On a testé : Un jeu coopératif pour mieux comprendre les changements climatiques

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Hind Obad-Fathallah, qui s'occupe de la Coordination de l'évaluation et des apprentissages pour Solon Collectif, ainsi que deux autres participants relient les cartes de la Fresque du Climat une fois que nous l’avons finalisée. ©Clara Gepner
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Retombées positives générales

Qu’est-ce qui peut bien motiver quelqu’un à sortir un lundi soir pour aller jaser changements climatiques? C’est avec cette question en tête que j’ai participé au jeu coopératif organisé par la Fresque du Climat Québec.

Concentration et réflexion règnent dans le petit local de la rue Saint-Hubert, à Montréal, où se tient l’événement. Voici le tableau : six participants, deux animateurs, 42 cartes et trois heures de jeu pour créer une fresque sur les changements climatiques.  

Le principe est simple : avec l’aide des deux animateurs-formateurs, nous allons collaborer à la réalisation d’une « fresque du climat ». Le but est de visualiser le dérèglement climatique grâce à une quarantaine de cartes issues du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les cartes représentent des concepts, par exemple des activités humaines comme l’agriculture, ou des impacts, telle une augmentation de la concentration de CO2.

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Quelques-unes des 42 cartes de la Fresque du Climat issues du rapport du GIEC pour expliquer les changements climatiques. ©Clara Gepner

Notre défi, c’est de réfléchir ensemble pour déterminer dans quel ordre vont nos cartes, suivant le principe de cause à effet. Certains de ces concepts ne sont pas faciles à saisir, mais on rit tous, car même si le terme « forçage radiatif » ne dit rien à personne, il faut finir la fresque!

« Est-ce qu’on peut avoir la version enfant de la Fresque s’il vous plaît? » plaisante Judikaëlle Marterer. Camille Defoly et Benoît Waeckel, les animateurs, nous aident à mieux comprendre et nous pouvons continuer le jeu.

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Benoît Waeckel, animateur et formateur de la Fresque du Climat Québec, donne une des cartes à Gabriel Darcourt. Les 42 cartes de la version adulte de la Fresque sont distribuées par lots qui varient en difficulté. ©Clara Gepner

Après la fresque

Une fois les cartes en ordre, on les relie avec des flèches, puis on dessine autour selon ce que nous inspire la fresque. Karel Luap, une participante de 33 ans, crayonne des fleurs et de l’herbe avec un grand sourire.

Elle annonce que notre œuvre lui rappelle une citation de Nelson Mandela : « En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant. » Après l’avoir inscrite sur la fresque, elle ajoute : « Je nous souhaite de trouver des pistes et, ensuite, d’aller les partager! » À l’unanimité, nous décidons de nommer notre œuvre d’art Nelson.

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Gabriel Darcourt, Maude Ménard-Chicoine, Hind Obad-Fathallah et Karel Luap (gauche à droite) dessinent sur notre Fresque finie. Peu après, Karel mentionne la citation de Nelson Mandela et l’écrit par-dessus les fleurs et nuages qu’elle a dessinés.©Clara Gepner

Les animateurs nous demandent ce que nous avons ressenti en collaborant à la fresque. Appréhension et optimisme sont évoqués. Le jeu nous a permis de mieux comprendre comment les changements climatiques fonctionnent et, étonnamment, être entourés de gens qui veulent apprendre et parler de ça nous donne espoir. L’approche ludique nous a aussi permis d’aborder des sujets difficiles avec humour. Sans ça, la soirée aurait pu se terminer sur une grosse déprime!

Pour aborder la dernière activité de la soirée, consacrée aux actions individuelles, Benoît et Camille nous dévoilent des graphiques pour parler d’émissions de gaz à effet de serre et d’empreinte carbone. Benoît déclare qu’« on n’a jamais utilisé autant d’énergies fossiles qu’aujourd’hui ».

Avec ces chiffres en tête, nous devons réfléchir aux gestes individuels que nous pouvons poser pour réduire notre impact sur la planète. Pour finir, chacun mentionne une action collective – j’ai parlé d’initiatives d’économie circulaire telles que le surcyclage et l’échange de biens et de vêtements pour diminuer la surconsommation –, puis la soirée se termine. On n’a pas vu le temps passer!

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Maude Ménard-Chicoine parle des actions individuelles qu’elle a prises et aimerait prendre pour réduire son empreinte carbone. Gabriel Darcourt et Judikaëlle Marterer l’écoutent attentivement malgré les trois heures qui se sont écoulées. ©Clara Gepner

Le verdict

Globalement, j’ai beaucoup apprécié l’expérience, l’approche ludique qui permet d’apprendre des concepts complexes et, surtout, l’ambiance conviviale et les interactions avec les autres participants. J’ai effectivement l’impression de mieux comprendre comment les activités humaines modifient le climat.

Ma seule déception, c’est de ne pas avoir passé plus de temps sur la partie « actions ». Au cours de la soirée, on a mentionné quelques actions individuelles qu’on peut entreprendre et leur efficacité, mais j’aurais aimé parler plus longuement de celles qui peuvent être menées sur le plan communautaire et même gouvernemental.  

Je me demande aussi à quel point ce genre d’activité modifie réellement le comportement des gens, surtout que les participants ont pour la plupart déjà entamé un processus de réduction de leur empreinte carbone.

La Fresque ne fait pas de suivi auprès des participants pour connaître l’impact du jeu à long terme. Cependant, l’organisme a certainement exercé une influence sur les 44 participants qui ont choisi de devenir animateurs au Québec, selon Camille, la personne-ressource pour le volet québécois de la Fresque du Climat.

La Fresque du Climat, c’est :

– Une association française créée en 2018 par Cédric Ringenbach pour accélérer la diffusion du jeu collaboratif du même nom

– Un volet canadien (au Québec et en Colombie-Britannique) depuis 2020

– 600 participants au Canada et 44 animateurs au Québec

Quant aux autres participants de la soirée, ils m’ont confié avoir beaucoup appris grâce à ce jeu qui vulgarise bien la science climatique. Ils sont aussi ressortis de l’événement plus optimistes et bien déterminés à continuer à agir pour le climat.

« Le jeu a mis en perspective notre impact sur la planète. Le principe de cause à effet permet de remettre les choses en ordre et de savoir où on doit agir », explique Gabriel Darcourt, un jeune homme de 26 ans qui travaille pour une jeune entreprise de conseil en génie. Il a tellement aimé l’expérience qu’il compte devenir animateur.

C’est incroyable de se retrouver entre personnes qui partagent les mêmes valeurs. C’est dur de poser des gestes pour le climat tous les jours, mais c’est important de ne pas perdre l’espoir et l’optimisme.
Karel Luap, OBNL PolyCarbone

« La Fresque est un beau moment d’apprentissage, témoigne de son côté Karel, qui travaille sur le changement des comportements face au dérèglement climatique avec l’OBNL PolyCarbone. C’est incroyable de se retrouver entre personnes qui partagent les mêmes valeurs. C’est dur de poser des gestes pour le climat tous les jours, mais c’est important de ne pas perdre l’espoir et l’optimisme. Ce genre de soirée me rappelle pourquoi il faut le faire. »

Au bout du compte, qu’est-ce qui a amené ces gens à venir passer trois heures à jaser changements climatiques un lundi soir? Je crois que c’est l’aspect collaboratif : ça fait du bien de se retrouver entre écoanxieux pour affronter nos peurs ensemble, avec humour et dans la bonne humeur!

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