Mange du lin, tu roteras moins

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Quand les vaches digèrent, elles émettent des gaz. Au Québec, ce sont plus de trois millions de tonnes de dioxyde de carbone qui sont ainsi relâchées chaque année dans l’atmosphère. Veaux, vaches, mais aussi moutons et autres ruminants sont responsables de plus de 40 % des émanations issues du secteur agricole, selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre. La fermentation entérique, de son petit nom scientifique, est la bête noire des chercheurs qui voudraient bien trouver un moyen de se débarrasser du problème. Petit tour de piste des solutions expérimentées au Québec.

1/ La plus draconienne : la super vache propre

Une équipe de scientifiques canadiens mène des recherches depuis deux ans pour mettre le doigt sur les gènes des vaches qui pourraient réduire l’ampleur du phénomène. Et ils sont en bonne voie de réussir, puisqu’ils auraient déjà découvert pas moins de 80 gènes capables de réduire l’empreinte écologique des ruminants. L’idée : créer une nouvelle vache, la « super vache propre », qui rotera et déféquera moins, et donc émettra moins de méthane. La recherche, dirigée par Filippo Miglior de l’Université de Guelph et Paul Stothard de l’Université de l’Alberta et financée par Génome Canada, s’étend sur 10 ans et touche pas moins de 10 000 spécimens. Réduction : encore à l’étude

2/ La plus gourmande : goûtez-moi ce lin

Premier responsable des émanations de méthane libéré par les vaches : leur régime alimentaire. L’introduction de graines oléagineuses comestibles telles que le tournesol ou le canola dans les rations peut réduire les émissions du bétail de 10 à 37 %. Actuellement, c’est la graine de lin qui a la cote : le lin contient des acides gras qui diminuent la concentration des bactéries responsables de la fermentation des aliments ingérés, réduisant ainsi les émissions de méthane. Cuite et intégrée dans le fourrage, la graine de lin commence tout juste à être adoptée par quelques producteurs au Québec, mais son coût, assez élevé, en limite l’utilisation. Réduction : de 10 à 37 %

3/ La plus salée

À l’automne 2016, une étude menée par l’Université James-Cook, en Australie, révèle qu’ajouter une petite quantité d’un mélange d’algues à l’alimentation des vaches pourrait avoir pour effet de diminuer leurs émissions de méthane de 99 %. À la base de cette étude, une découverte réalisée par un  agriculteur de l’Île-du-Prince-Édouard, qui donne depuis 10 ans à ses vaches des algues récoltées sur les plages environnantes pour réduire ses coûts d’exploitation. L’objectif : transformer ce mélange d’algues en moulée commercialisable d’ici deux ans. Réduction : 99 %

4/ La plus intégrée : auprès de mon arbre

Si le mode d’alimentation des vaches constitue le nerf de la guerre, Les Producteurs de bovins du Québec et le MAPAQ recommandent fortement aux agriculteurs d’apporter des changements à même leurs infrastructures. Parmi les solutions proposées, les arbres, les haies brise-vent ou les bandes riveraines constitueraient un moyen efficace pour réduire de manière notable les quantités de dioxyde de carbone. Comment ça marche? Les arbres plantés emmagasinent pour plusieurs années les particules de CO2, notamment dans leurs racines. Au Québec, la pratique se répand de plus en plus. Réduction : pas de données spécifiques disponibles

Et pendant ce temps...

Des chercheurs américains de l’Université de Penn State (Pennsylvanie) et de l’Université d’Auburn (Alabama) ont trouvé un composé, le 3-nitrooxypropanol (3NOP), qui agirait comme inhibiteur de méthane ou « inhibiteur de pets de vaches » en s’attaquant aux micro-organismes qui produisent le méthane chez les vaches, ce qui aurait pour effet de réduire les émissions de 30 %. En Inde, des scientifiques étudient deux races de vaches naines qui auraient nettement moins tendance à roter que leurs congénères tandis qu’au Danemark, on teste de nouvelles herbes allégées.

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16 août 2017 - Aurore Lehmann, Acheteuse compulsive de BD

Responsables de 4 % des émissions totales de gaz à effet de serre au Québec, les rots et les pets de vaches donnent du fil à retordre aux chercheurs et aux agriculteurs qui rivalisent d’inventivité pour en limiter les impacts.

