Afin de réduire les déchets générés par notre héritière, on a opté pour les couches lavables. Par chance, on nous a offert le plus merveilleux des cadeaux de naissance : un service de location et de lavage! Trois mois pour se faire la main avant d’effectuer le grand saut.
Photos : Laura et son complice, Sam
« Caca! » C’est le cri de victoire lancé par Sam pour célébrer l’arrivée des premières selles de Lili tant attendues depuis 10 jours. Qui aurait cru qu’une telle chose nous rendrait si heureux? Depuis sa naissance, la gestion des couches est simple grâce au service de location et de nettoyage de couches lavables Katchoo. Une fois notre bébé changé, la couche et les lingettes sales sont placées dans un sac imperméable prêté par l’entreprise. Celui-ci est récupéré tous les trois ou quatre jours sur le pas de notre porte par Laurie, qui fait sa tournée en vélo électrique. Au passage, elle nous dépose un sac de lingettes et de couches propres prêtes à l’emploi. « On veut que vous gagniez un maximum de temps! » répète Tamaro Diallo, la présidente et fondatrice de l’entreprise, durant sa formation donnée en ligne quelques semaines avant l’arrivée de notre poupon.
Il a fallu trois mois – et cinq modèles de couches – à Lili pour atteindre la taille de couches qui lui serviront jusqu’à sa propreté. « Sinon, utiliser un système de location comme Lange Bleu permet aussi d’évoluer avec la taille de l’enfant », précise Élodie Morandini, la cofondatrice de l’Association québécoise Zéro Déchet.
Même avec la bonne taille, de mauvais ajustements nous ont causé quelques fuites, dont certaines spectaculaires, comme celle de selles jaunes qui a taché la poussette. Heureusement, Tamaro Diallo suivait de près notre apprentissage et corrigeait nos gestes par vidéo.
Ces péripéties nous ont poussés à utiliser quelques couches jetables, notamment pour nos premières sorties au parc et certaines nuits. « Des fois, si tu veux acheter la paix, tu mets une jetable, et puis c’est tout. Parce qu’à un moment donné, c’est ta survie qui est en jeu », m’explique Tamaro Diallo, qui a créé le service qu’elle aurait souhaité avoir quand ses garçons étaient jeunes.
Les mains dans la…
Trois mois et 46 couches jetables plus tard, au lieu des quelque 1000 généralement nécessaires – eh oui, au début, c’est 10-12 couches par 24 h! –, on n’était pas encore prêts à gérer nous-mêmes le lavage. On s’est donc offert un mois de plus avec l’entreprise. Puis on s’est jetés dans le vide en rachetant une partie de notre lot de couches.
Au début, ça m’inquiétait de ne pas réussir à bien décrasser les couches moi-même. J’étais tellement stressée que j’ai dû relancer trois fois la première brassée. Pourtant, « rien de plus simple, vous n’avez qu’à mettre les couches telles quelles dans votre laveuse », affirme sur son site le service de location Lange Bleu.
Après ces appréhensions dépassées, je reconnais que c’est plutôt simple, surtout quand on découvre le site Accros aux couches lavables, qui propose des routines de lavage en fonction du type de laveuse. Par exemple : une brassée courte à l’eau froide, suivie d’une brassée longue à l’eau tiède, saupoudrée de percarbonate de soude pour éliminer les taches. Et comme on a pas mal de couches, soit 38 au total, deux lavages par semaine suffisent.
Pour aller plus loin, on a essayé de se passer de la sécheuse. Mais ce n’était tout simplement pas gérable pour nous. Les inserts – des morceaux de tissu épais absorbant à placer dans le protège-couche – mettaient plus de 48 heures à sécher. On a donc fait le choix, moins écolo, certes, de passer rapidement les inserts et les lingettes à la sécheuse avant de les installer sur le rack aux côtés des couvre-couches imperméables.
Des trucs pour bien laver :
- Page Facebook Accros aux couches lavables
- Routine de lavage du site Internet Accros aux couches lavables
- Routine de lavage des couches réutilisables en fonction du modèle de laveuse
- Le percarbonate de soude des Trappeuses pour venir à bout des couches jaunies
Les autres déchets à éviter
« Oh! la vache, ça sent fort! » je lance à Samuel en découvrant à quoi allaient ressembler les cacas – résultant de l’ingurgitation d’aliments solides – des prochains mois de Lili. En plus de changer d’odeur, ces nouveaux cacas demandent une étape de plus dans l’utilisation des couches lavables : l’ajout d’un feuillet, qui, une fois plein, devra être jeté. Eh oui, fini le temps où l’on mettait simplement la couche souillée dans la laveuse.
Mais, vous vous en doutez, il existe des feuillets lavables, tout comme il existe des lingettes réutilisables. Dans les deux cas, on les a faits maison : de vieux t-shirts découpés pour les lingettes et une couverture en polaire coupée pour les feuillets. Simple à faire et efficace!
Sinon pour laver les fesses de bébé, rien de plus simple que de… l’eau!
Si ça colle, on utilise un peu de liniment maison [mélange d’huile d’olive et d’eau de chaux]. Pour les grosses rougeurs, il suffit d’enduire les foufounes de bébé de crème de zinc. Et si vous n’êtes pas du genre à la faire vous-même, il y a toujours l’achat en vrac comme option!
Fait maison
- Faire son liniment oléocalcaire en 4 minutes top chrono
- Faire sa pommade de zinc
- Se lancer dans la fabrication de lingettes de fantaisie
Après sept mois de cette pratique, on ne regrette rien. C’est un succès! En plus d’être plus simple qu’on se l’imaginait, l’utilisation de couches lavables permet de détourner quelques milliers de couches jetables de l’enfouissement. Mais pas de pression : certaines nuits, il nous arrive d’utiliser des jetables.