Pour sa 43e édition, le Festival International de Jazz de Montréal (FIJM) a accueilli des milliers de personnes dans le Quartier des Spectacles. De nombreux aménagements écoresponsables avaient été mis en place cette année afin de réduire l’impact environnemental du festival. Notre journaliste a voulu vérifier si jazz et gestion des matières résiduelles faisaient bon ménage.
Le 16 juillet dernier, après avoir fermé mon ordi et chaussé mes lunettes de soleil, j’ai quitté les bureaux d’Unpointcinq pour rejoindre le Quartier des Spectacles.
Il m’a fallu un moment (et mon application GPS) pour m’orienter alors que le site du Festival International de Jazz de Montréal (FIJM) se situait à quelques coins de rue de là.
Sur place, je devais rejoindre des membres de L’Équipe Spectra – organisatrice du FIJM, des Francos et du Festival Juste pour rire Montréal – pour participer à une visite des coulisses écoresponsables du Festival de Jazz.
Une gestion plus verte des résidus
Plusieurs initiatives écoresponsables mises en place tournent autour de la gestion des matières résiduelles. Les cendriers urbains déployés sur le site visent non seulement à récupérer les mégots de cigarettes, mais à les transformer… en mobilier urbain! Pour éviter que ces résidus finissent au sol, des cendriers portatifs ont même été distribués au personnel.
Plus loin, j’aperçois des brigadiers et brigadières de la fameuse Brigade verte qui surveillent les bacs de compost avec leurs yeux de lynx ! L’escouade s’assure que le tri des matières résiduelles se fait de manière im-pec-cable.
Cernée par les camions de cuisine de rue et les bonnes odeurs, la Brigade verte nous invite à son stand pour nous faire jouer au basket-ball et répondre à son questionnaire visant à sensibiliser les festivaliers et festivalières au tri des matières résiduelles. Évidemment, des bacs pour les déchets et pour le recyclage ont aussi été disposés un peu partout sur le site du FIJM.
Pour diminuer la quantité de matières résiduelles, de la VRAIE vaisselle est utilisée dans les deux restaurants du festival (le Bistro SAQ et la Buvette du Festival). Au Bistro SAQ, on nous mentionne par ailleurs que les menus en papier ont été remplacés par des écrans. À proximité, un conteneur rose (il y en avait deux sur le site) a été aménagé pour permettre de laver les verres, assiettes, ustensiles, etc.
De l’eau quand il fait chaud!
Afin de limiter l’utilisation de plastique jetable, des fontaines d’eau ont été installées pour tout l’été dans le Quartier des Spectacles. Une magnifique bouteille d’eau aux couleurs du festival a également été conçue en aluminium entièrement recyclé.
On nous explique que ces bouteilles sont supposées dissuader l’achat de contenants en plastique jetable. Je me suis tout de même demandé si certaines personnes ne prenaient pas une bouteille alors qu’elles n’en avaient pas vraiment besoin. Mais plutôt parce qu’elles sont assez belles.
Sur scène, les artistes évitent aussi le plastique et utilisent désormais des gourdes réutilisables. Bref, de multiples solutions permettent de bien s’hydrater sans jeter!
Un accès VIP écolo
Nous poursuivons en visitant des lieux auxquels les festivaliers et festivalières n’ont généralement pas accès. J’ai ainsi pu voir les coulisses de la scène TD pendant que l’artiste visuel et auteur-compositeur belge Jan Verstraeten jouait, accompagné de son énorme mascotte rose.
En coulisses, un buffet a été mis à la disposition des artistes. Les contenants sans plastique pour les boissons et les aliments en vrac sont privilégiés. Le FIJM fait aussi affaire avec un traiteur et les repas non consommés sont redonnés à l’organisme La rue des Femmes, qui vient en aide aux femmes en situation d’itinérance.
Mon accès VIP ne s’arrête pas là. Derrière la plus grande scène extérieure du festival, j’aperçois le petit écocentre qui a été aménagé pour récupérer les bouteilles en aluminium et les canettes, mais aussi pour trier le bois, le métal, le plastique et d’autres matières.
On nous explique également que de petites voitures électriques sont utilisées par le personnel afin de se déplacer plus facilement et proprement sur le site. Dans le but de favoriser l’utilisation d’énergie renouvelable, des panneaux solaires ont aussi été installés au-dessus de certaines toilettes du festival.
En parlant de véhicules, certaines visiteuses que j’accompagnais ont abordé avec L’Équipe Spectra le choix des commanditaires. Le sujet avait fait l’objet d’une chronique deux jours plus tôt dans le Journal de Montréal. Le texte pointait en particulier la distorsion entre le choix de commanditaires non respectueux de l’environnement – un constructeur automobile de véhicules utilitaires sport (VUS) par exemple – et les actions mises en place par la Ville de Montréal pour soutenir la transition écologique.
L’une des guides a rappelé que le FIJM avait eu un partenariat avec une entreprise de véhicules électriques l’année dernière. Elle reconnaît toutefois que certaines améliorations pourraient être apportées, par exemple ajouter des clauses dans les contrats demandant aux commanditaires de prendre des engagements en matière de développement durable.
D’un autre côté, la guide mentionne que des partenaires comme Tourisme Montréal demandent dorénavant aux organisateurs de festivals de respecter certaines normes environnementales – concernant la gestion des matières résiduelles par exemple – avant de leur octroyer du financement. L’organisation du FIJM tente d’ailleurs d’obtenir le niveau 2 de la norme BNQ, qui définit la gestion responsable d’événements.
Une fois la visite terminée, je salue mes guides et me dirige vers le métro lorsque mon regard est attiré par un stand coloré qui, oh ça alors!, distribue de jolies bouteilles d’eau en aluminium… Vais-je moi aussi me laisser tenter?