« Last call » pour boire un verre près du foyer

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Les poumons des Montréalais disent merci : le bon vieux poêle à bois et son petit frère, le foyer d’ambiance installé dans certaines maisons et appartements, feront bientôt partie du passé. À partir du 1er octobre 2018, seuls les âtres émettant moins de 2,5 grammes/heure de particules fines seront autorisés à Montréal.

La mesure vise le remplacement de quelque 50 000 vieux appareils qui subsisteraient surtout à Saint-Léonard, à Pointe-aux-Trembles et à Côte-des-Neiges, mais ne menace pas la cuisson au four à bois des bagels et des pizzas dans les commerces exemptés.

En 2009, le chauffage au bois dans le secteur résidentiel était responsable de l’émission de 91 280 tonnes d’équivalent CO2, soit plus du double des émissions de GES liées à la consommation d’électricité résidentielle dans la ville de Montréal.

Dans une étude comparative des options énergétiques prenant en considération leur cycle de vie, Hydro-Québec a établi que « même avec un poêle à bois efficace, les émissions sont plus grandes que celles du scénario hydroélectrique, à cause des activités d’extraction et de transport du bois, à l’aide d’équipements consommant du pétrole. » La mesure ne touche pas les villes défusionnées, même si Beaconsfield interdit l’installation de tout nouvel appareil de chauffage au bois. « On aurait du mal à s’en passer, dit Aude Mary, une résidente qui jouit d’un droit acquis et qui utilise son traditionnel foyer cinq mois par année, une fois par semaine. Les enfants réclament des feux. C’est mon comfort food hivernal. » La citoyenne s’abstient toutefois d’utiliser l’appareil lors des périodes de smog, sachant que ce type de chauffage est une importante source d’émissions de particules fines dans l’air.

Mieux respirer en ville

Les enfants, les aînés et les personnes souffrant de maladies pulmonaires chroniques seront les premiers à bénéficier du règlement montréalais, adopté pour améliorer la santé de tous et réduire la pollution atmosphérique, source de décès prématurés.
On s’attend à des bénéfices sur la qualité de l’air et la santé des Montréalais. Des études seront menées à ce sujet. Louis-François Tétreault, toxicologue, Direction régionale de la santé publique de Montréal
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les foyers émettent des particules fines qui réduisent la qualité de l’air et qui sont cancérigènes. « Le chauffage au bois émet des microparticules qui sont tellement petites qu’elles se logent profondément dans les poumons », rappelle Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL). Activement engagé dans le dossier depuis plusieurs années, le CRE-MTL est conscient que l’air ne connaît pas de frontières. « Si vous habitez dans un arrondissement de Montréal, mais que vous êtes proche d’une municipalité qui ne légifère pas de la même façon, votre gain est moindre. Nous demandons dans un premier temps que toutes les villes de l’agglomération de Montréal adoptent un règlement similaire. Ensuite, il faudrait que toutes les zones urbaines du Québec emboîtent le pas », dit Coralie Deny.

Feu, feu, joli feu, ton ardeur peut (encore) nous réjouir

Le célèbre chant scout pourra encore résonner près du feu à Montréal, même si les appareils à combustion solide (bûches de bois, bûches écologiques, granules et charbon) qui respectent la nouvelle norme sont peu nombreux sur le marché. Mais la situation pourrait changer en 2020, selon Anastasia Marcakis, responsable des ventes chez Suprême, une entreprise qui fabrique trois modèles de foyers conformes au règlement, dont l’Astra 24CF, qui se vend autour de 3 350 $.
Cela nous demande beaucoup de recherche et de développement. Nous voulons une ligne de produits qui émettront moins de deux grammes/heure de particules fines, conformément à la réglementation qui entrera en vigueur partout aux États-Unis en 2020. Anastasia Marcakis, responsable des ventes chez Suprême
Les foyers au bois Suprême peuvent chauffer des superficies allant jusqu’à 1 500 pieds carrés. Une autre façon de consommer moins d’énergie est d’utiliser des bûches de bois écologiques. Selon CAA-Québec, leur efficacité énergétique est de 20 à 35 % supérieure à celle du bois naturel, car elles renferment moins d’humidité. Sans compter qu’elles sont fabriquées à partir de résidus de bois et non d’un arbre que l’on abat, coupant au passage tout son potentiel de captation de CO2 (à moins qu’il ne soit replanté!)." ["post_title"]=> string(46) ""Last call" pour boire un verre près du foyer" ["post_excerpt"]=> string(348) "Les Montréalais respireront nettement mieux l’hiver prochain. La métropole imposera le 1er octobre 2018 le remplacement de 50 000 foyers par des appareils moins énergivores, qui génèrent moins de pollution atmosphérique. Premiers bénéficiaires : les enfants, les aînés et les personnes souffrant de maladies pulmonaires chroniques." ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(32) "last-call-boire-verre-pres-foyer" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2020-02-03 21:11:07" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2020-02-04 02:11:07" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(30) "https://unpointcinq.ca/?p=11894" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
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19 février 2018 - Alexandra Viau, Rédactrice en chef adjointe

Les Montréalais respireront nettement mieux l’hiver prochain. La métropole imposera le 1er octobre 2018 le remplacement de 50 000 foyers par des appareils moins énergivores, qui génèrent moins de pollution atmosphérique. Premiers bénéficiaires : les enfants, les aînés et les personnes souffrant de maladies pulmonaires chroniques.

