Une œuvre textile pour se tisser un futur

array(26) { ["ID"]=> int(78249) ["post_author"]=> string(2) "93" ["post_date"]=> string(19) "2024-12-03 06:30:49" ["post_date_gmt"]=> string(19) "2024-12-03 11:30:49" ["post_content"]=> string(0) "" ["post_title"]=> string(42) "Une œuvre textile pour se tisser un futur" ["post_excerpt"]=> string(465) "En cette soirée de septembre, les personnes qui participent à l’atelier de Rachel Fortin s’affairent sur leur carré de tissu. Autour d’une table recouverte de fils, d’aiguilles et d’étoffes en tout genre, les conversations vont bon train : on parle travail, école, textile et, bien sûr, environnement. C’est exactement l’idée qu’avait la designer montréalaise : rassembler, créer et sensibiliser à la surconsommation de vêtements.  " ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(42) "une-oeuvre-textile-pour-se-tisser-un-futur" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2024-11-28 08:22:02" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2024-11-28 13:22:02" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(31) "https://unpointcinq.ca/?p=78249" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
Le Pôle Textile de l'escale circulaire sur la rue Berri, à Montréal. ©Marie-Soleil Marleau
Created with Lunacy 3 min

En cette soirée de septembre, les personnes qui participent à l’atelier de Rachel Fortin s’affairent sur leur carré de tissu. Autour d’une table recouverte de fils, d’aiguilles et d’étoffes en tout genre, les conversations vont bon train : on parle travail, école, textile et, bien sûr, environnement. C’est exactement l’idée qu’avait la designer montréalaise : rassembler, créer et sensibiliser à la surconsommation de vêtements. 

Rachel Fortin, créatrice et designer montréalaise, est à l’origine d’un projet original : réaliser une œuvre textile collaborative pour sensibiliser à la surconsommation de vêtements. Pendant la Semaine Mode de Montréal 2024, Rachel a organisé un atelier au Pôle Textile de l’Escale circulaire, rue Berri, où elle invitait les participants et participantes à créer leur petite œuvre d’art au moyen de fils, d’aiguilles, d’épingles et de tissu.

Les carrés mesurant chacun douze pouces de côté seront par la suite assemblés par l’instigatrice du projet dans le style d’une courtepointe. Elle souhaite trouver des lieux où exposer l’œuvre achevée et lancer des discussions autour des enjeux liés à l’industrie de la mode. « Le projet d’atelier d’œuvre textile est né de ma grande frustration de voir la quantité de vêtements qui sont jetés, le triage qui est mal fait… C’est difficile parce qu’il y a tellement de vêtements à gérer », confie-t-elle.

Rachel Fortin, designer à l'origine du projet d’œuvre textile collaborative. ©Marie-Soleil Marleau

Un partenariat avec Renaissance 

Après avoir travaillé plus de 10 ans à la tête de son entreprise et comme créatrice au Salon des métiers d’arts, Rachel Fortin est partie vivre quelques années aux États-Unis. L’an dernier, deux ans après son retour dans la métropole québécoise, elle s’est jointe au réseau de friperies Renaissance à titre de consultante pour différents projets. C’est en partie grâce à ce partenariat avec l’OBNL qu’elle a pu obtenir le tissu nécessaire à son œuvre collaborative. Aujourd’hui, elle travaille au développement d’un atelier de réparation de vêtements ainsi qu’à une meilleure formation du personnel affecté au triage chez Renaissance pour éviter le plus possible que des morceaux soient jetés.

Dès ses débuts dans l’industrie, Rachel a constaté le nombre important de vêtements de piètre qualité qui sont achetés, rarement portés puis vite jetés. Selon elle, la population est mal informée des dessous de l’industrie de la mode et de la surconsommation de vêtements. Elle rappelle que la mode éphémère (ou fast fashion en anglais) favorise une production accrue de pièces à moindre coût et de mauvaise qualité. Il devient donc facile d’acheter énormément de vêtements et tout aussi facile de s’en débarrasser en négligeant les impacts de ceux-ci sur les populations et, bien sûr, sur l’environnement.

L’art pour sensibiliser

C’est donc à travers l’art que la designer a décidé de sensibiliser. Désireuse d’ouvrir la discussion, de débattre avec d’autres de sujets liés à l’environnement et à la couture, et ressentant le besoin de rallumer son côté créatif, Rachel Fortin a mis en place son atelier en partenariat avec Renaissance.

Pour Luciana, qui a participé régulièrement aux ateliers de l’été dernier donnés au Pôle Textile, c’est aussi une façon de faire des rencontres. Arrivée au Québec depuis à peine un an, la Brésilienne y a trouvé dans ces ateliers un moyen de sociabiliser autour d’une activité qu’elle connaît bien, sa mère ayant travaillé comme couturière toute sa vie. « Je suis habituée à travailler avec des textiles et c’est une façon pour moi de rencontrer des gens qui aiment les mêmes choses que moi [la couture] », explique-t-elle en anglais.

 
Une fois terminée, l’œuvre à laquelle Luciana participe comptera une centaine de carrés, tous uniques. La taille et l’unicité de cette « courtepointe » inviteront les gens, espère Rachel Fortin, à réfléchir à leur propre consommation de vêtements. Elle souhaite ouvrir la voie et toucher les gens. Pour elle, c’est le rôle que peut jouer l’art dans les luttes pour l’environnement.

Une création de carré personnalisé réalisée lors de l'atelier de Rachel Fortin. ©Marie-Soleil Marleau

« Je pense que l’art est indispensable pour partager ces messages-là d’urgence [climatique]. La musique soutient plein d’évènements pour aller chercher des sous, le théâtre aussi… l’art visuel peut aussi jouer un rôle pour lancer un message. C’est pour cela que j’aimerais participer à une exposition avec d’autres gens qui partagent la même vision, le même but et le même message. »

La clé réside dans l’éducation, estime-t-elle, et c’est en faisant prendre conscience aux gens de l’impact environnemental de ce qu’ils achètent que l’on peut espérer un avenir meilleur. « Parfois, on est un peu découragé, mais je pense que si on parvient à toucher une, deux, trois personnes… c’est déjà très important. Et plutôt que de valoriser le fait d’avoir beaucoup de vêtements, de ne jamais être habillé pareil, on ferait mieux d’encourager la tendance contraire », conclut-elle.

Les participantes et participants de l'atelier organisé au mois de septembre par Rachel Fortin. ©Marie-Soleil Marleau

Le Pôle Textile de l’Escale circulaire

Situé en plein cœur du centre-ville de Montréal dans l’ancienne gare d’autocars de la rue Berri, le Pôle Textile est un lieu « d’exploration de la circularité des textiles ». D’avril à septembre 2024, les Montréalais et Montréalaises ont pu s’y rendre pour y explorer différentes alternatives à la mode éphémère (fast fashion), que ce soit à travers la boutique permanente, tenue notamment par Anaëlle Nedelec, de chez Unel, les différentes pièces mises en consigne ou encore la gamme d’ateliers offerts. L’objectif ? Sensibiliser au gaspillage vestimentaire et proposer un éventail de solutions pour y remédier.

L’expérience de rédaction de Marie-Soleil

Encore une fois, j’ai beaucoup aimé la rédaction de cet article. L’atelier était très intéressant et animé, d’autant plus que j’y ai appris une foule de choses (et pas qu’en couture). Bref, une belle dernière expérience à propos d’un sujet qui me touche tout particulièrement.

Abonnez-vous à notre infolettre!