Bosco Charlevoix, entreprise branchée débranchée

Roxane Lazzaroni et Antoine Forest-Côté ont trouvé leur « niche » à Saint-Siméon.
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Roxane Lazzaroni et Antoine Forest-Côté ont trouvé leur « niche » à Saint-Siméon. ©Émélie Bernier
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22 mars 2024 - Émélie Bernier, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Une municipalité sous la loupe : Saint-Siméon 2/3 – À Saint-Siméon, dans Charlevoix, Roxane Lazzaroni et Antoine Forest-Côté ont jeté leur dévolu sur un lopin de forêt excentré pour y développer une entreprise de plein air bicéphale (traîneaux à chien et kayak de mer) en complète autonomie. Possible, l’entrepreneuriat off grid? Oui!

La vingtaine tonique, Roxane et Antoine ont le teint pimpant des gens qui jouent abondamment dehors. L’hiver, le couple travaille de connivence avec ses 30 chiens pour offrir des randonnées époustouflantes à sa clientèle. L’été, le fleuve devient son meilleur allié, et c’est en kayak de mer que le duo entraîne ses convives à la découverte des beautés de la région qu’il a choisie pour s’établir.

« On a beaucoup voyagé, chacun de notre côté, ensemble, puis avec notre premier chien, Bosco. Un moment donné, on a découvert le traîneau à chiens, et on a eu le coup de foudre! » racontent Roxane et Antoine. Pendant plusieurs années, guides de traîneau à chiens l’hiver, les accros au plein air crapahutaient jusqu’en Gaspésie l’été pour jouer les guides de kayak de mer!

Bref, Roxane et Antoine avaient bien bourlingué avant que le destin ne mette sur leur chemin une quinzaine de chiens dont le maître souhaitait se départir. « On a saisi l’occasion de créer notre propre meute », explique Roxane.

Le temps était venu de se poser. Mais où?

 
« On regardait partout! On a su par un ami qu’une forestière voulait vendre une terre ici. Par une journée grise et pluvieuse, on est venus dans Charlevoix pour la visiter. Ici, c’était une forêt en bois debout, la grosse bouette. Et on est tombés en amour! On s’est dit « si on l’adore dans ces conditions-là, imagine quand il va faire beau! Le terrain a joué pour beaucoup », raconte Roxane en riant.

D’emblée, le couple a imaginé le parc à chiens à l’ombre des grands pins et la maison, autoconstruite, sur ce petit plateau avec une vue sur les imposants crans rocheux au nord.

Saint-Siméon avait également un argument de taille. « C’est une des rares municipalités qui n’ont pas de limitation au niveau du nombre de chiens. »

Panneau Bosco
Bosco Charlevoix offre, l’hiver, des randonnées en traîneau à chiens et, l’été, des sorties en kayak sur le fleuve. ©Émélie Bernier

Le fait de s’installer en marge des services municipaux et hors du réseau d’Hydro-Québec a étonnamment rendu le processus d’obtention des permis assez simple. Mais en serait-il de même pour l’implantation de leur nid?

« Antoine et moi, on s’est connus sur l’île de Vancouver. On a vécu en voilier, dans une van, dans une petite communauté au Yukon… Ces trois espaces de vie étaient autonomes! Au Yukon, le mode de vie off grid [hors réseau] est très présent. Les gens vivent très bien avec des génératrices, des petites éoliennes, du solaire. Et s’il y a un endroit où il n’y a pas beaucoup de soleil en hiver, c’est bien là-bas! » indique Roxane.

L’héritage du père

Antoine lève son chapeau à son père, qui lui a inculqué toutes sortes de notions utiles. « Mon père est décédé aujourd’hui, mais c’était un trippeux d’énergies alternatives. On a un chalet dans Bellechasse qui fonctionne au solaire depuis que je suis petit. Il faisait du biodiesel avant tout le monde. C’est un des premiers au Québec à avoir eu une voiture électrique homemade. Il avait patenté un moteur électrique dans un Ford Ranger. C’était un bon patenteux. » Et un avant-gardiste!

Leur mode de vie est sans doute un peu une façon d’honorer cet héritage. « Je suis content d’avoir grandi avec une influence comme ça. Chaque fois que je vois notre set up, je me dis qu’il aimerait ça! »

Panneau solaire
Le solaire est la principale source d’énergie qui alimente les installations du duo. ©Émélie Bernier

Parlons-en, de ce set up!

  • 8 panneaux solaires de 400 watts chacun pour un total de 3600 watts

Les panneaux sont installés sur une structure amovible dont on peut modifier l’orientation selon les saisons et la course du soleil. L’énergie est acheminée à deux batteries au lithium.

Les panneaux sont tellement efficaces qu’après six heures de soleil, les batteries sont pleines… On n’est jamais arrivé au bout de l’énergie, alors on ne sait pas exactement combien on consomme.

– Antoine

C’est sûr qu’on porte attention à notre consommation. S’il fait gros soleil, on va passer la balayeuse, partir un lavage… S’il fait gris pendant trois jours, non! 

– Roxane

  • Une génératrice au diesel

On s’en sert seulement pour quelques outils comme la scie à viande. Et comme renfort si un pépin devait survenir avec le système à l’énergie solaire.
– Antoine

  • Un puits artésien et une installation septique

Leur maison se trouve à environ 300 m de la route. « Faire venir l’Hydro nous aurait coûté 20 000 $ à l’époque et probablement plus cher aujourd’hui. Le kit de panneaux solaires nous a coûté 17 000 $, et on ne paie pas de factures d’électricité. On est contents de notre choix », affirme Antoine.

À moyen terme, le duo aimerait se connecter au réseau pour alimenter un véhicule électrique et pour quelques besoins d’ordre pratique. « Si on avait un petit bâtiment relié à Hydro près de la route, on pourrait également avoir des congélateurs pour nourrir les chiens avec de la viande toute l’année. »

Pour l’instant, les animaux mangent des croquettes « de performance » durant leur période de repos estival. « Se brancher, on en parle, mais on y va une étape à la fois dans notre vie », lance Roxane.

Un jardin, une éolienne, des poules, de nouveaux sentiers en forêt… Le duo a des projets, mais a déjà atteint l’un de ses principaux objectifs : l’autonomie!

« Ce n’est pas pour rien qu’on a tout fait nous-mêmes, et on continue à apprendre des choses qui nous permettent d’être indépendants comme, récemment, la soudure. Ultimement, on veut être le plus indépendant possible. On a créé notre emploi, on produit notre énergie, on va se faire un jardin, avoir des poules… Parfois, c’est un peu croche, mais on apprend et on s’améliore », rigolent les tourtereaux.

Le couple n’a pas l’intention de tripler la meute ou le nombre de kayaks qui attendent l’été dans un coin du terrain et dont les couleurs vives contrastent avec la blancheur hivernale. « Notre première motivation, c’est de continuer à faire ce qu’on aime avec ce qu’on est capables d’offrir, à notre manière, à petite échelle. On est conséquents avec notre choix de mode de vie », concluent Roxane et Antoine. Les chiens qui jappent joyeusement semblent tout à fait ravis de ce choix!

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