L’action climatique à Victo, c’est pas nouveau

Antoine Tardif
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Antoine Tardif, maire de Victoriaville ©Victoriaville
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Retombées positives générales

30 mars 2023 - Guillaume Roy, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Pionnière du recyclage depuis les années 1970, puis du compostage depuis près de 30 ans, Victoriaville veut continuer à exercer un rôle de leader en action climatique, en favorisant notamment l’essor d’initiatives d’économie circulaire. Entrevue avec le maire, Antoine Tardif, qui veut mettre le pied sur l’accélérateur du développement durable.

Le leadership de Victoriaville en matière de développement durable remonte aux années 1970. Comment tout ça a-t-il commencé?

Ça remonte à l’époque de Normand Maurice, un professeur de morale au secondaire, qui a instauré un des premiers programmes de récupération de papier et de carton au Québec. Il a sensibilisé les jeunes dans les écoles et l’ensemble de la population. Il a été un élément déclencheur qui a permis à Victoriaville de devenir le berceau du développement durable au Québec. Par la suite, on a été des précurseurs dans plusieurs domaines, en implantant notamment le compostage il y a 27 ans déjà!

Comment Victoriaville s’attaque-t-elle à l’enjeu des changements climatiques?

On vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la collectivité [citoyens, commerçants, industries] de 47 % d’ici 2040 [voir encadré] et de la Ville de 27 % d’ici 2035. On a d’abord fait un inventaire des GES, puis chaque action a été chiffrée pour calculer son impact climatique.

Réduire les GES de 47 % d’ici 2040

Dans son Plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Victoriaville s’est donné comme objectif de réduire les émissions de la collectivité de 47 % d’ici 2040, soit 117 422 tonnes équivalents CO2. D’ici 2030, l’objectif est une réduction de 25 % des GES. Parmi les secteurs ciblés, la Ville vise notamment l’électrification des transports, la mise en place d’infrastructures favorisant la mobilité durable, la réduction de l’utilisation des énergies fossiles, l’efficacité énergétique, l’utilisation des ampoules à DEL pour l’éclairage public.

Écoparc industriel à Victoriaville
Écoparc industriel ©Victoriaville

Pouvez-vous en dire plus sur votre plan d’adaptation aux changements climatiques?

Notre plan d’adaptation regroupe des centaines d’actions pour arriver à réduire les îlots de chaleur, réduire la consommation d’eau, favoriser l’agriculture locale, conserver les forêts urbaines, améliorer la qualité de l’air et de l’eau.

Nous avons aussi déposé un plan pour la gestion des eaux de pluie, un projet pour lequel nous avons reçu un prix de développement durable de l’Union des municipalités du Québec. Avec ce plan, toutes les nouvelles constructions doivent maximiser la rétention d’eau sur le terrain, et c’est la même chose pour les infrastructures de la ville. En appliquant des techniques simples comme la végétalisation, le sol agit comme une véritable éponge, ce qui réduit la quantité d’eau dans le réseau d’aqueduc et, ainsi, les coûts de traitement.

Pouvez-vous me donner un exemple concret?

En 2020, nous avons réaménagé le stationnement Pierre-Laporte, en construisant du pavé alvéolé, des îlots de biorétention d’eau, et en ajoutant beaucoup de végétaux. On a aussi ajouté du stationnement pour vélos pour favoriser le transport actif, des aménagements pour les piétons et des bornes de recharge électriques.

Stationnement Pierre-Laporte à Victoriaville
Stationnement Pierre-Laporte ©Victoriaville

Victoriaville a récemment nommé un scientifique en chef. Pourquoi?

C’est une réponse directe au fait que nous n’avons pas d’université sur notre territoire. Nous n’avons donc pas accès à des experts localement. En s’associant à un scientifique en chef, Simon Barnabé, professeur de l’Université du Québec à Trois-Rivières, on peut recevoir des conseils quand vient le temps de faire des choix importants. Ça nous permet d’en savoir plus sur les impacts de différentes actions pour prendre les meilleures décisions. En plus, le scientifique en chef de la Ville est aussi disponible pour aider les entreprises sur le territoire. On est fiers d’être pionniers sur ce plan-là, parce que plusieurs villes y songent aussi.

Concrètement, à quoi peut servir un scientifique en chef?

On a déjà investi 50 millions de dollars dans un projet de réserve d’eau potable et on l’a consulté pour savoir comment sécuriser l’alimentation du bassin de rétention. Avec une équipe de biochimistes de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Simon Barnabé cherche des débouchés pour valoriser les sédiments que l’on peut récupérer dans le bassin de rétention.

L’entreprise Lactalis, productrice des fromages Ficello, qui est une grande consommatrice d’eau, a aussi travaillé avec le scientifique en chef pour valoriser les rejets d’eau de son procédé, qui sont riches en protéines. En les mélangeant avec des microalgues, ils ont réussi à faire un prototype de carton, qui pourrait intéresser Sani Marc, une autre entreprise du secteur spécialisée en produits sanitaires. Ça transformerait un extrant, que l’on doit traiter, en ressource qui génère de la richesse.

Comment Victoriaville entraîne-t-elle sa population dans cette démarche de réduction de son empreinte carbone et d’adaptation aux changements climatiques?

On reçoit beaucoup d’idées des citoyens, et ces derniers s’impliquent dans une panoplie de comités, par exemple celui sur l’agriculture urbaine ou sur l’environnement.

Les citoyens sont sensibilisés et ils sont fiers que l’on prenne soin de la ville et de l’environnement. Chez nous, l’environnement est une valeur profonde et elle est toujours considérée en premier, parce que l’économie et l’environnement vont de pair. En améliorant la rétention d’eau, on réduit les coûts de traitement. Plusieurs projets environnementaux permettent d’économiser. C’est pourquoi on va convertir nos lampadaires avec des ampoules DEL, qui consomment trois fois moins d’énergie, un projet de trois millions de dollars qui sera rentabilisé en sept ans.

Quels sont vos projets sur la table?

On veut favoriser le développement de projets d’économie circulaire en développant l’Écoparc industriel. On veut attirer les chercheurs et les entrepreneurs à Victoriaville pour développer de nouveaux procédés plus responsables, plus écologiques, pour que les déchets des uns deviennent les ressources des autres. Au-delà de l’impact local, on veut favoriser le développement de solutions qui pourront être reproduites partout sur la planète. On veut faire des actions concrètes et mettre le pied sur l’accélérateur pour demeurer le leader du développement durable.

Voiture avec le logo de la ville de Victoriaville
©Victoriaville

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