Économie verte

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© Marie Leviel
Created with Lunacy 2 min

26 août 2022 - Des Universitaires, Regroupement de chercheuses et chercheurs universitaires du Québec

Alors que le développement durable a été popularisé en 1987 par le rapport « Notre avenir à tous », aussi appelé rapport Brundtland, l’économie verte a été mise de l’avant pour la première fois en 2012 lors du Sommet de la Terre, le Rio+20. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’économie verte désigne « une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ». On la voit comme un moyen d’atteindre le développement durable, de sorte que les deux concepts sont souvent liés.

Ainsi, comme le développement durable, l’économie verte se prête à des interprétations et des visions diverses. Les différentes conceptions s’échelonnent sur une échelle qui, à l’un de ses extrêmes, priorise l’économie et la croissance, et à l’autre, l’écologie et les aspects sociaux. Pour simplifier, on sépare les différentes visions économiques en deux types : celles qui relèvent de l’économie de l’environnement et celles qui relèvent de l’économie écologique.

L’économie de l’environnement (ou économie orthodoxe) repose sur l’hypothèse selon laquelle les progrès technologiques permettront de réduire la dégradation environnementale et les changements climatiques. Le remplacement des voitures à essence par des voitures électriques ou une meilleure isolation des maisons sont deux exemples de progrès pouvant aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). L’économie de l’environnement mise principalement sur l’efficacité énergétique, la production d’énergie renouvelable, l’efficacité matérielle (c’est-à-dire l’utilisation de moins de ressources pour chaque unité produite), des procédés de production moins polluants et la capacité des technologies à se substituer aux services que rend la nature. Elle ne remet pas en cause la structure et le fonctionnement du système actuel.

À l’inverse, l’économie écologique (ou économie hétérodoxe) se fonde sur le fait que les avancées technologiques et le statu quo actuel ne permettent pas d’empêcher la dégradation continuelle de l’environnement. Les tenants de l’économie écologique préconisent d’assujettir les activités économiques aux limites qu’impose la nature. Cette contrainte nécessite de préserver les écosystèmes, la biodiversité et les ressources naturelles, de réduire la consommation et de dématérialiser l’économie, ce qui requiert un changement de société profond. La réduction progressive des voyages en avion et la diminution du parc automobile et de l’auto solo, ainsi que le développement de l’agroécologie sont des exemples d’actions qui relèvent d’une économie écologique. La limitation de la croissance économique est souvent mise de l’avant dans ce type d’économie.

L’économie verte est vue comme un moyen d’atteindre le développement durable, de sorte que les deux concepts sont souvent liés

Dans la littérature scientifique, de même que chez les décideurs, l’économie verte est le plus souvent associée à l’économie de l’environnement. On peut donc se demander si l’économie verte sera capable de rendre nos sociétés réellement durables. Plusieurs universitaires et nombre de citoyens répondent par la négative. Plusieurs arguments soutiennent leur point de vue :

  • Sur plus d’un siècle, la consommation mondiale et nationale de ressources et d’énergie n’a pas cessé d’augmenter, et les progrès technologiques n’ont pas réussi à limiter la consommation de ressources, la dégradation de l’environnement et les changements climatiques.
  • La réduction de l’utilisation de ressources attribuable aux progrès technologiques est compensée, et même dépassée, par l’augmentation causée par la croissance économique.
  • La consommation de ressources par les pays riches augmente considérablement quand on tient compte des ressources nécessaires à la fabrication des biens manufacturés qu’ils importent des pays producteurs.
  • Selon une synthèse de la littérature scientifique, toutes les études qui portent sur la consommation d’énergie, les émissions de GES et la consommation de ressources montrent que les niveaux actuels ou anticipés ne permettront pas d’atteindre nos objectifs climatiques et de soutenabilité.

Il semble donc que l’économie verte, bien qu’elle puisse améliorer le bilan environnemental, ne permettra pas de limiter suffisamment la dégradation environnementale et les changements climatiques pour éviter un dysfonctionnement de la planète, et qu’un changement de société plus profond sera nécessaire.

Pour aller plus loin :

Corinne Gendron (2006). Le développement durable comme compromis – La modernisation écologique de l’économie à l’ère de la mondialisation, Québec Presses de l’Université du Québec.

Pascal van Griethuysen (2011). « Soutenabilité et économie : de l’économie environnementale à l’économie écologique jusqu’aux différentes approches de l’écoéconomie », séminaire en ligne, https://vertigo.hypotheses.org/1147.

 

Par Thierry Lefèvre, professionnel de recherche, Faculté des sciences et de génie, Université Laval et membre du regroupement Des Universitaires.

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