Gestion de l’eau : le modèle québécois ruisselle à l’étranger

Personnes qui travaillent au champ
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©CECI
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Au cours des dernières années, le modèle de gestion des ressources en eau du Québec s’est exporté. Au Sénégal, par exemple, il inspire des initiatives locales et contribue, par la mise en commun de savoir-faire québécois et sénégalais, à renforcer la résilience des populations les plus vulnérables aux changements climatiques.

Au Québec, l’eau est notre patrimoine commun. À ce titre, elle est au centre d’un cadre législatif étoffé – entre autres la Politique nationale de l’eau (2002) et la loi sur l’eau (2009) – qui permet à chaque Québécoise et Québécois d’avoir accès à cette précieuse ressource tout en favorisant sa conservation dans une optique de développement durable.

Le Québec s’appuie par ailleurs sur la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), un modèle de gestion qui vise à assurer la coordination et la planification des ressources en eau entre les acteurs des différents secteurs, économique, communautaire, municipal et gouvernemental. Parmi eux, certains ont pour mandat d’informer, de mobiliser et de sensibiliser les populations à la gestion de l’eau ou encore de produire des outils – les plans directeurs de l’eau – qui font état des préoccupations quant aux ressources en eau dans leur région.

Une collaboration fertile

Cette approche originale a trouvé écho à l’étranger, en particulier au Sénégal, où le projet Femmes et agriculture résilientes (FAR) s’appuie sur le modèle de la GIRE pour renforcer la résilience et l’adaptation aux changements climatiques, particulièrement auprès des femmes et des jeunes. Mené par un regroupement d’organismes sénégalais et québécois, le projet FAR s’inscrit par ailleurs dans une stratégie nationale de gestion des ressources en eau.

Pourquoi envisager une telle collaboration? Parce que « les changements climatiques sont un phénomène global », explique François Louis Scylla, chargé de projets au Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), un des organismes impliqués dans le projet. La réponse à ce phénomène « nécessite une coopération étroite entre toutes les nations du monde », croit-il.

Les organismes québécois collaborent étroitement avec les organismes sénégalais responsables des services climatiques, notamment dans le cadre d’un partage de connaissances scientifiques. Deux universités sénégalaises sont également parties prenantes de FAR.

« Le projet met en lumière l’expertise du Québec […] en espérant que cela puisse servir d’exemple pour le Sénégal et aussi pour d’autres pays qui cherchent à implanter la gestion intégrée des ressources en eau », prolonge François Louis Scylla.

Jeunes filles dehors
©CECI

Former les actrices et les acteurs de l’eau

« Nous avons travaillé sur des “champs-écoles” avec les agricultrices et agriculteurs. Cela s’est traduit par le développement de pratiques axées sur la formation et l’investissement dans des infrastructures visant l’amélioration des systèmes d’irrigation », détaille Jérémie Roques, coordonnateur au Regroupement des organismes de bassins versants du Québec, un des partenaires du projet.

 
La participation des femmes et des jeunes est également renforcée. Le projet FAR accompagne des femmes afin qu’elles jouent un rôle de premier plan dans le cadre de la GIRE. Des formations en entrepreneuriat, en gestion d’une exploitation agricole et en pratiques intelligentes quant aux enjeux climatiques ont été données à 4000 personnes, dont la moitié était des femmes.

À cela s’ajoutent par ailleurs 25 spécialistes formés pour produire et diffuser des données climatiques fiables, en intégrant les savoirs locaux.

Femmes travaillant au champ
©CECI

Le Sénégal face à l’urgence climatique

Situé dans une région du monde particulièrement vulnérable aux changements climatiques, le Sénégal a enregistré, au cours des trente dernières années, une augmentation moyenne de sa température de 1,7 degré Celsius. Selon la Banque mondiale, le pays pourrait perdre 8 % de son PIB d’ici 2030 dû aux contrecoups des changements climatiques.

Les populations rurales étant largement dépendantes de l’agriculture, les changements climatiques ont des effets dévastateurs sur leur capacité de production. « La hausse des températures, l’érosion des sols et les difficultés d’accès à la terre affectent leur production et menacent leur stabilité économique et sociale déjà fragile », explique Jérémie Roques. La région de Sédhiou, qui est l’une des trois ciblées par le projet FAR, enregistre une prévalence de l’insécurité alimentaire supérieure à 30 %.

Pour Frédérique Thomas, directrice Sénégal pour la Société de coopération pour le développement international, organisme québécois qui collabore également au projet, la mise en valeur du savoir-faire et des innovations québécois s’inscrit dans une collaboration bilatérale. Cette approche permet, selon elle, « un échange entre deux façons d’aborder une même problématique [l’adaptation aux changements climatiques, NDLR]. L’innovation québécoise évolue également en fonction des réalités rapportées sur le terrain. Les deux pays sont donc gagnants », conclut-elle.

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