De la ferme à la cantine scolaire

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02 mai 2018 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Bar à salade, potagers ou ateliers culinaires font partie des outils éducatifs pour faire connaître les bienfaits sociaux, économiques et environnementaux d’une alimentation saine et locale, tout en réduisant l’empreinte carbone de la cafétéria scolaire. Marier santé publique et lutte contre les changements climatiques, qui dit mieux?

Pour stimuler l’essor de telles initiatives dans les écoles, l’organisme De la ferme à la cafétéria offre 11 bourses de 10 000 $ d’un bout à l’autre du Canada. À l’école Sainte-Bibiane, dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal, l’alimentation locale occupe maintenant une place de choix. Les jeunes font non seulement du compost avec les résidus alimentaires, mais ils ont aussi modifié leur campagne de financement, choisissant de vendre des paniers de légumes bio plutôt que du chocolat. Et la campagne a fait un tabac, car les jeunes ont vendu 140 abonnements de paniers de légumes bio, transformant la cour d’école en mini-marché public lors des livraisons.

« En plus de passer un message aux élèves sur l’importance de l’alimentation locale, on sensibilise aussi les familles », remarque Marie-Pierre Drolet, nutritionniste à la commission scolaire de Montréal (CSDM), qui a adopté une première politique environnementale en 2000.

Des GES dans notre assiette

« Les aliments de nos tablettes d’épicerie ont voyagé en moyenne 2 500 km, alors même que le Québec compte plus de 29 000 fermes. En consommant les produits cultivés près de chez nous et de saison, on réduit les besoins en transport et, conséquemment, ses impacts sur l’environnement. L’agriculture biologique, qui permet de réduire de 45 % la consommation d’énergie fossile sur la ferme par rapport à l’agriculture conventionnelle, permet donc de lutter efficacement contre les changements climatiques (Rodale Institute, 2012). Il faut toutefois nuancer, car la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise par le transport dépend également du mode de transport utilisé (camion, train, bateau). L’important pour s’y retrouver est de faire le choix le plus éclairé possible en vous informant ! »

– Murielle Vrins, chargée de projet en alimentation institutionnelle pour Équiterre, l’organisme qui coordonne le projet De la ferme à la cafétéria au Québec

Petits jardiniers deviendront grands

Entre autres projets, la CSDM a décidé de miser sur l’alimentation locale en intégrant une clause favorisant l’achat de produits locaux, lorsqu’ils sont à prix équivalents, aux appels d’offres auxquels répondent les fournisseurs d’aliments. Résultat : 70 % de la nourriture des 166 écoles provient désormais de producteurs locaux! Certaines écoles de la CSDM ont même aménagé des jardins dans leur cour pour faire pousser leurs propres légumes.

 

Le centre de la petite enfance (CPE) Les Frimousses du Fort, à Chambly, a aussi entrepris une démarche semblable il y a maintenant près de 10 ans, souligne sa directrice, Sylvie Filteau. « Une alimentation saine faisait partie de mes convictions personnelles et de celles de mes cuisinières », dit-elle.

 

Au départ, le virage pour s’approvisionner en produits biologiques et locaux ne s’est toutefois pas fait sans écueils. « C’était difficile de trouver des fournisseurs qui pouvaient nous approvisionner de manière régulière, mais avec le temps, on a réussi », ajoute la femme qui a développé une relation directe avec plusieurs producteurs afin d’éviter les intermédiaires et, ainsi, réduire les frais.

 

Cette petite révolution dans les cuisines a aussi forcé les cuisinières à modifier leur approche en limitant au minimum les pertes. « On réussit à valoriser chaque produit au maximum », lance fièrement Sylvie Filteau.

 

Au final, le CPE doit assumer un léger surcoût, car la nourriture coute maintenant 2,46 $ / jour / enfant, alors que les autres CPE doivent assumer un coût d’environ 2,30 $ / jour / enfant (le ministère paie 2,12 $ / jour / enfant). « Ça nous coûte environ 5 000 dollars par année, mais c’est une mission qu’on a décidé de prendre en charge pour assurer une bonne alimentation aux enfants », ajoute la directrice.

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Les élèves de l'école Sainte-Bibiane à Montréal sont devenus de véritables petits jardiniers. (© CSDM)

Nourrir et éduquer

C’est exactement le type d’initiative que souhaite encourager le programme De la ferme à la cafétéria, remarque Murielle Vrins, chargée de projet en alimentation institutionnelle pour Équiterre, l’organisme qui coordonne le programme au Québec. Ce projet permet non seulement de favoriser une alimentation saine et locale, mais aussi de conscientiser les jeunes à l’empreinte carbone des aliments, soutient-elle.

Lancé en 2011 à l’échelle canadienne, le projet De la ferme à la cafétéria a pour objectif d’augmenter le nombre d’initiatives favorisant une alimentation saine et locale dans les institutions publiques, et plus particulièrement dans les garderies, les écoles, les cégeps et les universités.

Au Canada, on a recensé 1 133 projets dans les écoles, dont 527 au Québec. Certaines ont aménagé une serre, d’autres préparent ou vendent des aliments locaux, alors que d’autres font du compostage, par exemple. « Ces projets ne sont pas tous nés avec De la ferme à la cafétéria, mais ce sont tous de bons modèles pour inspirer d’autres écoles à en faire autant, remarque Murielle Vrins. Chaque projet aide à faire grandir le mouvement, pour ne plus voir seulement de petites initiatives isolées, et ainsi créer un effet boule de neige. »

Ferme et cantine scolaire_Statistiques alimentation scolaire
Ferme et cantine scolaire_Statistiques Canada

Une carte interactive présente d’ailleurs l’envergure des initiatives entreprises à l’échelle nationale. Depuis quelques années, une soixantaine d’écoles ont pu bénéficier d’un financement de 10 000 dollars pour lancer des projets éducatifs sur l’alimentation saine. « Ce financement permet aux écoles de mettre en place un bar à salade, donne en exemple Murielle Vrins. C’est le genre de projet qui permet d’augmenter directement la consommation de fruits et de légumes frais. »

En 2018, 11 nouvelles écoles pourront recevoir une telle subvention. Comme quoi petit train va loin…

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