Le début d’un vent nouveau

eolienne saguenay
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24 août 2020 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Saviez-vous qu’il existe un « triangle des Bermudes » au Lac-Saint-Jean? C’est du moins le nom donné à un secteur très venteux près de Saint-Gédéon, où six éoliennes géantes seront érigées d’ici un an.

En gestation depuis une quinzaine d’années, le projet Éoliennes Belle-Rivière, d’une puissance nominale de 24 MW (mégawatts), verra enfin le jour en 2021. En plus de produire une énergie renouvelable à faible empreinte carbone qui sera injectée dans le réseau d’Hydro-Québec, ce projet de 70 millions de dollars, piloté à 50 % par une coopérative locale, générera d’importantes retombées régionales. 

« Comme les vents accélèrent en traversant le lac Saint-Jean sans obstacle, ça crée une zone très venteuse dans le sud-est de la région », explique Jean Lavoie, producteur agricole local et directeur général de la coopérative Val-Éo, copilote du projet.

Six éoliennes seront implantées dans ce secteur venteux appelé communément « le triangle des Bermudes » : trois seront érigées sur des terres agricoles à Saint-Gédéon, deux à Saint-Bruno et une autre à Hébertville-Station. « Ces éoliennes de 113 mètres de haut seront parmi les plus grosses du Québec », signale Jean Lavoie. 

Le terrain où les éoliennes sont placées.

« Maîtres chez nous »

Formé par ces trois villages, le « triangle » a d’abord été convoité par des promoteurs lorsque le gouvernement du Québec a pris la décision, dans les années 1990, de développer la filière éolienne en misant sur des projets communautaires, explique Cendrix Bouchard, conseiller en communication chez Hydro-Québec. 

Puis, lorsque des appels d’offres ont été lancés par Hydro-Québec en 2003, des entreprises avaient approché des producteurs agricoles pour leur proposer d’utiliser leurs terres. « Plusieurs producteurs avaient alors sonné l’alarme parce que ces entreprises voulaient leur faire signer des claims (NDRL : s’arroger des droits d’utilisation), soutient Jean Lavoie. Si on voulait être partie prenante du projet, il fallait se mettre en mode réaction. »

Les éoliennes situées entre les 3 villages, formant le «triangle des bermudes».

C’est dans cette optique qu’a été créée la coopérative Val-Éo, en 2005. « On voulait demeurer maîtres chez nous », explique Jean Lavoie, précisant que les membres de la coopérative tenaient mordicus à être propriétaires de 50 % des installations. Dans le cadre de tels projets, les communautés travaillent toujours avec une entreprise spécialisée dans la production d’énergie éolienne, mais il est rare qu’elles arrivent à garder la moitié des actions découlant des activités. Finalement, une seule entreprise, l’ontarienne Algonquin Power, a accepté cette répartition 50/50 en 2007. Le projet mettra ensuite plus de dix ans à se concrétiser.

Selon l’entente, les 56 propriétaires de fermes membres de la coopérative recevront 4 % des revenus bruts d’électricité produite par les éoliennes. Les propriétaires qui subiront une perte de terrain recevront aussi une compensation. De plus, un montant de 176 000 $ sera distribué aux municipalités sous la forme de redevances annuelles. Et au fur et à mesure que les emprunts ayant servi à la construction seront remboursés, les membres, qui verront leur dette s’alléger, tireront avantage de leur investissement.

Le projet, qui devait voir le jour en 2015, a connu des délais assez importants. Toutefois, ces délais ont permis la construction d’éoliennes plus récentes et plus performantes. Ainsi, au lieu des dix éoliennes E103 de 2,35 MW initialement prévues, ce sont six immenses éoliennes E126 de 4 MW fabriquées par l’entreprise allemande Enercon qui seront érigées.

Jean Lavoie est fier du chemin parcouru, et il rêve déjà à la prochaine phase d’expansion. « Si Hydro-Québec lance de nouveaux appels d’offres, on sera prêt à soumissionner », conclut-il, fier de produire de l’énergie verte. 

Plus verte que l’hydroélectricité

L’énergie éolienne émet moins de gaz à effet de serre (GES) que l’hydroélectricité produite avec des réservoirs (14 contre 17 g éq. CO2/kWh), indique une analyse du cycle de vie (ACV) des filières énergétiques réalisée par le CIRAIG en 2014, à la demande d’Hydro-Québec.

Le projet Éoliennes Belle-Rivière fait partie des 15 projets éoliens communautaires en service ou en développement au Québec. Ces projets ont contribué à l’essor de l’énergie éolienne dans la province. Alors qu’elle représentait à peine 0,88 % du bouquet énergétique québécois en 2012, la filière éolienne occupe aujourd’hui 5,9 % de ce secteur. Des 190,6 TWh (térawattheures) nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques annuels du Québec, elle en fournit 11,3, explique Cendrix Bouchard. 

 

Pour l’instant, la société d’État ne prévoit aucun appel d’offres en énergie communautaire à court terme, mais n’exclut pas la possibilité de le faire de nouveau sur un horizon de trois à cinq ans.