Si l’arrivée du beau temps donne envie de s’asseoir sur les terrasses, c’est aussi le moment de faire son grand ménage du printemps. Pour réduire l’impact environnemental de la corvée et préserver votre santé, les produits nettoyants biologiques proposent de mettre bactéries et enzymes à votre service.
Utilisons-nous trop de mauvais produits d’entretien ménager? L’abondance d’ingrédients chimiques utilisés par les marques reconnues pour vanter les mérites d’un nettoyage quasi parfait permet l’entrée de composants nocifs dans nos milieux de vie. Une étude menée par l’organisme Environmental Defence a mesuré la qualité de l’air lors d’une séance de nettoyage de 30 minutes avec des produits d’entretien courants. Constat : le taux de composés organiques volatils (COV) dans l’air augmente considérablement. Il n’existe aucune norme canadienne sur les niveaux de COV permis à l’intérieur des bâtiments.
Alkylphénols, phtalates (odeur parfumée), benzène, formaldéhyde, triclosan et ammoniaque sont quelques ingrédients qui se retrouvent dans les nettoyants et dégraissants courants. Ces polluants sont responsables des particules en suspension dans l’air, des molécules qui peuvent aussi avoir un effet nocif sur la santé à plus long terme : étourdissements, irritations, problèmes respiratoires, perturbation du système endocrinien, cancers, etc.
C’est au stade de fabrication des produits (emballage plastique et processus manufacturier) que les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont les plus importantes, sans compter les produits aérosols, qui sont des substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO), vendus pour chasser les odeurs. Selon le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changement climatiques, l’émission d’une tonne de SACO à l’échelle de la planète peut équivaloir, selon le type émis, à 1 000 tonnes de CO2 et plus.
Fort heureusement, les produits d’entretien sans ingrédients chimiques sont de plus en plus recherchés. Un mouvement qui ne se limite pas seulement à la sphère domestique, mais qui touche aussi les secteurs commercial et industriel.
Locaux… et bio!
Martine Lapointe a fondé Un pas VERT le futur, une entreprise de produits nettoyants écologiques qui souhaite offrir une alternative à faible impact environnemental aux produits conventionnels. Alors qu’elle travaillait pour une entreprise d’entretien de produits chimiques, elle a commencé à s’intéresser à leurs diverses composantes. Des recherches approfondies et un voyage en France lui ont permis de se familiariser avec le puissant pouvoir nettoyant des enzymes et des bactéries.
Martine pourrait simplement importer des produits d’Europe, mais elle se donne pour objectif de rendre disponibles des solutions locales pour réduire au maximum le transport des produits, qui engendre trop d’émissions de GES. « J’ai réalisé qu’il y avait peu d’offres disponibles et que les opportunités sont immenses. Par mes conférences et mes rencontres, je me plais à sensibiliser les gens », confie-t-elle.
Elle a depuis convaincu des adeptes issus des secteurs commercial et industriel : résidences pour personnes âgées, domaine de l’hôtellerie, entreprises de location de véhicules, cliniques médicales, garages, restaurants et même des établissements agricoles. Elle est d’ailleurs très fière de distribuer le premier dérouillant biologique au Québec.
Sa bactérie en poudre « mangeuse de gras » a prouvé son efficacité pour le nettoyage des bacs à graisse dans les restaurants. D’ordinaire, cette tâche est effectuée mensuellement avec un aspirateur au moment de la fermeture. La solution novatrice de Martine permet un entretien aux six mois!
Ménage pour les nuls
Les mythes concernant l’inefficacité des produits nettoyants biologiques sont tenaces. Dégraisser, désinfecter, enlever les odeurs… beaucoup de gens pensent encore qu’il n’y a que les produits chimiques pour y arriver. Mais ce n’est pas le cas! Le biosurfactant, cet agent moussant que fabriquent les petites bactéries, déloge les graisses avec une efficacité surprenante.
En faisant la démonstration de son produit, Martine en prend même une gorgée pour démontrer sa non-toxicité à de futurs clients. La clientèle de Martine compte d’ailleurs beaucoup de mamans avec de jeunes enfants qui cherchent des produits ménagers sans produits chimiques et sans risque pour la marmaille.
Les bactéries sont choisies en fonction du contaminant à traiter, au cas par cas, selon les besoins du client. Les souches de bactéries utilisées proviennent de fleurs et de fruits issus de l’agriculture biologique. En matière de nettoyage, la biotechnologie fait une percée remarquée : les bactéries sont des organismes vivants qui digèrent les salissures dans un laps de temps d’environ deux minutes, alors que les enzymes, des molécules biologiques produites par des micro-organismes, détruisent la saleté.
En se procurant des produits « verts », les gens s’attendent à retrouver une bonne odeur, reconnait Martine Lapointe. « Pour certains de mes produits, j’ajoute donc quelques gouttes d’huile essentielle d’orange ou de citron, chose que tout le monde peut faire à la maison. »
En matière de nettoyage domestique, les recettes maison abondent sur Internet. Bicarbonate de soude, savons de Marseille ou de Castille, huiles essentielles et vinaigre blanc sont quelques-uns des ingrédients fréquemment utilisés. L’ajout d’écorce de citron ou d’orange donnera une odeur de fraîcheur digne des ménages printaniers les plus réussis!
Quelques conseils pour passer à l’action…
- Faire un ménage de printemps économique grâce au bicarbonate de soude et au vinaigre blanc.
- Nettoyer ses vitres de manière naturelle et écologique.