Dossier spécial : Mille lieux
de vie
, partie 1

L’écovillage : se rassembler autour de valeurs communes

La Cité Écologique de Ham-Nord
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La Cité Écologique de Ham-Nord ©Courtoisie Cité écologique
Created with Lunacy 4 min

Que ce soit pour quitter le stress de la ville, trouver un logement plus abordable ou se rapprocher de la nature, toutes les raisons sont bonnes pour expérimenter un mode de vie différent. Portrait de deux écovillages qui croient avoir trouvé l’équilibre entre valeurs sociales et environnementales.

Installée dans un décor idyllique, au pied d’une montagne des Laurentides, la petite communauté de la Terre de la Réunion se développe tranquillement au rythme des saisons.

L’idée d’un écovillage a germé dans la tête des deux fondateurs, Serge Bolduc et Simon Leclerc, en 2008. Les deux amis sont un jour tombés sur une érablière à vendre dans la municipalité de Sainte-Lucie-des-Laurentides.

« J’ai trouvé la terre en me promenant avec mon baluchon, se rappelle Simon Leclerc avec un sourire. On est montés en haut de la montagne et on est tombés amoureux du lieu. Le lendemain, on y est retournés et on a croisé le propriétaire, qui nous a dit que c’était à vendre. C’était un signe. »

Une chose était évidente pour eux : cette montagne était parfaite pour accueillir leur projet. En 2012, le terrain de 60 acres a été divisé en 12 terrains distincts sous la forme légale d’une copropriété divise.

En date d’aujourd’hui, tous les terrains sont occupés ou réservés, et on y trouve huit habitations. Gens à la retraite, professionnels et professionnelles en télétravail et jeunes familles : le portrait des personnes qui y résident est diversifié, un aspect primordial pour Simon Leclerc.

« On est conscients que le prix des terrains [67 000 $ et plus] rend l’achat plus facile pour une certaine tranche d’âge. Mais on a fait attention à ça, on veut vraiment avoir une représentativité multigénérationnelle », affirme Simon Leclerc, qui parle de l’écovillage comme d’un « voisinage organisé ».

Les valeurs écologiques au cœur du projet

L’un des principaux avantages des écovillages réside dans leur engagement en faveur de la durabilité environnementale. Pour Terre de la Réunion, tout a commencé par la construction d’habitations écoresponsables.

« On a adopté le concept des maisons saines, avec des matériaux nobles, par exemple en évitant le bitume et les toits en bardeaux [d’asphalte], explique Simon Leclerc. On a pris soin de construire en priorisant les caractéristiques écologiques. »

La communauté a également investi près de 25 000 $ en gestion de l’écoulement des eaux après avoir construit la route qui la relie au chemin principal. L’objectif était de minimiser le plus possible l’impact environnemental de la route sur le lac Gravel, situé aux abords de l’écovillage.

La communauté Terre de la Réunion est installée sur une ancienne érablière des Laurentides.
La communauté Terre de la Réunion est installée sur une ancienne érablière des Laurentides. ©Courtoisie Terre de la Réunion

Dans ce milieu de vie, on encourage fortement les résidents et résidentes à vivre de manière écoresponsable au quotidien, que ce soit en réduisant au maximum les déchets ou en privilégiant l’achat local, bio et équitable.

Outre les avantages environnementaux, les écovillages facilitent également une vie communautaire riche et solidaire. Ils encouragent les liens sociaux, la coopération et l’entraide entre les membres, créant ainsi un sentiment d’appartenance et de soutien mutuel.

« La création d’un pavillon commun est prévue pour l’année prochaine. Le bâtiment servira de “cœur villageois”, soit un endroit de rencontre, de partage et d’échange entre les résidents, précise le cofondateur. Des jardins communautaires, qui répondront aux principes de la permaculture, sont également dans les plans. »

La Cité écologique, l’écovillage ouvert sur le monde

Le concept d’écovillage ne date pas d’hier au Québec. La Cité Écologique de Ham-Nord, dans la région des Bois-Francs (Centre-du-Québec), en est la preuve vivante.

L’écovillage a été fondé en 1984 par Michael Deunov Cornellier, qui voulait en faire au départ un projet éducatif. Trente-neuf ans et trois générations plus tard, la Cité Écologique est maintenant un village qui regroupe une centaine de membres qui y résident, deux écoles (reconnues par le ministère de l’Éducation) et six entreprises.

Nébesna Fortin fait partie « des enfants » de la Cité. Elle est née dans l’écovillage, a fait ses études et travaille maintenant comme agente de développement durable pour celui-ci.

« On est environ une trentaine de personnes qui y vivent depuis leur jeune âge, explique-t-elle. Je suis maintenant maman d’un petit garçon d’un an; on est déjà rendus à la deuxième génération née sur place. »

La Centricoise de 31 ans est chargée d’aider et d’accompagner les gens qui voudraient se lancer dans un projet d’écovillage, une manière de transmettre les apprentissages de la Cité.

Les écovillages permettent de rassembler des gens qui ont une vision commune et de briser l’isolement. C’est une manière d’avoir un projet collectif en se basant sur les forces de chaque personne pour le faire avancer. Nébesna Fortin, Cité Écologique de Ham-Nord

Nébesna Fortin
Comme Nébesna (à gauche), près d’une trentaine de résidents sont nés ou ont grandi dans la Cité. ©Courtoisie Cité écologique

Combattre les préjugés

Les écovillages ou autres types de communautés marginales sont souvent victimes de préjugés et de stéréotypes. Pour Nébesna Fortin, il est évident que les temps ont changé depuis les communes des années 1970, qui ont frappé l’imaginaire québécois.

« Pour beaucoup de gens, c’est encore des hippies dans le fond d’un bois pas organisés, fait-elle remarquer avec une pointe d’humour. L’image des communes perdure, alors que ce n’est pas ça du tout. Bien sûr, il y a des écovillages plus retirés du monde, on respecte leur choix, mais ce n’est pas notre cas. »

La Cité Écologique mise en effet sur l’ouverture pour se développer. Nébesna Fortin, comme d’autres jeunes de l’écovillage, a eu la chance de voyager à l’étranger pour voir ce qui se faisait ailleurs.

« On a un programme communautaire qui a été bâti pour faciliter les voyages, raconte celle qui a pu visiter notamment des écovillages au Nicaragua et en Écosse. On incite les membres à voyager, à voir d’autres choses, à participer à d’autres projets. Il y a des apprentissages que tous peuvent faire, qui peuvent aussi servir quand ils reviennent ici. »

3 enfants dehors
C'est la deuxième génération d'enfants née à la Cité Écologique. ©Courtoisie Cité écologique

Une trentaine d’écovillages au Canada

Selon Global Ecovillage Network, il existe environ 10 000 écovillages dans le monde (et une trentaine au Canada). Pour Nébesna Fortin, ce qui relie les différents écovillages aux quatre coins du monde, c’est ce qu’ils peuvent offrir aux membres.

« Les écovillages permettent de rassembler des gens qui ont une vision commune et de briser l’isolement, soutient-elle. C’est une manière d’avoir un projet collectif en se basant sur les forces de chaque personne pour le faire avancer. »

Avec la crise climatique, il sera intéressant de voir si le modèle de l’écovillage deviendra une option de plus en plus attrayante pour des citoyens et citoyennes en quête de sens.

 

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