Illustration: Björn Feldmann
17 août 2022
Philippe Poitras, éditeur d’Unpointcinq
Unpointcinq souffle aujourd’hui cinq bougies!
OUF, qui l’eût cru!!
Qui aurait cru qu’une simple idée, esquissée sur un napperon cheap en papier dans un resto en 2014, non seulement finirait par devenir réalité en 2017, mais serait encore sur les rails et en plein essor en 2022?!
Ainsi donc, le 17 août 2017, Unpointcinq venait au monde en publiant une première série d’articles comme « Spaghetti à six pattes », « Préliminaires électriques » ou « Tassés comme des sardines mais heureux »… Ha ha, déjà les titres montraient de quel bois allait se chauffer ce bébé média…
Né sous le signe du Lion, Unpointcinq allait-il livrer ses promesses astrologiques d’être passionné, créatif et accueillant tout en étant capable d’émerveiller les gens et de briller? Je laisserai ce verdict au million de Québécois·e·s qui sont passé·e·s nous voir!
C’était le début d’une épopée tout aussi exigeante qu’exaltante visant à sortir l’action climatique de son carcan d’expert en montrant du vrai monde faisant des vraies affaires au Québec pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou s’adapter face aux risques de la nouvelle réalité climatique.
Pourtant, en mai 2017, nous partions de zéro, installés dans des bureaux gracieusement prêtés par Ouranos. C’était au moment même où les habitant·e·s de quelque 180 municipalités québécoises souffraient des graves conséquences d’inondations printanières sans précédent.
Le cœur à l’ouvrage et en dépit des difficultés et imperfections, nous avons réussi à créer et à patenter ce qui allait devenir le tout premier média de solutions 100 % consacré à l’action climatique au Québec (et au Canada). L’utilisation du mot « patenter » n’est pas naïve ici, car tout est et sera toujours perfectible en ce monde! J’y reviens plus bas.
Sans vous, Unpointcinq n’existerait tout simplement pas et il faudrait encore trouver une manière de l’inventer. On peut maintenant affirmer que nous avons fait une super bonne job TOUS ET TOUTES ENSEMBLE ET EN ÉQUIPE.
J’aurais des tonnes d’anecdotes, de bons coups, de moments moins glorieux, d’histoires de bouchons de bouteilles de champagne qui poppent ou de choses inavouables à vous raconter. Mais je me contenterai de quelques faits cocasses, juste pour le fun, une valeur cardinale de notre ligne éditoriale :
- Le média a failli s’appeler Crèmaglace… Oui, oui et pour trois raisons : d’abord parce que ça évoque des moments d’enfance de pur bonheur (feel good) à bien des Québécois·e·s, parce que ça fond comme un glacier face au réchauffement planétaire, mais surtout, parce que ça rafraîchit et que ça fait du bien au moral quand ça devient trop chaud… Vous pognez la twist, ici, hein?
- L’ADN et la posture éditoriale du média ont été imaginés dans une salle sans fenêtres aux murs de couleur vert hôpital.
- Une idée (pourtant réfléchie) de donner un look country au site Web du média a été guillotinée illico par Clémence, digne cofondatrice d’Unpointcinq. Comme toute idée arrivant du champ gauche éliminée à la naissance, on ne saura jamais si elle était bonne ou mauvaise.
- Le média a été lancé avec un site bêta bidouillé 100 % maison par Clémence sur WordPress en attendant le lancement de la plateforme permanente en novembre 2017.
- À notre grande surprise à l’époque, on n’a pas eu de trolls climatosceptiques toxiques sur notre page Facebook. On a, au contraire, reçu beaucoup d’amour de la part de lectrices et de lecteurs bienveillant·e·s qui nous suggéraient des corrections ou des précisions sur nos contenus.
Sur une note solennelle…
- Clémence et moi remercions du fond du cœur nos familles et toutes ces personnes visionnaires, audacieuses et confiantes qui ont cru en la vision audacieuse et risquée qui leur était proposée en 2014-2015, qui ont accueilli, hébergé notre projet dans leur organisation en lui laissant sa marge de manœuvre entière, qui ont collaboré avec nous au quotidien, qui ont contribué au financement du média depuis 2016, qui ont sué pour faire sortir Unpointcinq de terre avec nous, qui ont travaillé dur dans l’équipe de rédaction pour établir la crédibilité du média, en assurer la rigueur et maintenir la cadence de production au fil des années, qui ont accepté de faire des alliances médiatiques novatrices avec Unpointcinq, et qui ont réalisé des recherches scientifiques pionnières en communication climatique ici au Québec (Baromètre de l’action climatique).
- Nous sommes aussi très reconnaissants envers l’ensemble des collaborateur·rice·s qu’Unpointcinq a eu la chance de croiser au fil du temps. Vous êtes avec la rédaction les artisan·e·s des 2500 contenus journalistiques et éducatifs publiés par le média depuis 2017. Merci d’avoir déployé vos talents et votre amour du monde au service de la mission d’impact d’Unpointcinq visant à humaniser et à rendre trippante et tentante l’action climatique aux yeux des Québécois·e·s.
