Bien dans sa peau, bien dans son bois!

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Même si le bois est le matériau de recouvrement d’immeubles non résidentiels qui a la plus faible empreinte carbone, il tarde à prendre sa place dans l’industrie. Mais ce n’est qu’une question de temps, car des chercheurs planchent sur des solutions pour lui rendre son lustre.

En se promenant dans le centre-ville de Sainte-Adèle, on peut voir le bâtiment situé sur la Place des citoyens. Son revêtement en bois, qui lui donne un look à la fois moderne et sobre, sort du lot. Même chose lorsque l’on visite le Centre de découverte du Parc national du Mont-Tremblant, qui met également le bois en vedette. « Un parement en bois est un élément de différenciation qui permet de donner une signature architecturale à un bâtiment commercial, estime Pierre Blanchet, professeur à l’Université Laval et titulaire de la Chaire industrielle de recherche du CRSNG sur la construction écoresponsable en bois (CIRCERB). Le bois est associé à une image de prestige, même si les produits se retrouvent dans une gamme de prix dans la moyenne inférieure des produits haut de gamme. »" ["post_title"]=> string(38) "Bien dans sa peau, bien dans son bois!" ["post_excerpt"]=> string(270) "Si l’élégance des constructions recouvertes de bois fascine les regards, leurs vertus dépassent l’aspect esthétique. Tel de véritables mangeurs de GES, leur faible empreinte carbone incite à leur faire une place grandissante dans le parc immobilier commercial." ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(19) "bien-peau-bien-bois" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2020-02-03 21:17:23" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2020-02-04 02:17:23" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(30) "https://unpointcinq.ca/?p=10212" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
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15 janvier 2018 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Si l’élégance des constructions recouvertes de bois fascine les regards, leurs vertus dépassent l’aspect esthétique. Tel de véritables mangeurs de GES, leur faible empreinte carbone incite à leur faire une place grandissante dans le parc immobilier commercial.

Même si le bois est le matériau de recouvrement d’immeubles non résidentiels qui a la plus faible empreinte carbone, il tarde à prendre sa place dans l’industrie. Mais ce n’est qu’une question de temps, car des chercheurs planchent sur des solutions pour lui rendre son lustre.

En se promenant dans le centre-ville de Sainte-Adèle, on peut voir le bâtiment situé sur la Place des citoyens. Son revêtement en bois, qui lui donne un look à la fois moderne et sobre, sort du lot. Même chose lorsque l’on visite le Centre de découverte du Parc national du Mont-Tremblant, qui met également le bois en vedette. « Un parement en bois est un élément de différenciation qui permet de donner une signature architecturale à un bâtiment commercial, estime Pierre Blanchet, professeur à l’Université Laval et titulaire de la Chaire industrielle de recherche du CRSNG sur la construction écoresponsable en bois (CIRCERB). Le bois est associé à une image de prestige, même si les produits se retrouvent dans une gamme de prix dans la moyenne inférieure des produits haut de gamme. »
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Le Centre de découverte du Parc national du Mont-Tremblant célèbre le bois de jolie façon. (© Cecobois)

Durant sa vie, un arbre absorbe près de 200 kg de CO2. Lorsqu’il est transformé en bois d’œuvre, il ne se décompose pas et le carbone qu’il contient y reste séquestré. Un mètre cube de bois aura absorbé 900 kg de CO2 dans l’atmosphère.

Problème de code

L’engouement pour le look bois est tel que plusieurs fabricants de panneaux en aluminium et en fibrociment s’efforcent d’imiter l’aspect de ce matériau, souligne Louis Polliquin, directeur de recherche sur la deuxième transformation du bois pour FPInnovations. « Le look est très apprécié, même dans le secteur commercial, mais le code du bâtiment est très restrictif », ajoute-t-il.

En effet, le code du bâtiment interdit l’utilisation de parement combustible sur des immeubles de plus de deux étages pour éviter la propagation des flammes. Certaines dérogations sont cependant possibles, par exemple lorsque des matériaux incombustibles sont utilisés près des fenêtres et empêchent ainsi une potentielle propagation du feu. Résultat : plusieurs bâtiments avec une structure de bois, comme le Super PEPS de l’Université Laval ou la tour à condos Origine à Québec, n’ont pu être recouverts de bois.

Malgré ces restrictions, plus de 80 % des bâtiments construits pourraient être recouverts de bois, estime Pierre Blanchet. « On n’a pas encore ce réflexe-là, mais on voit quand même une belle progression », lance l’homme qui croit que ce secteur suivra la tendance dessinée par l’engouement pour la construction en bois.

Pourquoi? « Les décisions prises aujourd’hui auront un impact qui durera longtemps, et les bâtiments survivront à leurs bâtisseurs. C’est pourquoi il est important de choisir des matériaux renouvelables à faible empreinte carbone. D’autant plus qu’au Québec, le choix des matériaux représente 60 % du bilan carbone d’un bâtiment [dont la durée de vie est de] 100 ans », souligne le professeur qui ajoute que la transformation du bois crée des retombées socio-économiques importantes dans les régions ressources, contribuant à la création de plus de 300 000 emplois.

Entretien

Si le bois possède des propriétés favorables à la lutte contre les changements climatiques, il demeure un produit malléable qui réagit à l’humidité, notamment lorsqu’il est exposé aux intempéries.

Pour bien le préserver, il faut assurer un entretien à fréquence régulière.
Louis Polliquin

Lorsqu’il est appliqué avec soin, le bois offre une résistance impressionnante. La preuve : une église de Slovaquie est toujours recouverte de son bois d’origine, qui est protégé avec de la cire d’abeille.

Les granges du Québec sont un autre bon exemple de la résistance du bois, même non traité. Avec le temps, le bois se protège lui-même, affirme Pierre Blanchet. « Les premiers rangs de cellules sont attaqués par les rayons UV et le bois va noircir, ce qui [le] protégera à long terme. »

Mais contrairement à certains marchés, comme en Scandinavie, le look de bois grisonnant n’est pas très populaire au Québec. C’est pourquoi l’industrie planche sur des solutions permettant d’améliorer la résistance du matériau tout en réduisant son entretien. Pour ce faire, les chercheurs ont interviewé des architectes, des installateurs, des entrepreneurs généraux et des propriétaires de bâtiments commerciaux.

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Le bois donne à la Place des citoyens du parc Claude-Henri-Grignon à Sainte-Adèle un aspect invitant et chaleureux. (© Cecobois)

Par exemple, pour limiter les déformations du bois liées aux changements de température et d’humidité, les chercheurs ont mis au point un produit fait d’acide citrique et de glycérol qui permet de stabiliser le bois. Un autre projet de recherche a aussi permis de mettre au point un enduit qui protège des rayons UV. « On utilise des capsules de polymère qui se dilatent lorsqu’il y a un gros soleil en été pour protéger le bois », explique Pierre Blanchet.

Un système de capsules protectrices intégrant des retardateurs de flammes qui permettent de ralentir leur propagation est aussi en cours de développement.

Des produits devront aussi être conçus pour une utilisation commerciale, sous la forme de panneaux par exemple, pour faciliter la pose et l’utilisation, estime Louis Polliquin. Mais une chose est certaine : le bois est la meilleure solution pour réduire notre empreinte carbone et la performance des produits ne cesse de s’améliorer.