Quand les vaches digèrent, elles émettent des gaz. Au Québec, ce sont plus de trois millions de tonnes de dioxyde de carbone qui sont ainsi relâchées chaque année dans l’atmosphère. Veaux, vaches, mais aussi moutons et autres ruminants sont responsables de plus de 40 % des émanations issues du secteur agricole, selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre. La fermentation entérique, de son petit nom scientifique, est la bête noire des chercheurs qui voudraient bien trouver un moyen de se débarrasser du problème. Petit tour de piste des solutions expérimentées au Québec.

1/ La plus draconienne : la super vache propre

Une équipe de scientifiques canadiens mène des recherches depuis deux ans pour mettre le doigt sur les gènes des vaches qui pourraient réduire l’ampleur du phénomène. Et ils sont en bonne voie de réussir, puisqu’ils auraient déjà découvert pas moins de 80 gènes capables de réduire l’empreinte écologique des ruminants. L’idée : créer une nouvelle vache, la « super vache propre », qui rotera et déféquera moins, et donc émettra moins de méthane. La recherche, dirigée par Filippo Miglior de l’Université de Guelph et Paul Stothard de l’Université de l’Alberta et financée par Génome Canada, s’étend sur 10 ans et touche pas moins de 10 000 spécimens. Réduction : encore à l’étude

2/ La plus gourmande : goûtez-moi ce lin

Premier responsable des émanations de méthane libéré par les vaches : leur régime alimentaire. L’introduction de graines oléagineuses comestibles telles que le tournesol ou le canola dans les rations peut réduire les émissions du bétail de 10 à 37 %. Actuellement, c’est la graine de lin qui a la cote : le lin contient des acides gras qui diminuent la concentration des bactéries responsables de la fermentation des aliments ingérés, réduisant ainsi les émissions de méthane. Cuite et intégrée dans le fourrage, la graine de lin commence tout juste à être adoptée par quelques producteurs au Québec, mais son coût, assez élevé, en limite l’utilisation. Réduction : de 10 à 37 %

3/ La plus salée

À l’automne 2016, une étude menée par l’Université James-Cook, en Australie, révèle qu’ajouter une petite quantité d’un mélange d’algues à l’alimentation des vaches pourrait avoir pour effet de diminuer leurs émissions de méthane de 99 %. À la base de cette étude, une découverte réalisée par un  agriculteur de l’Île-du-Prince-Édouard, qui donne depuis 10 ans à ses vaches des algues récoltées sur les plages environnantes pour réduire ses coûts d’exploitation. L’objectif : transformer ce mélange d’algues en moulée commercialisable d’ici deux ans. Réduction : 99 %

4/ La plus intégrée : auprès de mon arbre

Si le mode d’alimentation des vaches constitue le nerf de la guerre, Les Producteurs de bovins du Québec et le MAPAQ recommandent fortement aux agriculteurs d’apporter des changements à même leurs infrastructures. Parmi les solutions proposées, les arbres, les haies brise-vent ou les bandes riveraines constitueraient un moyen efficace pour réduire de manière notable les quantités de dioxyde de carbone. Comment ça marche? Les arbres plantés emmagasinent pour plusieurs années les particules de CO2, notamment dans leurs racines. Au Québec, la pratique se répand de plus en plus. Réduction : pas de données spécifiques disponibles

Et pendant ce temps...

Des chercheurs américains de l’Université de Penn State (Pennsylvanie) et de l’Université d’Auburn (Alabama) ont trouvé un composé, le 3-nitrooxypropanol (3NOP), qui agirait comme inhibiteur de méthane ou « inhibiteur de pets de vaches » en s’attaquant aux micro-organismes qui produisent le méthane chez les vaches, ce qui aurait pour effet de réduire les émissions de 30 %. En Inde, des scientifiques étudient deux races de vaches naines qui auraient nettement moins tendance à roter que leurs congénères tandis qu’au Danemark, on teste de nouvelles herbes allégées.

 

Saviez-vous que?

Le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus nocif que le CO2. Une vache qui produit 30 litres de lait par jour émet en moyenne 150 kg de méthane par an.