Les plages du Bic transformées en salle de classe

Au mois d’août, le parc national du Bic a accueilli la première école d’été en éducation environnementale.
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Au mois d’août, le parc national du Bic a accueilli la première école d’été en éducation environnementale. ©Stéphane Lizotte pour l’UQAR
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Au mois d’août, le parc national du Bic a accueilli la première école d’été en éducation environnementale. L’objectif de ce projet unique est de fournir des outils aux enseignants et à leur relève qui veulent soulever les questions écologiques auprès de leurs élèves.

Intitulée « L’éducation au maritime au cœur de la transformation sociale et environnementale », l’école d’été est une initiative de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Pendant une semaine, 10 enseignants et 12 étudiants dans le domaine ont assisté à une série d’ateliers pédagogiques avec comme toile de fond l’estuaire du Saint-Laurent.

« Ça me parlait beaucoup comme idée, explique la participante Dany-Kate Barriault, qui dirige une classe dans une école primaire de Rimouski. Chaque année, avec nos élèves, on met sur pied des projets portant sur le fleuve et l’environnement. C’est bien d’avoir des conseils pour comment le faire le mieux possible. »

Instauré par des chercheurs et chercheuses de domaines aussi variés que l’océanographie et les arts visuels, le programme de l’école d’été se veut un mélange de cours théoriques, d’activités pratiques et de discussions sur le rôle de l’éducation environnementale.

« Au départ, j’étais vraiment là pour le côté scientifique, ajoute Mme Barriault, qui a notamment suivi un atelier sur les courants marins. Mais je me suis rendu compte, à travers les activités de la semaine, qu’il faut également faire de la place à la création artistique, à l’expression de soi et aux notions de culture citoyenne. »

L’un des objectifs de l’école d’été est de développer la culture maritime des enseignants et futurs enseignants, leur offrant l’occasion de se réapproprier leur territoire et de renforcer leur sentiment d’appartenance.

« C’est un grand tout qui permet d’aborder les enjeux écologiques d’une manière concrète et engageante. Quand on travaille par projet, en donnant une liberté aux élèves, on se rend compte que les apprentissages sont beaucoup plus ancrés. », ajoute Mme Barriault.

Les participants et participantes, qui travaillent aux niveaux primaire, secondaire et collégial, sont invités à transposer ce qu’ils ont retenu dans leur salle de cours cet automne.

« L’idée est d’appliquer et d’incarner ces apprentissages à l’école, de les faire vivre aux élèves, mentionne Catherine Simard, l’une des initiatrices du programme à l’UQAR. On va aussi réaliser un suivi avec les enseignants pour les soutenir dans l’expérience en classe, en organisant des groupes de discussion. »

Pour la détentrice d’un doctorat en éducation, il est évident que ceux qui se consacrent à l’enseignement ont un rôle clé à jouer dans le développement de la conscience écologique. Mais encore faut-il qu’ils aient la capacité de le faire.

« Les enseignants aimeraient bien parler d’enjeux environnementaux, mais ils ne se sentent pas équipés pour le faire ou ils n’en ont simplement pas le temps et les ressources, explique-t-elle. Avec l’école d’été, on veut fournir le plus d’outils pédagogiques possible. »

Lire aussi : Raconte-moi le climat

Les défis de l’éducation environnementale

En ce qui concerne le manque de ressources et de temps, Dany-Kate Barriault est bien placée pour en parler. Professeure depuis 15 ans, elle admet que l’approche pédagogique en matière d’éducation environnementale varie beaucoup selon l’implication et l’initiative personnelle des enseignants et enseignantes.

« On a des activités en plein air, un contact avec l’environnement que je compte bien accentuer, souligne-t-elle. Cette approche permet aux élèves de développer un lien plus direct avec la nature et de mieux comprendre les enjeux environnementaux. »

Cependant, les escapades sur le terrain peuvent représenter une charge supplémentaire de travail dans un emploi du temps déjà très lourd. Mme Barriault dit comprendre ses collègues qui préfèrent demeurer « en dedans ».

« Ce qui est le plus réaliste, c’est toujours de rester sur la cour d’école, admet l’enseignante. Sortir fréquemment avec une classe nécessite non seulement des moyens financiers, mais aussi une préparation logistique. »

Mais pour la professeure de l’école de la Rose-des-Vents, le jeu en vaut la chandelle quand elle voit les résultats en classe. Elle continuera de prendre le temps d’organiser des escapades à l’extérieur, même si elle souhaite qu’un soutien financier vienne éventuellement faciliter les choses.

« Il faut toujours être à la recherche d’un budget, c’est beaucoup de paperasse… mais ça se fait. J’espère qu’un jour, les écoles auront un peu d’aide et peut-être que des initiatives comme l’école d’été vont servir. En attendant, j’aime mieux me concentrer sur les solutions que sur les problèmes », dit-elle.

Cet article provient d’un cahier spécial “Rentrée scolaire” publié par le quotidien Le Devoir.

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