu tout ça », estime le maire.

Quand j’ai été élu, j’avais toujours cette cartographie en tête. Pour moi, le potentiel de la municipalité au chapitre des activités de plein air était toujours au top de ses atouts.Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon

Prise 2

Quelques années plus tard, l’entrepreneur (il est toujours directeur d’une boîte de communications) devenait maire de Saint-Siméon. « Quand j’ai été élu, j’avais toujours cette cartographie en tête. Pour moi, le potentiel de la municipalité au chapitre des activités de plein air était toujours au top de ses atouts », se remémore-t-il.

Finalement, l’idée de développer le ski hors-piste sur la montagne des Taillis, à quelques encablures du Camp Arthur-Savard (alors un relais de motoneige), a pris forme.

« Le ski hors-piste, c’est à échelle humaine, c’est de moins gros investissements que le ski alpin, par exemple. L’empreinte environnementale est minimale, parce que c’est justement la nature, le côté sauvage, qui fait tripper les skieurs! On a fait une étude qui a confirmé que le potentiel était là. »

Une chose en entraînant une autre, un groupe d’investisseurs s’est intéressé au Camp Arthur-Savard, devenu depuis Öbois Charlevoix. Le ski hors-piste sur la montagne des Taillis est son premier produit hivernal. Et des passionnés de partout y accourent!

Depuis quelque temps, les projets se multiplient dans la municipalité. Le Village viking Hóp, Bosco Charlevoix, le Mont Café Bistro, le parc de la Côte-de-Charlevoix, l’implantation des chalets et cabines Zoobox du Vertendre et l’ensemble résidentiel touristique Octave – ces deux derniers dans le secteur de tout ce qu’il y a de plus « instagrammable » de Port-au Persil – s’ajoutent notamment aux pourvoiries et commerces existants et aux projets municipaux comme le camping, le Centre Inouï et le parc de la Quatrième-Chute. La Société Duvetnord souhaiterait également accoster à Saint-Siméon.

On doit à Samuel de Champlain le nom de Port-au-Persil. La petite bourgade, fondée par l’Écossais Neil McLaren au début du 19e siècle, est membre de la sélecte Association des plus beaux villages du Québec et fait partie du parc marin Saguenay–Saint-Laurent.
On doit à Samuel de Champlain le nom de Port-au-Persil. La petite bourgade, fondée par l’Écossais Neil McLaren au début du 19e siècle, est membre de la sélecte Association des plus beaux villages du Québec et fait partie du parc marin Saguenay–Saint-Laurent. ©Émélie Bernier

Tracer des limites

Le foisonnement est un brin étourdissant et, pour le maire, qui s’intéresse au concept de « marketing territorial », il importe de tracer une ligne entre ce qui peut être fait et ce qui ne doit pas l’être, non seulement à Saint-Siméon, mais dans tout Charlevoix.

« Le marketing territorial, c’est un ensemble d’actions basées sur les forces du territoire. Si tu laisses passer des projets qui ont des impacts environnementaux énormes ou qui ne cochent pas la case primordiale “acceptabilité sociale”, tu risques de détruire ce qui fait que les gens décident de visiter ta région… et de créer des tensions entre la communauté et les touristes. Il faut donc être capable de dire non à certains projets s’ils n’entrent pas dans les orientations de notre plan de développement. »

Mais Saint-Siméon, qui n’a pas les moyens de Baie-Saint-Paul ou de Petite-Rivière-Saint-François, a-t-il le luxe de dire non? « Le risque, quand on est une commune dévitalisée, est d’avoir tendance à prendre tout ce qui passe, reconnaît Sylvain Tremblay. Pourtant, si on veut être capable de garder notre épicerie, notre école, notre station d’essence et d’attirer des familles ici en offrant une belle qualité de vie, il faut générer de la richesse dans notre municipalité. Le tourisme durable fait partie des moyens pour y arriver. »

Un nouveau parc qui fait jaser

Le parc de la Côte-de-Charlevoix, géré par la Sépaq, est un autre projet qui fera briller Saint-Siméon, se réjouit son maire. Mais attention : l’acceptabilité sociale est indissociable de sa réalisation. « Il y a des gens d’ici qui se disent “on va perdre notre accès à la nature”, mais il faut le voir autrement. Je pense qu’on va surtout gagner la perception que Saint-Siméon a choisi une spécificité de protection, tout en faisant du développement durable et en préservant ses milieux naturels, le tout avec une acceptabilité sociale! Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de critiques, mais on est à l’écoute. »

Il faut seulement s’assurer que toutes et tous travaillent dans le même sens, et pas qu’au chapitre touristique.

« Récemment, on a réuni tous les partenaires en culture qui auparavant travaillaient en silo. La chapelle de Baie-des-Rochers, le centre des loisirs, la bibliothèque, le nouveau festival Saint-Sim en chanson. On était dû pour se voir et on a fait une belle rencontre! On est dans le collectif Les arts et la Ville, on travaille sur une politique culturelle pour aller chercher des subventions, faire du partage d’équipements, rayonner! Tant qu’à louer chacun notre tour un chapiteau, pourquoi on n’en achèterait pas un? » mentionne-t-il à titre d’exemple.

Le quai est un carrefour stratégique important pour la municipalité, puisqu’il la relie à sa vis-à-vis de la rive sud, Rivière-du-Loup.
Le quai est un carrefour stratégique important pour la municipalité, puisqu’il la relie à sa vis-à-vis de la rive sud, Rivière-du-Loup. ©Émélie Bernier

Des rêves d’autobus électrique

Le maire rêve d’un autobus électrique qui desservirait sa communauté, amènerait les jeunes skier à la montagne des Taillis ou grimper les parois des Palissades, ferait le lien entre Saint-Siméon et La Malbaie pour attirer les touristes séjournant dans la ville-centre de la MRC. Mais il souhaite surtout que sa municipalité chouchou tienne fermement les rênes de sa destinée!

Une démarche est d’ailleurs en cours avec le Conseil régional en environnement. « Ils nous aident, nous donnent des outils parce qu’on veut encadrer notre développement. On a fait des rencontres publiques sur différents thèmes. Qu’est-ce qu’on veut pour notre municipalité? Comment intégrer ça à notre schéma d’aménagement et de développement? Ce sont des questions importantes auxquelles il faut répondre en tant que collectivité. »

Le maire ne craint pas les défis, mais ses années à titre d’élu sont tout de même comptées.

« Il y aura toujours des projets, des enjeux, mais j’ai pas mal atteint mes objectifs. Quand j’allais au Salon du camping avec une brochure de notre camping municipal, il y a une couple d’années, les gens me disaient “Ah, oui, Saint-Siméon, c’est là qu’on prend le traversier!” Le travail qui a été fait en communication et en partenariat, pour sortir de cette image-là, je pense que c’est mon plus gros accomplissement. J’en ai mis du temps là-dessus! Ma grande réussite, c’est la notoriété que Saint-Siméon a gagnée. »

Plus qu’un lieu de passage, Saint-Siméon? Une destination en soi! Et une communauté tissée serrée pour la faire vibrer.

POUR LIRE LA PARTIE 2

Une entreprise branchée débranchée

À Saint-Siméon, dans Charlevoix, Roxane Lazzaroni et Antoine Forest-Côté ont jeté leur dévolu sur un lopin de forêt excentré pour y créer Bosco Charlevoix, une entreprise de plein air bicéphale (traîneaux à chien et kayak de mer) en complète autonomie. Possible, l’entrepreneuriat off grid? Oui!

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