Les poumons des Montréalais disent merci : le bon vieux poêle à bois et son petit frère, le foyer d’ambiance installé dans certaines maisons et appartements, feront bientôt partie du passé. À partir du 1er octobre 2018, seuls les âtres émettant moins de 2,5 grammes/heure de particules fines seront autorisés à Montréal.

La mesure vise le remplacement de quelque 50 000 vieux appareils qui subsisteraient surtout à Saint-Léonard, à Pointe-aux-Trembles et à Côte-des-Neiges, mais ne menace pas la cuisson au four à bois des bagels et des pizzas dans les commerces exemptés.

En 2009, le chauffage au bois dans le secteur résidentiel était responsable de l’émission de 91 280 tonnes d’équivalent CO2, soit plus du double des émissions de GES liées à la consommation d’électricité résidentielle dans la ville de Montréal.

Dans une étude comparative des options énergétiques prenant en considération leur cycle de vie, Hydro-Québec a établi que « même avec un poêle à bois efficace, les émissions sont plus grandes que celles du scénario hydroélectrique, à cause des activités d’extraction et de transport du bois, à l’aide d’équipements consommant du pétrole. » La mesure ne touche pas les villes défusionnées, même si Beaconsfield interdit l’installation de tout nouvel appareil de chauffage au bois. « On aurait du mal à s’en passer, dit Aude Mary, une résidente qui jouit d’un droit acquis et qui utilise son traditionnel foyer cinq mois par année, une fois par semaine. Les enfants réclament des feux. C’est mon comfort food hivernal. » La citoyenne s’abstient toutefois d’utiliser l’appareil lors des périodes de smog, sachant que ce type de chauffage est une importante source d’émissions de particules fines dans l’air.

Mieux respirer en ville

Les enfants, les aînés et les personnes souffrant de maladies pulmonaires chroniques seront les premiers à bénéficier du règlement montréalais, adopté pour améliorer la santé de tous et réduire la pollution atmosphérique, source de décès prématurés.
On s’attend à des bénéfices sur la qualité de l’air et la santé des Montréalais. Des études seront menées à ce sujet. Louis-François Tétreault, toxicologue, Direction régionale de la santé publique de Montréal
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les foyers émettent des particules fines qui réduisent la qualité de l’air et qui sont cancérigènes. « Le chauffage au bois émet des microparticules qui sont tellement petites qu’elles se logent profondément dans les poumons », rappelle Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL). Activement engagé dans le dossier depuis plusieurs années, le CRE-MTL est conscient que l’air ne connaît pas de frontières. « Si vous habitez dans un arrondissement de Montréal, mais que vous êtes proche d’une municipalité qui ne légifère pas de la même façon, votre gain est moindre. Nous demandons dans un premier temps que toutes les villes de l’agglomération de Montréal adoptent un règlement similaire. Ensuite, il faudrait que toutes les zones urbaines du Québec emboîtent le pas », dit Coralie Deny.

Feu, feu, joli feu, ton ardeur peut (encore) nous réjouir

Le célèbre chant scout pourra encore résonner près du feu à Montréal, même si les appareils à combustion solide (bûches de bois, bûches écologiques, granules et charbon) qui respectent la nouvelle norme sont peu nombreux sur le marché. Mais la situation pourrait changer en 2020, selon Anastasia Marcakis, responsable des ventes chez Suprême, une entreprise qui fabrique trois modèles de foyers conformes au règlement, dont l’Astra 24CF, qui se vend autour de 3 350 $.
Cela nous demande beaucoup de recherche et de développement. Nous voulons une ligne de produits qui émettront moins de deux grammes/heure de particules fines, conformément à la réglementation qui entrera en vigueur partout aux États-Unis en 2020. Anastasia Marcakis, responsable des ventes chez Suprême
Les foyers au bois Suprême peuvent chauffer des superficies allant jusqu’à 1 500 pieds carrés. Une autre façon de consommer moins d’énergie est d’utiliser des bûches de bois écologiques. Selon CAA-Québec, leur efficacité énergétique est de 20 à 35 % supérieure à celle du bois naturel, car elles renferment moins d’humidité. Sans compter qu’elles sont fabriquées à partir de résidus de bois et non d’un arbre que l’on abat, coupant au passage tout son potentiel de captation de CO2 (à moins qu’il ne soit replanté!).

Alerte au smog

Les avertissements de smog sont émis par Environnement et Changement climatique Canada par l’entremise du programme Info-Smog. Pour être bien informés, consultez la page des prévisions météorologiques pour la ville de Montréal ou surveillez en temps réel la qualité de l’air dans la métropole.