- Et comment ne pas saluer bien bas notre fidèle auditoire en croissance constante depuis les débuts du média? Grâce à vous, Unpointcinq gagne en popularité et fait du bien à de plus en plus de gens chaque jour. Merci de continuer de nous aimer et de partager nos bonnes nouvelles d’actions climatiques avec celles et ceux que vous aimez, car qui n’aime pas voir de bonnes nouvelles en 2022?
Sans vous, Unpointcinq n’existerait tout simplement pas et il faudrait encore trouver une manière de l’inventer. On peut maintenant affirmer que nous avons fait une super bonne job TOUS ET TOUTES ENSEMBLE ET EN ÉQUIPE.
En terminant, cela me fait penser qu’un parallèle inspirant peut être établi entre la petite histoire d’Unpointcinq et l’histoire actuellement en marche à l’intérieur de la société québécoise face à l’urgence climatique.
En effet, après le flash initial, Unpointcinq a été imaginé et co-patenté, co-construit EN ÉQUIPE et en temps réel, minute par minute, heure après heure, semaine après semaine, mois après mois et année après année avec vision, cœur, passion, détermination, entêtement, engagement, mobilisation, intelligence, plaisir, peines, échecs et succès.
Ainsi, tout comme le sont actuellement la société québécoise et l’humanité face au grand défi climatique, nous partions de très loin, en mai 2017, au moment où nous nous sommes lancé·e·s pour de vrai dans l’aventure :
- Nous n’avions que peu d’expérience pour ce que nous devions accomplir;
- Nous avons eu d’intenses discussions, mais nous sommes parvenus à nous entendre sur une vision commune;
- Nous avons cherché, trouvé ou imaginé des solutions sous de grandes contraintes de temps et d’argent;
- Nous avons pris des risques et démontré de l’audace;
- Nous avons foncé et innové en dépit de nos doutes et de ceux des autres;
- Nous avons travaillé dans un contexte de manque de moyens et de constantes difficultés;
- Nous avons accepté les imperfections en avançant jour après jour.
Malgré tout, nous avons réussi EN ÉQUIPE et en un temps très court ce que beaucoup croyaient infaisable… Unpointcinq sera toujours perfectible, mais le pari a été gagné. L’action climatique est maintenant visible et accessible aux yeux de monsieur et madame Tout-le-Monde!
Je me demande bien qu’est-ce qui empêcherait la société québécoise de réussir son pari de trouver ses repères, ses solutions et ses consensus pour se repatenter elle-même et faire face à sa manière et en toute liberté au grand défi social, environnemental et économique de notre temps? Bien entendu, lancer un média n’est pas comme engager toute une société face au grand défi climatique, tant s’en faut! Mais relisez la liste plus haut et vous verrez que plusieurs parallèles peuvent être faits.
Je ne vois rien pour bloquer cela, étant de ceux et celles qui ont foi envers les Québécois·e·s. Ils et elles en ont vu d’autres et ont surmonté des défis colossaux comme celui de construire une société moderne et ouverte sur le monde en quelques années seulement durant la Révolution tranquille qui leur a donné des ailes et leur a permis de se tailler une place enviable dans le monde.
Les Québécois·e·s sont toujours là pour co-créer et co-construire ENSEMBLE (pardon pour le pléonasme, mais j’insiste!) quand vient le temps de rester libre, de vivre plutôt que de seulement survivre ou de prendre soin de leur chez-soi. Notre histoire, au fil des siècles, l’a démontré et cette empreinte est le gage d’un puissant ressort face au défi climatique.
Il y a trop de cœur, d’amour, d’intelligence, de lucidité, de conscience sociale, d’éveil, de liberté, de sens de la justice, de savoir-faire, de connaissances, d’énergie, de forces vives, d’expertises, de compétences, de créativité, de talents, de cœur à l’ouvrage et de consensus ici, chez nous, pour qu’on rate cette occasion d’établir ENSEMBLE les bases d’une société prospère, juste, équitable et respectueuse du climat, de nos lacs et forêts, de notre biodiversité et des limites des ressources planétaires.
Face à la célérité et à la sévérité évidentes de la crise climatique, nous sommes tous et toutes interdépendant·e·s, nous pouvons TOUTES ET TOUS contribuer, et la grande majorité d’entre nous sait déjà que de se mettre en mode action climatique est LA BONNE chose à faire maintenant.
Notre souhait sincère en soufflant nos cinq bougies est que cette citation de Victor Hugo se réalise de nouveau au Québec dans les cinq prochaines années : « Rien n’arrête une idée dont le temps est venu. »
Dans le fond, nous sommes tous dans une grande pièce de théâtre et c’est ici chez-nous qu’a été inventée et développée l’audacieuse, amusante et surprenante discipline de l’improvisation.
Pourquoi n’aurions-nous pas de fun à improviser et réimaginer notre avenir ENSEMBLE ?
Puisque le climat est dans toutte, ça nous ferait alors des tonnes de belles histoires à inventer et à raconter non?!!
