Champignons magiques

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En s’associant aux champignons et aux bactéries dans le sol, les plantes augmentent leur réseau racinaire, ce qui leur permet de capter plus d’eau et de nutriments tout en résistant mieux aux stress. Premier Tech, une entreprise québécoise, mise d’ailleurs sur cette collaboration pour commercialiser des mycorhizes, un produit permettant aux plantes de mieux résister aux stress induits par les changements climatiques.

« On s’attend à ce que les changements climatiques diminuent l’approvisionnement en eau pendant la saison de croissance tout en augmentant simultanément la demande », peut-on lire dans le rapport de Ressources naturelles Canada intitulé Impacts et adaptation liés aux changements climatiques : perspective canadienne.

Comment adapter le monde agricole à cette réalité? Pour certains chercheurs comme J. André Fortin, chercheur émérite de l’Université Laval à la retraite et auteur d’un livre sur le sujet, la réponse passe en partie par les champignons.

« Les premières plantes terrestres sont apparues il y a 400 millions d’années. À l’époque, il n’y avait pas de matière organique sur le sol et c’est en s’associant aux champignons que les plantes ont pu avoir accès au phosphate », explique l’homme qui croit que de telles associations pourraient même être la source de la prochaine révolution verte. D’un point de vue évolutif, ces associations plantes-champignons sont si bénéfiques que plus de 90 % des plantes y ont recours." ["post_title"]=> string(20) "Champignons magiques" ["post_excerpt"]=> string(228) "Cette révolution a beau être «verte», c’est aux champignons qu'elle doit son nom : une formidable percée qui pourrait faire croître la valeur de l’agriculture canadienne de quelque 15 milliards de dollars annuellement." ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(20) "champignons-magiques" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2020-03-18 10:38:14" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2020-03-18 14:38:14" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(29) "https://unpointcinq.ca/?p=7454" ["menu_order"]=> int(4) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
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08 novembre 2017 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Cette révolution a beau être «verte», c’est aux champignons qu’elle doit son nom : une formidable percée qui pourrait faire croître la valeur de l’agriculture canadienne de quelque 15 milliards de dollars annuellement.

En s’associant aux champignons et aux bactéries dans le sol, les plantes augmentent leur réseau racinaire, ce qui leur permet de capter plus d’eau et de nutriments tout en résistant mieux aux stress. Premier Tech, une entreprise québécoise, mise d’ailleurs sur cette collaboration pour commercialiser des mycorhizes, un produit permettant aux plantes de mieux résister aux stress induits par les changements climatiques.

« On s’attend à ce que les changements climatiques diminuent l’approvisionnement en eau pendant la saison de croissance tout en augmentant simultanément la demande », peut-on lire dans le rapport de Ressources naturelles Canada intitulé Impacts et adaptation liés aux changements climatiques : perspective canadienne.

Comment adapter le monde agricole à cette réalité? Pour certains chercheurs comme J. André Fortin, chercheur émérite de l’Université Laval à la retraite et auteur d’un livre sur le sujet, la réponse passe en partie par les champignons.

« Les premières plantes terrestres sont apparues il y a 400 millions d’années. À l’époque, il n’y avait pas de matière organique sur le sol et c’est en s’associant aux champignons que les plantes ont pu avoir accès au phosphate », explique l’homme qui croit que de telles associations pourraient même être la source de la prochaine révolution verte. D’un point de vue évolutif, ces associations plantes-champignons sont si bénéfiques que plus de 90 % des plantes y ont recours.
Champignon Mycorhizes
En se connectant aux plantes, les champignons leur permettent de capter plus de nutriments et d’eau. (© Premier Tech)

Mais comment les plantes s’associent-elles aux champignons? Dans le sol, le champignon développe un réseau de « racines » appelées hyphes, très fines, qui permettent de capter des nutriments inaccessibles aux plantes. Lorsque l’hyphe se connecte à une racine, on parle alors de mycorhize. C’est à ce moment que le champignon peut fournir des nutriments et de l’eau à la plante en échange de sucres, fournis par la plante sous forme de glucose et générés par le processus de photosynthèse.

En s’associant au champignon, la plante augmente considérablement son réseau de racines, ce qui la protège des stress potentiels, comme le manque d’eau.

Depuis quelques années, ce phénomène naturel commence à être exploité par les agriculteurs grâce à la mise en marché de produits spécialisés conçus par l’entreprise Premier Tech. Et l’intérêt est grandissant avec les impacts des changements climatiques, soutient Martin Trépanier, chargé de projet pour l’entreprise basée à Rimouski.

Champignons magiques

Si la technique de mycorhization des plantes est connue depuis longtemps, il a fallu plusieurs années pour mettre sur le marché un produit efficace, rentable et facile à appliquer par les producteurs agricoles. Ce n’est qu’en 2010 que la gamme de produits AGTIV (anciennement Myke’s) est apparue sur le marché.

Plus les stress sont grands, plus les effets des mycorhizes seront importants, confie Susan Parent, biologiste pour Premier Tech. Ainsi, la plante soumise à un stress important va recourir à cette aide culturale que procurent les mycorhizes. « La présence de mycorhizes permet à la plante de mieux résister et de maintenir un bon taux de croissance lors de stress dus à la plantation, à la sécheresse et à la chaleur », dit-elle.

Toutes les plantes ne réagissent pas de la même manière à la présence de mycorhizes. « En 2016, plus de 280 000 hectares de cultures ont été traités avec l’inoculant mycorhizien AGTIV, dont 8 200 hectares de pommes de terre », mentionne Jacynthe Thériault, responsable du marketing et des communications pour Premier Tech. De ce nombre, on retrouve plus de 65 % de superficies mycorhizées, principalement dans les cultures de pois et de lentilles, dans l’Ouest canadien. La quantité de superficies inoculées ne cesse de croitre depuis 2010. D’ici 2019, l’entreprise basée à Rivière-du-Loup devrait inoculer un million d’hectares de terres agricoles.

L’inoculation de toutes les cultures au Canada pourrait faire croître l’économie canadienne de 15 milliards de dollars si les agronomes se réveillent.

André Fortin

De 2011 à 2016, des tests réalisés sur 581 sites de culture de pommes de terre, dans trois pays différents, ont montré une hausse du rendement moyen de 10,6 %, ce qui représente une augmentation moyenne de 3,8 t/ha.

D’autres tests ont confirmé une augmentation de rendement de 5,3 % pour le soya, de 18,7 % pour les cultures fourragères, de 5,4 % pour le blé, de 11,8 % pour les oignons, de 10,1 % pour les carottes, de 14 % pour les fraises, de 9,7 % pour les pois de cultures spécialisées et de 6,8 % pour les poivrons et les piments.

Pour l’instant, Premier Tech a mis en marché des produits spécialisés pour les grandes cultures et les cultures spécialisées comme le soya, la lentille, la pomme de terre, les pois, les légumes, les petits fruits, les arbres fruitiers et les fines herbes. En moyenne, les tests ont révélé une augmentation de la production de 300 $/ha. D’ici 2021, l’entreprise à l’origine des produits AGTIV augmentera sa production pour être en mesure de couvrir trois millions d’hectares, ce qui pourrait représenter une croissance des rendements d’une valeur d’un milliard de dollars, soutient M. Fortin.