Pour la 30e édition de son concours Des actions pour l’avenir!, La Dictée P.G.L. a choisi le thème du développement durable. Les écoles du Québec étaient ainsi invitées à soumettre une idée de projet écoresponsable à réaliser avec leurs élèves. Voici les trois écoles qui ont remporté une bourse de 2000 $ pour concrétiser leurs ambitions.
École de la Feuille-d’Or – Le jardin des Zécolos
En 2019, des élèves de 4e, 5e et 6e année du primaire de Lambton, dans les Cantons-de-l’Est, ont manifesté le désir de défricher une partie du terrain boisé de leur école de campagne pour y cultiver un jardin. « Ce sont eux qui ont coupé les arbustes pour préparer la terre. Un grand-papa cultivateur est ensuite venu la labourer avec sa machinerie agricole », explique la directrice de l’école de la Feuille-d’Or, Andréanne Garant.
Un jardin, un milieu de vie
Résultat : un jardin d’environ 30 m sur 15 m (100 pi sur 50 pi) qui a été ensemencé par les jeunes avant de partir pour les vacances estivales. Quelques enseignants, aidés d’élèves qui fréquentaient le camp de jour situé près de l’école, se sont occupés de l’arrosage et du désherbage pendant l’été. Puis, les élèves ont repris le relais à la rentrée.
Citrouilles, carottes, courges et cerises de terre ont été ainsi récoltées, puis transformées en marinades et confitures à l’école, sous la supervision d’enseignants. Les profits générés par la vente des petits pots ont notamment été réinvestis dans l’aménagement d’un milieu de vie – équipé de tables à pique-nique – autour du jardin et d’une classe extérieure. « Quand on leur en donne la chance, les enfants apprennent rapidement à s’attacher à la terre en découvrant tout ce qu’elle a à nous offrir », affirme Renée Boutin, l’enseignante responsable du projet.
La richesse de la terre
Le projet déposé au concours Des actions pour l’avenir! par les jardiniers en herbe vise l’agrandissement de leur jardin, la construction d’une serre et la plantation d’arbres fruitiers. « Il reste encore énormément d’espaces cultivables sur les terres de l’école et les élèves veulent exploiter cette grande richesse. Les enfants cherchent constamment à innover et ils ont beaucoup d’idées », assure l’enseignante.
Grâce à leur jardin, les élèves de l’école de la Feuille-d’Or récoltent bien d’autres choses que des fruits et légumes. « C’est un endroit rassembleur qui leur a permis de développer un esprit d’équipe et une solidarité. Ils en retirent une grande fierté », résume la directrice Andréanne Garant.
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École trilingue Vision St-Augustin – La construction de maisons à insectes
À Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, se trouve une petite école privée qui a à cœur la biodiversité. Les projets de protection de la nature y fourmillent, qu’il s’agisse de plantation d’arbres sur le terrain de l’école, de préservation de l’eau, de compostage des restes de boîtes à lunch ou de concours d’art éphémère avec des objets récupérés sur le thème « Sauver la planète ». « L’objectif des différentes activités éducatives est de permettre aux élèves de découvrir l’environnement pour mieux le comprendre et le protéger », explique Charlotte Claeys, l’enseignante porteuse du dossier environnement à l’école trilingue Vision St-Augustin.
Des enfants au cœur de l’action
Certaines idées de projets proviennent des enseignants, tandis que d’autres sont proposées par le comité vert auquel participent les élèves de 3e année. « Quel que soit le projet éducatif, nous cherchons toujours à placer les enfants au cœur de l’action », précise l’enseignante. Ce sont d’ailleurs les élèves de 4e et de 5e année qui ont soumis le projet de construction de maisons d’insectes qui a remporté l’une des bourses du concours.
Pour préparer leur candidature, les élèves ont réalisé un travail de recherche sur les insectes et sur les bienfaits des maisons à insectes, tant pour les humains que pour la faune et la flore. Ils ont par la suite étudié les meilleures méthodes de construction, puis ils ont dessiné des prototypes.
« Ce qui est intéressant, c’est que cette bourse est une forme de reconnaissance, mais aussi la preuve que leurs idées ont une portée qui s’étend à l’extérieur des murs de l’école », note Charlotte Claeys.
École de l’Excellence – Les 3RV
C’est sur la valorisation des matières résiduelles que l’école de l’Excellence, un établissement privé de Québec, a décidé de miser pour inciter ses élèves à devenir de futurs citoyens écoresponsables. Cette école trilingue a en effet plusieurs projets – dont certains en cours – que la bourse aidera à concrétiser.
Des gestes au quotidien
C’est Souad Meftah, une enseignante de la classe multiniveau de 5e -6e année qui a non seulement eu l’idée de déposer un dossier au concours, mais aussi d’en faire un projet collaboratif avec deux autres enseignantes. Elle a choisi le concept des 3 RV (pour réduction à la source, réemploi, recyclage et valorisation) comme fil conducteur pour sensibiliser les écoliers aux gestes écoresponsables à adopter au quotidien. « L’idée a été bien accueillie par les élèves parce qu’elle les met dans l’action plutôt que de les laisser dans la théorie, ce qui les motive beaucoup », soutient-elle.
Dès janvier, des bacs de recyclage ont été installés dans les salles et locaux de l’école, et les enseignants ont pris le temps d’expliquer aux enfants ce qu’ils peuvent y déposer. Depuis, ce sont les élèves qui s’occupent de vider les bacs dans le conteneur à récupération qui se trouve à l’extérieur. « Les élèves ont eu une réelle prise de conscience. Maintenant, je les vois toujours s’interroger avant de jeter quelque chose », a remarqué l’enseignante.
Le devoir de changer les choses
En janvier, les élèves de la même classe multiniveau ont fait le tour de l’école pour répertorier le contenu des boîtes à lunch. Ils en ont profité pour inviter leurs camarades à réduire au minimum les déchets provenant de leur dîner et de leurs collations. « Nous répéterons l’exercice l’an prochain pour vérifier si cela a amené des changements dans les habitudes des élèves », explique Souad Meftah. Des serres verticales ont également été installées récemment dans les classes pour y faire des semis de plantes comestibles qui seront transplantés dans le potager de l’école avant la fin des classes.
D’ici la fin de l’année 2021, d’autres projets seront réalisés, notamment pour réduire la consommation d’énergie de l’école et pour donner une deuxième vie aux jouets, vêtements et livres que les enfants n’utilisent plus. « Les élèves s’investissent sérieusement dans chacun des projets. Ils sentent qu’ils ont le devoir de changer les choses », conclut l’enseignante, qui croit que son projet des 3RV n’est que le début d’une longue série d’actions pour une meilleure gestion des matières résiduelles à l’école.