Dossier spécial : Mille lieux
de vie
, partie 3

Vivre en « écolocation » depuis un an… ou depuis toujours

Illustration écohabitat
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©Freepik/macrovector
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Alors que beaucoup habitent en colocation avant tout pour économiser de l’argent, d’autres choisissent d’aller plus loin en adhérant à une vision écologique commune. Une façon de réduire leur empreinte carbone… en la partageant.

Vivre en colocation, André Roy sait y faire. Le Québécois de 57 ans, adepte de la simplicité volontaire, a à son actif une vingtaine d’éco-colocations depuis la fin des années 1980. Celui qui s’est envolé vers le Togo il y a sept mois continue de vivre de la sorte sur le continent africain. « J’ai loué une villa, une Française réside avec moi depuis une semaine, et un gars va aussi habiter avec nous prochainement », explique-t-il.

Les gens vont et viennent. « Ce sont des colocataires qui restent 6 mois, 1 an, 3 ans, 10 ans », énumère-t-il au sujet des gens qui demeurent sous son toit. Tout ce beau monde a en commun des valeurs de partage et d’entraide.

 
Jean-François Robichon, lui, a mis plus de temps à faire le grand saut. Celui qui s’intéressait à l’écolocation et aux écovillages depuis 25 ans vit à mi-temps en colocation intentionnelle avec 7 autres personnes depuis l’année dernière. « Une semaine sur deux, je suis avec mes enfants à Drummondville et l’autre, à Eastman dans ma colocation », témoigne l’homme de 58 ans.

Jean-François Robidon et ses colocataires ©Jean-François Robidon
Jean-François Robidon et ses colocataires ©Jean-François Robidon

Moins de responsabilités que dans un écovillage

Il a fallu une séparation il y a trois ans pour que Jean-François se décide à embrasser un tel mode de vie. Après avoir étudié le fonctionnement de différents types de communautés alternatives, il a arrêté son choix sur l’écolocation. « J’ai réalisé que les écovillages demandaient du temps et de l’engagement, avec beaucoup de travail à faire. La colocation avec une intention commune, c’est une formule que je trouvais intéressante », explique-t-il. Pour lui, cette façon de vivre est plus souple, car les locataires ne possèdent pas l’appartement ou la maison dans laquelle ils et elles vivent. Les réparations, par exemple, incombent à la personne propriétaire.

Jean-François et ses colocataires ont chacun leur travail, leur emploi du temps. « La différence entre une colocation ordinaire et la nôtre, c’est qu’on va prendre les décisions collectivement », dit-il. Ainsi, chaque mardi soir, les colocataires se retrouvent pour, une semaine, organiser la gestion du lieu et l’autre, passer du temps ensemble en faisant une activité.

La structure décisionnelle des écovillages ne convenait pas non plus à André.
« J’ai constaté que les écovillages ne durent généralement pas dans le temps. Ils sont régulièrement à vendre, les conflits internes surviennent trop souvent. Et les changements réguliers des habitants font en sorte qu’on rediscute continuellement des mêmes choses, observe-t-il. C’est bon d’avoir une seule personne qui est responsable du lieu. S’il y en a quatre, il y a plus de risques que ça foire. »

Pour moi, l’essentiel, c’est d’être écolo et de vivre en mode partage. Je veux croire en un monde meilleur et, pour ça, ça passe par de petites actions

André Roy

L’environnement au cœur de la colocation

Son critère pour choisir des colocataires? « L’instinct. » Il raconte : « J’ai croisé des cyclistes dans la rue et ils sont venus vivre chez nous, ce n’est pas plus compliqué que ça. Ensuite, c’est du partage, de l’entraide, de la solidarité. »

Et la dimension écologique dans tout ça? « Je suis un gars pour qui l’environnement est quelque chose d’important », explique-t-il. Dans la pratique, André fait par exemple beaucoup de récupération. Dans sa villa au Togo, « il n’y a rien de neuf. Ici, le bain était brûlé, j’ai trouvé un professionnel pour le restaurer sur place », dit-il. Dans son ancienne maison de Lévis, où il était propriétaire, il avait transformé une partie du mur de la maison en comptoir de cuisine, ou encore avait récupéré des fenêtres de seconde main.

Les personnes qui souhaitent partager son logement et qui ont la sauvegarde de la planète en tête ont donc une longueur d’avance par rapport aux autres. « Pour moi, l’essentiel, c’est d’être écolo et de vivre en mode partage. Je veux croire en un monde meilleur et, pour ça, ça passe par de petites actions », croit-il.

Pour lui, la première rencontre avec ses possibles colocataires est importante. « Je présente le lieu et je regarde leurs réactions. Si trier et recycler les fait suer, ça ne fonctionnera pas sur le long terme », illustre-t-il.

Chez Jean-François, le feeling est aussi un bon indicateur. Mais, précise-t-il, « on a un petit document de présentation qui résume qui on est et ce qu’on fait. Quand une place se libère chez nous, la première chose qu’on demande aux gens, c’est de le lire », dit-il.

Dans sa colocation, les soupers sont préparés à tour de rôle pour tout le groupe, et l’alimentation est végétarienne, un des bénéfices de l’écolocation du point de vue climatique. « Un soir sur huit, on s’occupe de faire à manger. Le reste du temps, on n’a strictement rien à faire, on arrive et tout est prêt, dit-il. Ceux qui mangent de la viande se font un repas tout seuls, mais ça se produit très rarement. » Quant au ménage, il est partagé en plusieurs tâches, et chaque colocataire en choisit deux à faire durant tout le mois.

Aux gens qui voudraient vivre dans une colocation comme la sienne, il n’a qu’un seul conseil : « Il est important d’exprimer rapidement un problème et de ne pas laisser la frustration s’accumuler. Il faut donc un espace pour en discuter. »

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