Baromètre de l'action climatique 2021

Disposition des Québécois et des Québécoises face aux défis climatiques

Les Québécoises et les Québécois sont majoritairement favorables à ce qu’une partie de leurs impôts soit investie dans la mise en place de mesures collectives d’action climatique. C’est ce qui ressort notamment du plus récent rapport du Baromètre de l’action climatique 2021, réalisé par le Laboratoire de l’action climatique, une collaboration entre une équipe de recherche de l’Université Laval et le média de solutions québécois Unpointcinq. Parmi les mesures évaluées, on compte :

  • Le développement ou le maintien d’initiatives d’urbanisme écologique
    (ex. : verdissement des villes, lutte à l’étalement urbain, etc.), avec 77 % d’appui ;
  • La construction ou la rénovation des bâtiments (résidentiels, commerciaux, publics, etc.) pour qu’ils soient carboneutres, avec 75 % d’appui ;
  • Le développement ou le maintien d’initiatives agricoles locales et à petite échelle, avec 82 % d’appui.

« On a beaucoup mis l’accent sur l’importance de poser des gestes individuels ces dernières années, mais l’adhésion au financement de mesures collectives est très importante pour la suite des choses, affirme Clémence Lalloz, cofondatrice et codirectrice d’Unpointcinq. Un tel appui lorsqu’on demande aux gens de mettre la main dans leur portefeuille, c’est significatif. »

L’édition 2021 du Baromètre couvre de nouveaux thèmes, comme l’action citoyenne ou la justice sociale relativement aux enjeux climatiques. « Cela expose bien que l’action climatique est multiple et se vit autant à l’échelle individuelle que collective », précise Valériane Champagne St-Arnaud, professeure de marketing à l’Université Laval et coordonnatrice scientifique du Baromètre.

Agir malgré les émotions négatives

Parmi les autres données recueillies, on constate que les manifestations d’anxiété sont toujours bien présentes dans la population, 51 % de la population ayant peur des changements climatiques et 62 % se sentant impuissante. On observe également une diminution de la population qui souhaite en faire plus pour le climat (74 % en 2021, contre 78 % en 2020).

Pour l’ensemble des personnes interrogées, cela ne les empêche toutefois pas de continuer à agir pour le climat. Tous les gestes du quotidien mesurés par l’étude sont même en croissance. Par exemple, 76 % des gens limitent leur consommation d’énergie à la maison (64 % en 2020) et 51 % limitent le plus possible l’utilisation de leur véhicule à essence, une hausse par rapport à 2020 (31 %).

D’ailleurs, les Québécoises et les Québécois ressentent fortement les bénéfices psychologiques liés à l’action climatique. Ainsi, le fait d’adopter des gestes concrets génère un sentiment de fierté pour 79 % de la population, de bonheur (74 %) et d’utilité (79 %).

L’action citoyenne a également la cote. En matière de démocratie, 39 % des répondants disent avoir voté pour une candidate ou un candidat qui s’engage à prioriser la lutte contre les changements climatiques. Une proportion de plus en plus grande de la population souhaite mettre concrètement l’épaule à la roue en s’impliquant bénévolement dans la lutte contre les changements climatiques : 5 % des personnes interrogées disent l’avoir déjà fait et 19 % comptent le faire d’ici un an.
« On parle d’une personne sur cinq qui veut s’impliquer concrètement, à un niveau plus collectif et dans un horizon précis ; c’est considérable », dit Clémence Lalloz.

Agir oui, mais pas seuls…

La population est de plus en plus sévère envers l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre les changements climatiques. Ainsi, la perception que le gouvernement fédéral fait ce qu’il doit faire pour affronter les changements climatiques est passée de 26 % en 2020 à 7 % en 2021, les municipalités et les MRC, de 29 % à 14 %, et le gouvernement du Québec, de 26 % à 11 %. Même jugement envers les commerces et les individus. Par ailleurs, seulement 7 % de la population pense que les entreprises manufacturières en font assez. « Concrètement, la majorité de la population considère que toutes et tous (les gouvernements, les entreprises, les individus, etc.) devraient en faire davantage pour le climat, résume Valériane Champagne St-Arnaud. Cette perception s’est renforcée en 2021.»

… et en solidarité

La population québécoise exprime également une forte solidarité envers les personnes les plus vulnérables aux effets des changements climatiques. En effet, 84 % des personnes sondées estiment qu’il est important de les protéger et 68 % soutiennent la création d’un programme d’aide à leur intention. « De ce fait, la population reconnaît peu à peu l’importance de l’adaptation aux changements climatiques, un enjeu criant », affirme Valériane Champagne St-Arnaud.

 

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