D’une pierre deux coups

Une équipe d'Arbre évolution à l'oeuvre
array(26) { ["ID"]=> int(61629) ["post_author"]=> string(2) "99" ["post_date"]=> string(19) "2023-03-31 06:22:14" ["post_date_gmt"]=> string(19) "2023-03-31 10:22:14" ["post_content"]=> string(0) "" ["post_title"]=> string(25) "D’une pierre deux coups" ["post_excerpt"]=> string(414) "Protéger les cours d’eau tout en séquestrant du CO2, c’est l’objectif de Carbone riverain, un programme qui fait le pont entre les agriculteurs et agricultrices et les entreprises souhaitant compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Unpointcinq a rencontré les copropriétaires de la Ferme du Ruisseau Fleury, premières personnes à bénéficier de ce projet gagnant-gagnant." ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(52) "carbone-riverain-proteger-ecosystemes-sequestrer-co2" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2023-03-27 12:58:09" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2023-03-27 16:58:09" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(30) "https://unpointcinq.ca/?p=61629" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
Une équipe d'Arbre-Évolution à l'oeuvre ©Coopérative de solidarité Arbre-Évolution

31 mars 2023 - Maxime Bilodeau, journaliste de l'Initiative de journalisme local

Protéger les cours d’eau tout en séquestrant du CO2, c’est l’objectif de Carbone riverain, un programme qui fait le pont entre les agriculteurs et agricultrices et les entreprises souhaitant compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Unpointcinq a rencontré les copropriétaires de la Ferme du Ruisseau Fleury, premières personnes à bénéficier de ce projet gagnant-gagnant.

Au Québec, en milieu agricole, la réglementation exige une bande de protection de trois mètres de chaque côté des cours d’eau. Mais à la Ferme du Ruisseau Fleury, on va plus loin que ça. Les bandes riveraines entre la rivière du Chêne et les champs de Matthieu Giroux et de sa sœur Geneviève, producteur et productrice de lait de Val-Alain, dans Lotbinière, ont en effet été élargies il y a près de deux ans.

On y trouve désormais une zone tampon de huit mètres, constituée d’un rang de peupliers hybrides, une espèce d’arbres à croissance rapide, puis d’un second rang de feuillus nobles, de conifères et d’arbustes. Au sol, un mélange de plantes herbacées, florales et mellifères complète cet aménagement qui améliore la qualité de l’eau de la rivière, en plus de séquestrer du carbone.

L’élargissement et la végétalisation des bandes riveraines a beau amputer la superficie que la famille Giroux peut cultiver pour nourrir ses bêtes, il s’agit d’un moindre mal pour elle. Et pour cause : grâce au programme Carbone riverain, initiative de la coopérative de solidarité Arbre-Évolution, spécialisée en reboisement social la superficie perdue (0,649 ha) leur a rapporté un peu plus de 14 000 $.

Cela représente une rétribution financière concurrentielle – le prix moyen d’un hectare cultivé au Québec est d’environ 23 000 $ –, donc une bonne manière de conjuguer rentabilité avec durabilité. « Dans ces conditions, je suis plus qu’heureux de faire ma part pour améliorer la santé de nos rivières », se réjouit Matthieu Giroux. « En plus, l’équipe derrière le programme assure l’entretien de l’aménagement », indique celui qui s’attend justement à recevoir une telle visite en 2023.

Protéger à long terme

La ferme des Giroux est la première au Québec à avoir bénéficié de ce projet de compensation unique en son genre en 2021. L’année dernière, deux autres exploitations agricoles ont reçu la visite d’une équipe de Carbone riverain et « quatre projets sont sur la planche à dessin en 2023 », affirme Simon Côté, coordonnateur général chez Arbre-Évolution.

 

Simon Coté
Simon Coté ©Coopérative de solidarité Arbre-Évolution

Ces débuts modestes mais prometteurs ont été précédés d’un important travail de recherche pour asseoir le programme sur des bases scientifiques solides. Selon Arbre-Évolution, les aménagements signés Carbone riverain séquestreraient environ 1560 tonnes d’équivalent CO2 à l’hectare après 40 ans de croissance. C’est donc dire que 1012 tonnes d’équivalent CO2 seront séquestrées à terme par l’élargissement et la végétalisation des bandes riveraines de la Ferme du Ruisseau Fleury.

Et après 40 ans? Les gens qui ont planché sur l’idéation du programme ont pensé à tout. En contrepartie d’une redevance de 22 000 $ par hectare cédé, « le propriétaire des bandes riveraines aménagées par Carbone riverain signe une entente de servitude », un document légal qui permet de protéger les aménagements le plus longtemps possible. Cette servitude n’est pas administrée par Arbre-Évolution, mais plutôt par une fiducie d’utilité sociale et agroécologique, une entité distincte qui a pour seule mission de « maintenir l’entretien et le suivi carbone des aménagements […] ainsi que d’octroyer la redevance agricole aux agriculteurs », peut-on lire dans un document de présentation du projet.

Compenser localement

« Comme nous vendons une projection de séquestration de carbone, nous tenons à ce qu’elle se concrétise, peu importe les aléas. Ces mécanismes de pérennisation, bien que techniques, constituent la garantie d’un marché compensatoire du carbone qui fonctionne vraiment », explique Simon Côté.

Les entreprises qui achètent des crédits Carbone riverain sur une base volontaire semblent en tout cas en avoir pris bonne note. Farinex, la Fondation LOJIQ et Oneka figurent ainsi parmi celles qui ont compensé leur empreinte écologique par les aménagements effectués à la Ferme du Ruisseau Fleury. « C’est une manière crédible, transparente et respectueuse de compenser localement », conclut-il.

Suivez-nous sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram. Abonnez-vous à notre infolettre