À Québec aussi, on pédale!

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15 juillet 2019 - Maxime Bilodeau, En paix avec ses contradictions

Troisième lien par-ci, tramway par-là. À Québec, discuter des grands projets de mobilité est un sport national. Tellement qu’on en oublierait presque que les adeptes du transport actif, cyclistes en tête, sont sans cesse plus nombreux dans la région de la Capitale-Nationale. Et ce n’est pas le climat qui s’en plaindra!

Ce n’est pas d’hier qu’Éric Pineau pédale. Tous les jours ou presque depuis 21 ans, ce résident de Boischatel parcourt près de 30 km pour se rendre à son lieu de travail, situé au Parc technologique du Québec métropolitain, du côté de Sainte-Foy. Un déplacement qu’il effectue beau temps, mauvais temps et qui l’amène à traverser une bonne partie de la ville dans l’axe est-ouest.

« Je sors mon vélo à la fin mars, dès que les conditions de la route le permettent, et je le range aux premières neiges, en novembre ou décembre. Pour moi, c’est un mode de vie : rien ne commence et ne finit mieux une journée au boulot », affirme l’homme de 54 ans qui étrenne un vélo de route à assistance électrique. « Grâce à lui, je me déplace aussi vite qu’en voiture! »

Tendance lourde

Sans être unique, le cas d’Éric Pineau n’est pas commun. Ils ne seraient qu’une poignée de Boischatelois à pédaler ou à marcher pour se déplacer au quotidien, selon les résultats de la neuvième enquête origine-destination de la région de Québec-Lévis, dévoilés récemment. Cette étude du ministère des Transports, réalisée auprès de 35 000 ménages, décrit les habitudes de déplacement des habitants de la région en 2017. Bien qu’il ne représente qu’un faible 1,2 % des déplacements quotidiens, le vélo est lui aussi en constante progression.

vélo à québec : inforgraphie des chiffres clés du transport actif à vélo

Depuis 2001, en effet, les déplacements quotidiens à bicyclette ont bondi de 91 %, ce qui en fait le mode de transport ayant connu la plus forte croissance ces 15 dernières années, loin devant la voiture (18 %) et le transport en commun (14 %). Une tendance lourde dont se réjouit Jean-François Pronovost, vice-président, développement et affaires publiques de Vélo Québec. « Si on se compare à il y a 10 ans, c’est le jour et la nuit en matière de vélo à Québec. La ville tient son bout », souligne-t-il.

La Ville de Québec s’est en effet dotée, en 2016, d’un plan de développement de son réseau cyclable, Vision des déplacements à vélo. Depuis sa mise en œuvre, les pistes cyclables ont gagné 39 nouveaux kilomètres sur les 90 prévus pour 2021. Et on compte en aménager 25 autres cette année, ce qui en laissera donc 26 à réaliser pour atteindre l’objectif.

Défis nombreux

La ville à l’« accent d’Amérique » a toutefois de nombreuses croûtes à manger en matière de transport actif. David Carignan en sait quelque chose, lui qui pédale du Vieux-Limoilou jusqu’à la « tête des ponts » à longueur d’année. Bien qu’il ne représente qu’une dizaine de kilomètres, ce déplacement est ponctué d’obstacles qui mettent à rude épreuve sa détermination. « L’hiver, c’est un véritable parcours du combattant : il n’y a pas de réseau blanc officiel. Passer de la basse ville à la haute ville est pénible », déplore le trentenaire.

Bon pour le climat? Oh que oui!

D’après le rapport « L’état du vélo à Québec en 2015 » de Vélo Québec, s’ils étaient effectués en voiture, les 41 km hebdomadaires roulés par les 302 000 cyclistes de Québec de mai à septembre rejetteraient dans l’atmosphère, quelque 65 000 tonnes de GES. Ayoye!

Malgré quelques actions timides, comme le déneigement de certaines passerelles piétonnes au-dessus de la rivière Saint-Charles, la capitale nationale tarde à s’ouvrir au vélo hivernal. Une étude réalisée par Vélo Québec lui indique néanmoins la marche à suivre, ce dont se réjouit le président de la Table de concertation vélo des conseils de quartier de Québec, Martial Van Neste. « Québec ne laisse pas sa place au niveau des jours d’enneigement. On ne peut pas bêtement y appliquer les solutions de Montréal ou d’ailleurs, même si on peut s’en inspirer », précise-t-il.

« Je suis seul et je transporte peu de bagages, je ne vois donc pas pourquoi j’encombrerais les routes de quelques tonnes d’acier supplémentaires. »
David Carignan, cycliste à l’année

L’un des premiers gestes qu’elle devrait poser? Prolonger la période d’ouverture de son réseau cyclable, actuellement opérationnel du 1er mai au 31 octobre. Toute prolongation, ne serait-ce que de quelques jours, enverrait un message fort, selon un sondage réalisé auprès de 200 cyclistes navetteurs.

« Un cycliste saisonnier sur quatre se rabat sur la voiture une fois la saison cyclable terminée. Sur la 3e Avenue, où 1 000 cyclistes circulent tous les jours en moyenne, on parle de 250 véhicules sur la route », affirme Yan Turgeon, vice-président de la Table. L’enquête insiste en outre sur les émissions des gaz à effet de serre (GES) qu’une telle mesure éviterait : de l’ordre de 3,6 kg éq. CO2 par jour pour une distance moyenne de 17 km parcourus à vélo plutôt qu’en voiture individuelle.

Au bout de six mois, les réductions de GES équivaudraient à près d’une demi-tonne, peut-on lire dans l’analyse du sondage. Dans le cas de David Carignan, qui pédale à l’année, on doublerait ce chiffre : bye bye une tonne de GES! De quoi l’encourager à persévérer. « Je suis seul et je transporte peu de bagages, je ne vois donc pas pourquoi j’encombrerais les routes de quelques tonnes d’acier supplémentaires. La circulation, après tout, est fondamentalement un problème d’espace… »