Épicerie en ligne, livraison maligne

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© Perrine Larsimont
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Retombées positives générales

02 novembre 2018 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

Dès décembre, les Montréalais pourront faire l’épicerie en ligne et la faire livrer sans emballage (et sans gaz à effet de serre). Dans la métropole comme partout au Québec, la guerre aux contenants à usage unique est officiellement déclarée!

Trouver l’inspiration au fond d’une bouteille de bière? C’est ce qui est arrivé à Lauren Rochat, qui a eu l’idée, il y a un an, de lancer une épicerie virtuelle zéro déchet en buvant une p’tite frette avec des amis. «J’ai pensé tout à coup : si la consignation est bonne pour les bouteilles de bière, qui n’aboutissent jamais au rebut, pourquoi elle ne l’est pas pour les contenants d’aliments réutilisables? » raconte la jeune femme de 32 ans.

Lauren Rochat veut privilégier les producteurs locaux pour réduire l'empreinte carbone de BocoBoco. © Perrine Larsimont

De cette idée est née BocoBoco, une épicerie en ligne qui offrira dès décembre des aliments tels fruits et légumes, viandes, fromages et produits de boulangerie. Afin d’éliminer au maximum les récipients de plastique, les denrées atterriront chez le client dans des contenants consignés réutilisables : bocaux, sacs en filet ou en tissu, etc. « Nous allons livrer les contenants, les ramasser et les laver nous-même à haute température », explique Lauren Rochat, fondatrice de la jeune pousse montréalaise, qui lance ses activités de façon progressive à partir de novembre dans le quartier Rosemont.

BocoBoco se donne comme mission première d’éliminer toutes les contraintes reliées au zéro déchet en vue de démocratiser l’approche. « En offrant une sélection de produits aussi abondante qu’au supermarché, y compris les produits frais, on évitera à nos clients de courir les magasins pour faire leurs emplettes », poursuit-elle. La livraison, au coût de 6 $, sera effectuée par vélo cargo et véhicule électrique.

Dans l’esprit du zéro déchet, BocoBoco privilégie les produits locaux, à faible empreinte carbone. « Puisque nous sommes des amateurs de bonne bouffe, nous voulons aussi nous faire reconnaître comme une épicerie gourmande. Nous travaillons avec des marchands spécialisés, comme une boucherie, une boulangerie et une fruiterie, afin d’offrir une gamme de produits alléchants », précise l’entrepreneure.

BocoBoco livrera ses aliments dans des sacs en tissu...
... ou des contenants en verre. © Perrine Larsimont

L’objectif initial sera d’approvisionner l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie à Montréal, à partir de l’entrepôt situé dans le Mile-End, avant d’étendre l’activité de BocoBoco progressivement à l’échelle du Québec. Car la fondatrice est ambitieuse. « Nous voulons faire une différence dans la guerre aux contenants à utilisation unique », dit Lauren Rochat.

Partout au Québec

Les Montréalais qui se convertissent au zéro déchet ont la vie facile : des épiceries sans emballage poussent comme des champignons dans les quartiers centraux. Mais que faire lorsqu’on habite hors des grands centres? « J’habite à Salaberry-de-Valleyfield et les épiceries zéro déchet dans les parages, ça n’existe pas », témoigne Cindy Trottier, 33 ans, qui mène personnellement une guerre au suremballage depuis déjà plusieurs années.

Mais plutôt que de s’en plaindre, la jeune mère de famille, qui tient aussi le blogue Tendance radis, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Elle a créé le Circuit zéro déchet (CZD), un répertoire en ligne des marchands qui offrent des « accommodements raisonnables » à ceux qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. « Nos membres ne sont pas nécessairement zéro déchet à 100 %, mais ils accommodent les clients soucieux de réduire leur emballage, comme en acceptant de déposer la viande dans un contenant réutilisable », explique Cindy Trottier.

Mis en ligne en 2017, le circuit CZD compte quelque 200 commerces des quatre coins du Québec – épiceries, boulangeries, restaurants, cafés, etc. – où l’on peut arriver avec ses contenants sans se faire fusiller du regard. Il suffit de le repérer en ligne ou grâce aux autocollants vert et blanc du CZD.

Zéro déchet, « ze » festival

Les amateurs de guitare saturée ont Heavy Montréal, les fans d’humour ont Juste pour rire, les ripailleurs ont leur Poutine Week. La communauté qui fait la guerre aux ordures n’est pas en reste. Elle a aussi son rendez-vous annuel : le Festival Zéro Déchet, dont la deuxième édition se tiendra les 3 et 4 novembre au marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal.

Sa porte-parole est nulle autre que Mylène Paquette, la rameuse qui a traversé l’Atlantique à la seule force de ses bras, en juillet 2013. « J’ai vu tellement de déchets dans l’océan que je suis préoccupée par notre dépendance au plastique. Même sur le Saint-Laurent, j’ai vu beaucoup trop d’emballages qui flottent », raconte l’auteure de Dépasser l’horizon, l’histoire de sa traversée.

Lors de la première édition de ce festival, organisé par l’Association québécoise Zéro Déchet, plus de 7000 personnes ont franchi les tourniquets, ce qui surpassait largement les attentes des organisateurs. « Ils ont vite compris que notre communauté n’est pas dogmatique. Nous sommes simplement des gens qui remettent en question nos habitudes et qui avons décidé de passer à l’action », explique Laure Mabileau, l’une des organisatrices.

Les festivaliers pourront assister à des conférences et visiter les stands d’exposants en tout genre. Ne cherchez pas une boutique de souvenirs ni de bouteilles d’eau jetables, il n’y en aura pas!

Montréal en guerre contre les déchets

La multiplication des commerces zéro déchet – qu’ils aient pignon sur rue ou pas – rend service à la Ville de Montréal, puisque l’administration Plante vient de signer la déclaration Advancing Towards Zero Waste. D’ici 2030, la métropole s’engage à réduire la quantité de déchets solides produits par habitant d’au moins 15 % « par rapport à 2015 et de diminuer d’au moins 50 % les déchets solides provenant des collectes et boues municipales enfouis ou incinérés sans valorisation énergétique », annonçait-elle en septembre.