Donne moi un peu de ta chaleur

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13 février 2018 - Sophie Benoit, Curieuse voyageuse

Si se coller fait chauffer la température quand on est deux, imaginez le résultat à l’échelle d’une ville entière. À Montréal, où l’énergie consommée par les bâtiments représentait 25 % des émissions de GES en 2009, on réfléchit déjà à un réseau de chaleur intelligent et collectif, basé sur le principe du partage.

Une simple discussion entre voisins. C'est de cette manière que démarre en 2015 le projet de géothermie collective Celsius, une infrastructure de tuyaux creusés sous le sol de trois ruelles du quartier Rosemont–La Petite-Patrie. À force de démarches, le petit groupe de citoyens a bénéficié d’un soutien financier de 20 000 $ pour ce réseau de chaleur. Bénéfices à la clé : réduire leur dépendance aux énergies fossiles et limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), une action collective en matière de changements climatiques qui a séduit le quartier.

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Des ruelles branchées à la géothermie collective alimenteront des logements de l'arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie. (© Projet Celsius)

Il faut savoir que le secteur des bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels est un formidable chantier pour la réduction de GES. Selon l’inventaire 2009 des émissions de GES de la ville de Montréal, la part des secteurs commercial et institutionnel s’élève à 3 443 kt éq. CO2, des émissions équivalentes à ce qu’émettent 1 093 015 voitures qui roulent pendant 1 an, soit près de la moitié du parc automobile du Québec chaque année. L’énergie utilisée est composée à 69 % par le gaz naturel et à 28 % par le mazout.

Dans cette optique, on voit clairement à quel point la récupération et le partage de chaleur entre bâtiments peuvent jouer un grand rôle dans la réduction de l’empreinte carbone du secteur. Optimiser l’efficacité énergétique grâce à l’intégration d’énergies renouvelables à l’échelle d’un quartier ou d’une ville prend alors tout son sens.

C’est précisément ce à quoi s’intéresse le projet de recherche sur les réseaux de chaleur de 4e génération de l’Institut de l’énergie Trottier. « Dans une ville comme Montréal, il y a des pertes de chaleur qui s’échappent des bâtiments comme des hôpitaux, des piscines, des supermarchés et des centres de données. D’autres ont besoin de cette chaleur qui pourrait être récupérée à même un réseau centralisé commun (boucle géothermique, pompe à chaleur). En matière de chauffage et de climatisation, il y a des économies d’échelle à faire », nous explique Michaël Kummert du département de génie mécanique à Polytechnique Montréal et chercheur principal dans ce projet.

Force collective

Des étudiants de l’Université McGill, de la Polytechnique et de l’Université de Montréal travailleront sur une étude de cas portant sur trois quartiers en collaboration avec la ville de Montréal. « Car actuellement nous n’avons pas d’information sur le potentiel exact des réseaux de chaleur », précise Michaël Kummert.

Celsius geothermie_Ilot Central Angus
Le projet d’écoquartier îlot central du Technopôle Angus intégrera différentes formes d'énergie renouvelable, dont la géothermie. (© Technopôle Angus)

Les étudiants vont d’abord cartographier l’utilisation actuelle de chaleur et de climatisation, pour ensuite réfléchir à l’intégration de différentes sources énergétiques, voire l’option de stocker cette même énergie. Ils étudieront aussi les synergies possibles pour le réaménagement de quartiers. Pour cela, des lignes directrices sur le plan légal seront nécessaires afin que des politiques de planification urbaine soient mises en place. Des questions qui seront également analysées par les étudiants.

L’implantation d’un réseau de chaleur demande de replanifier l’aménagement du territoire. La transformation vers des quartiers plus durables, dotés d’une meilleure qualité de vie, peut s’échelonner sur une période de 10 à 15 ans.

Et surtout, un tel projet nécessite une approche pluridisciplinaire avec l’apport d’ingénieurs, d’urbanistes et d’architectes. C’est donc toute une expertise qui est appelée à se développer dans ce secteur.

Alors qu’un tel réseau de chaleur offre des perspectives intéressantes pour les usagers et la Ville de Montréal en ce qui concerne le développement durable, l’intérêt est aussi manifeste pour Hydro-Québec qui cherche à assurer une meilleure gestion de l’offre et de la demande en périodes de pointe. Une situation gagnant-gagnant-gagnant qui pourrait devenir la norme en matière de gestion énergétique sur le territoire québécois.