Vent de jeunesse sur le climat

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Il a 79 ans et se dédie à déboulonner les préjugés sur la manière dont les jeunes perçoivent les changements climatiques. Michel Pigeon est allé à leur rencontre pour savoir quels changements sociaux ils et elles accepteraient. En résultent d’intéressantes conclusions.

 

« On dit que le degré d’instruction est l’un des paramètres les plus importants de la sensibilité environnementale. Chez les jeunes du secondaire professionnel, je n’ai pas vu ça. Ils et elles ont les mêmes préoccupations que celles et ceux du collégial technique et de l’université », clarifie d’emblée Michel Pigeon. Les 18 – 29 ans, quel que soit leur niveau d’études, forment un public diversifié et nuancé dans leurs valeurs, leurs comportements, leurs représentations des enjeux climatiques, leurs visions de la société future idéale et des conditions pour y parvenir.

Dans le cadre de sa recherche doctorale en sociologie de l’environnement, Michel Pigeon, qui sera arrière-grand-père en 2025, a ciblé des personnes sur le point d’entrer sur le marché du travail. Ils et elles sont au cœur de son livre Les jeunes et les changements climatiques — Quels choix de société ?, paru en janvier 2023. Pourquoi ? Parce l’avenir de notre civilisation « c’est eux que ça concerne ! Il faut laisser les jeunes prendre en main la société », s’exclame-t-il.

Michel Pigeon a publié en 2023 les résultats de son doctorat dans le livre « Les jeunes et les changements climatiques — Quels choix de société ? » Photo fournie par Michel Pigeon.

Rencontre du 8e type

À l’origine, Michel Pigeon avait élaboré l’hypothèse que les jeunes se répartissaient en huit segments, selon la confiance qu’ils ou elles plaçaient en l’humain ou en la société pour prendre des décisions importantes, notamment. Mais il n’avait pas eu l’occasion d’échanger avec l’ensemble de ces profils. La pandémie de COVID-19 l’avait empêché d’aller à la rencontre des élèves en secondaire professionnel. C’est maintenant chose faite.

Photo d'Anton Etmanov pour Unsplash

« Ces jeunes-là, je les aime ! On a tellement décrié la formation professionnelle. Mais chaque être humain a quelque chose à apporter. » Il poursuit : « Le plombier ou le mécanicien, même si on a l’impression qu’ils ne jouent pas dans les concepts intellectuels toute leur vie, ils ont une tête bien faite. Ils sont sensibles et rationnels à la fois. »

 

Il s’apprête à publier les nouveaux résultats de sa recherche, qui repose sur des entretiens de plus d’une heure avec les participantes et participants, dans une revue de sociologie.

Ce qu’il faut retenir, c’est que la jeunesse n’est pas un tout homogène. Elle se répartit en huit types variant de sociaux-radicaux-confiants ou encore modérés-non-confiants pour ne nommer que ceux-là. Et c’est sans compter les climatosceptiques, groupe exclu de l’étude, puisqu’ils ne croient pas à un changement sociétal nécessaire en lien avec les changements climatiques.

Valeurs et justice

Selon les références citées dans sa recherche, les valeurs s’acquièrent tôt et tendent à rester les mêmes toute la vie. Pour déterminer la société du futur, « les valeurs, c’est le fondement de la prise de décision de ce qu’on veut, précise M. Pigeon. Les jeunes veulent des changements sociétaux pour assurer l’avenir de la civilisation; ça montre que les valeurs en lien avec l’environnement, le post-matérialisme ou la vision du travail qu’ils et elles ont reçues sont encore bien présentes. »

Questionné sur le bien-être, un participant a déclaré : « On a besoin d’un certain niveau matériel, simplement pour survivre à l’hiver. En même temps, avec la surconsommation qu’on voit à notre époque, il faut faire la distinction entre la nécessité et le désir. Le bien-être c’est quand tu es bien dans ta peau, que t’aimes ce que tu fais, que t’as des amis. »

Photo de Sam Balye, pour Unsplash

Plusieurs ont aussi insisté sur l’importance de la santé psychologique qui n’est pas suffisamment mise de l’avant, dans la société. La justice sociale a beau être une valeur universelle, elle ne fait pas vraiment consensus. « Il y en a pour qui, si on ne règle pas la question de la justice sociale, on ne peut pas régler la question de l’environnement. Alors que pour plusieurs, la protection de l’environnement et les inégalités sociales sont deux affaires séparées », résume Michel Pigeon. Au sujet de la consommation effrénée, reconnue comme source majeure des dégâts environnementaux et climatiques, il y avait presque unanimité pour la rejeter… en théorie. En pratique, cela ne se reflète qu’en partie dans leur vie.

Se mettre à l’écoute

Michel Pigeon comprend la réticence humaine devant les transformations sociales nécessaires pour lutter contre les changements climatiques.

« Le réflexe fondamental, c’est de protéger ce qu’on a. C’est sûr que c’est plus dur pour la personne qui n’a pas un gros salaire et qui, de peine et de misère, a économisé pour s’acheter une petite maison. Donc, la notion de justice sociale compte. Qui émet le plus de GES ? Les plus riches. Ce n’est pas mystérieux.

 

Grâce à sa recherche, Michel Pigeon souhaite vivement que les personnes qui prennent des décisions qui influencent nos modes de vie tiennent compte de cette diversité de la jeunesse puisque c’est elle qui en vivra les conséquences. « Il faut penser aux générations futures ! »

 

Parole d’arrière-grand-père.

Photo de Pauline Loroy, Unsplash

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