Au yable les vieilles fournaises

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Grâce à ses nouvelles chaudières au gaz, la CSOB va réaliser chaque année des économies substantielles. © CSOB
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Bye bye le yoyo thermique dans les salles de classe, le gaspillage énergétique et les émissions de gaz à effet de serre inutiles! En Abitibi, la commission scolaire de l’Or-et-des-Bois remplace les vieilles chaudières dans ses 23 écoles. Tout un engagement pour le climat et le confort des élèves et du personnel.

Je me souviens d’avoir eu à la fois très chaud et très froid lorsque je fréquentais la polyvalente Le Carrefour, à Val-d’Or. L’hiver, j’évitais de m’asseoir près des fenêtres et je portais plusieurs couches de vêtements pour pouvoir ajuster mon habillement à la température des différentes salles. De juin à septembre, je contestais ardemment le règlement qui empêchait le port de la camisole tellement on crevait de chaleur dans les salles de classe!

Dix-huit ans après avoir obtenu mon diplôme, je suis retournée récemment à mon école secondaire, où un projet d’efficacité énergétique a été mis en branle. Cela veut dire que, dès cette année, les jeunes pourront dire adieu à la technique de l’oignon : grâce au renouvellement du système de chauffage, ils étudieront dans des classes plus tempérées et moins gourmandes en gaz à effet de serre (GES).

Bref, finie l’époque des grosses « fournaises » en bon québécois : « C’était vieux, pis c’était gros. Ça n’avait pas de bon sens! » s’exclame Yvan Desrochers, qui travaille à la Commission scolaire de l’Or-et-des-bois (CSOB)depuis 1993 et qui en est aujourd’hui le coordonnateur des ressources matérielles. Sur son téléphone, il me montre la photo d’une énorme chaudière sur un camion. Tellement grosse qu’il a fallu la sortir par la porte de garage de la chaufferie. Avec deux autres, elle chauffait mon école secondaire depuis sa construction en… 1971. « Le problème qu’on avait, c’est que les machines fonctionnaient toujours à plein régime, même si on avait juste besoin d’un peu de chauffage, explique l’ancien prof de math. Désormais, les nouvelles vont s’activer en fonction de nos besoins. »

Vieille chaudière à mazout
La vieille chaudière de la polyvalente Le Carrefour chauffait l'établissement depuis 47 ans! © CSOB

L’équation est simple. En modernisant le chauffage, la ventilation, l’éclairage et le contrôle de ses systèmes, la polyvalente Le Carrefour réduira sa consommation d’énergie de 46 %, ce qui évitera l’émission de quelque 655 tonnes de GES, selon les calculs de la CSOB. Depuis toujours, il y avait trois chaudières dans la chaufferie de l’établissement : deux au gaz naturel et une au mazout (« à l’huile », comme on disait autrefois). Après avoir évalué la possibilité de recourir à la biomasse pour alimenter son nouveau système de chauffage, la commission scolaire a finalement choisi un système au gaz naturel. « Nous n’avions pas d’usine de biomasse proche, ni l’espace pour entreposer cette biomasse », indique Yvan Desrochers.

Environ 600 voitures en moins sur les routes

La polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or fait partie des 23 établissements de la CSOB qui ont complètement été transformés cet été dans le cadre d’un projet majeur d’efficacité énergétique. Pour l’ensemble des écoles, l’opération coûtera 9,6 millions de dollars et permettra d’épargner 1363 tonnes de GES, soit l’équivalent de 606 voitures retirées de la circulation par année, selon la CSOB.

« Chaque année, on reçoit notre bilan d’efficacité énergétique et on s’est rendu compte qu’on n’était pas une des commissions scolaires les plus efficientes », signale le directeur des ressources matérielles de la CSOB, Patrick Lortie. Certes, le rigoureux climat abitibien nécessite davantage d’énergie que celui du sud du Québec. Mais ce n’était pas une excuse valable pour la commission scolaire qui couvre le territoire des villes de Val-d’Or, Malartic et Senneterre. « On se disait que l’argent qu’on allait récupérer en économie d’énergie, on le redonnerait ultimement en services aux élèves. »

Au Québec, les bâtiments institutionnels et commerciaux sont encore en grande partie chauffés aux combustibles fossiles. Leurs émissions de GES sont passées de 4,24 à 5,12 millions de tonnes équivalent CO2 entre 1990 et 2015, soit une augmentation de plus de 20 % en 25 ans.

On change tout!

 Difficile d’être contre la vertu, mais les commissions scolaires québécoises ne roulent pas sur l’or. « Il fallait renouveler nos équipements à court terme, mais ça aurait pris 15 ans pour changer tout ça [avec les budgets dont la CSOB dispose] », explique Patrick Lortie. La CSOB a donc sollicité les services d’Ecosystem, une entreprise spécialisée en projets écoénergétiques pour les bâtiments institutionnels. « Changer des chaudières dans plusieurs écoles en même temps, c’est beaucoup d’argent et le ministère ne leur alloue pas toujours les fonds nécessaires pour faire ça d’un coup », ajoute l’ingénieur Olivier Matte, d’Ecosystem.

Grâce à ses nouvelles chaudières au gaz, la CSOB va réaliser chaque année des économies substantielles. © CSOB

L’équation est simple. Comparés aux vieilles chaudières de la CSOB, les nouveaux systèmes de chauffage consommeront 37 % moins d’énergie. Des économies estimées par Ecosystem à 570 000 $ par année. Celles-ci contribueront à amortir les frais des nouveaux systèmes pendant 15 ans. À défaut, Ecosystem remboursera la différence ou améliorera les systèmes de chauffage. « Le ministère donne l’autorisation aux commissions scolaires d’emprunter pour financer ces projets-là, au lieu de puiser l’argent dans leur budget, pourvu que les économies d’énergie garanties par notre entreprise remboursent le prêt », explique Olivier Matte.

En outre, la commission scolaire a obtenu 3,9 millions de dollars en subventions (de la part de Transition énergétique Québec, du ministère de l’Éducation, d’Hydro-Québec et d’Énergir) qui couvrent 40 % du montant du projet. « On n’aurait jamais pu avoir autant d’argent pour un projet en éducation », croit Patrick Lortie.  

À la rentrée 2018, la CSOB avait modernisé 90 % des chaufferies de ses établissements. Des systèmes de récupération de chaleur, qui permettent aussi de climatiser les locaux, ont été implantés. Même le réseau géothermique performant de l’école primaire des Explorateurs, à Malartic, a été amélioré. De plus, en remplaçant pas moins de 16 500 tubes fluorescents, l’organisation avait déjà réalisé 80 % de sa conversion à un éclairage à ampoules DEL. Une campagne de sensibilisation visant la réduction de la consommation d’énergie a également été lancée auprès des élèves, des membres du personnel et de la population.

Les économies d’énergie ne se feront pas au détriment du confort des membres du personnel et des élèves, bien au contraire, assure Patrick Lortie. Les futurs élèves auront moins d’enjeux vestimentaires que moi…