Les forêts font partie de l’équation

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© Guillaume Roy
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29 avril 2020 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Souvent montrée du doigt, car perçue comme un facteur aggravant les changements climatiques, l’industrie forestière fait toutefois partie de la solution au Québec. Elle pourrait même contribuer à l’atteinte de nos cibles de réduction des gaz à effet de serre à moindre coût.

Le Québec aurait tout à gagner à exploiter ses forêts de manière durable. À elles seules, celles-ci pourraient permettre de réduire les gaz à effet de serre (GES) de 10 millions de tonnes (Mt), ce qui représente 13 % du bilan carbone actuel de la province, souligne un récent rapport du Groupe de travail sur la forêt et les changements climatiques (GTFCC), qui regroupe des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université du Québec à Chicoutimi ainsi que des représentants du Service canadien des forêts et de FPInnovations.

Selon le scénario le plus optimiste, le reboisement des forêts à faible densité et l’augmentation de la récolte pourraient réduire les GES de 5,2 Mt d’équivalent CO2 par an. Cette avenue permettrait d’utiliser plus de bois dans la construction, en remplacement de l’acier et du béton, deux matériaux à forte empreinte carbone. Le développement de la bioénergie, qui permettrait de remplacer des carburants fossiles, aurait un potentiel de réduction de 1,5 Mt d’équivalent CO2. Ces deux stratégies combinées ramèneraient les GES à un coût moyen de 11,49 $/tonne de CO2 atténuée. En valorisant en outre les bois sans preneur (de faible qualité ou dont les essences sont non désirées par les consommateurs), qui peut tout à fait être utilisé comme biomasse pour produire de l’énergie, le potentiel d’atténuation atteint un total de 10,4 Mt de GES par année.

Bois gestion forêt
© Guillaume Roy
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Réduire nos émissions au rabais

 

Même si le coût par tonne de CO2 atténuée grimpe à 87 $ avec la mise en œuvre de ce troisième volet, qui nécessite des investissements importants pour reboiser et développer de nouveaux marchés, il demeure moins élevé que d’autres actions climatiques. « Les données suggèrent que ces stratégies font partie des options les moins coûteuses », indique la chercheuse de l’Université Laval Évelyne Thiffault, qui a contribué à ce rapport du GTFCC commandé par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, celui de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et le Conseil de l’industrie forestière du Québec.

Selon une étude du Partenariat de recherche conjoint sur le climat et les transports — un groupe qui réunit des universités, des instituts de recherche privés, des entreprises et des organisations à but non lucratif du Québec, de la Californie, de l’Ontario et du Vermont —, les mesures d’atténuation financées par le Fonds vert du Québec ont un coût qui oscille entre 200 $ et 1300 $ la tonne de GES épargnée. D’autres données du ministère québécois des Finances, datant de 2017, montrent que les changements technologiques pour réduire les GES nécessitent des investissements autour de 100 $ par d’équivalent CO2 évitée.

La forêt québécoise permettrait donc de réduire nos émissions au rabais, résume Évelyne Thiffault, qui pense que nous devons réfléchir, comme société, aux produits que nous consommons afin de choisir les matériaux dont la production émet le moins de GES. « Il faut voir le territoire forestier comme un puits de carbone ainsi qu’une source de matériaux et d’énergie renouvelables », affirme la professeure, en ajoutant que « tout le monde y gagne ». L’atmosphère comme les communautés forestières, car les scénarios proposés par le GTFCC tiennent compte de la préservation de la biodiversité, de la protection des vieilles forêts, ainsi que des principes de l’aménagement forestier durable. 

Cet article provient d’un cahier sur les entreprises d’ici qui passent à l’action climatique, publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.