Du CO2 dans le frigo

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Depuis 2012, les patinoires du Centre civique de Dollard-des-Ormeaux (DDO) sont réfrigérées par un système de Carnot Réfrigération. Non seulement la facture d’électricité du complexe a plongé de 30 %, mais ses émissions de gaz à effet de serre (GES) ont fondu – une réduction équivalente au retrait de 1200 voitures des routes.

Le marché Atwater, certains centres de données de Bell et le quart des supermarchés IGA font également partie des clients de Carnot, une entreprise de Trois-Rivières qui conçoit et installe des systèmes de réfrigération au CO2 depuis 2008. Pionnière, la firme fait maintenant des affaires partout au Canada et aux États-Unis.

Un mal nécessaire

Arénas, supermarchés, entrepôts : ces immeubles ont des besoins polaires en matière de réfrigération. Comme nos bons vieux frigos qui ronronnent toute la journée, leurs systèmes fonctionnent avec des réservoirs de gaz réfrigérant. Et puisque nous ne vivons pas dans un monde parfait, qui dit réservoir dit aussi fuites.

Sur une période de 12 mois, l’Agence américaine de protection de l’environnement estime que les systèmes de réfrigération commerciaux et industriels subissent des pertes de 25 % de leur volume total de gaz.

Le plus souvent, ce sont des gaz fluorés, de puissants GES, qui sont utilisés en réfrigération et qui finissent dans l’atmosphère. Par exemple, le HCFC-22, qui était utilisé au Centre civique de DDO avant sa conversion, a un potentiel de réchauffement global 1800 fois plus important que le CO2 sur une période de 100 ans.

Reconnu pour son potentiel destructeur, le CO2 est pourtant bien moins nocif que les gaz fluorés. Son utilisation est un mal nécessaire pour profiter des bienfaits de la réfrigération tout en limitant l’amplification du réchauffement climatique.

On refroidit d’un côté et on chauffe de l’autre

Le CO2 était déjà utilisé comme fluide réfrigérant avant la synthèse des gaz fluorés en 1929. Sa particularité, c’est qu’il doit être maintenu à très haute pression (jusqu’à 100 fois la pression atmosphérique!) pour servir de fluide réfrigérant, contrairement aux gaz fluorés qui fonctionnent à basse pression.

"Le CO2 est à nouveau privilégié de nos jours pour des considérations écologiques, mais aussi parce qu’il est devenu facile de réaliser les soudures de conduits à haute pression, grâce à la soudure robotisée.

Marc-André Lesmerises, p.-d. g. et fondateur de Carnot

Comme le gaz est comprimé, les systèmes au CO2 offrent l’avantage d’être beaucoup moins volumineux que les systèmes conventionnels. Le grand pouvoir calorifique du CO2 fait aussi de lui « l’option la plus valable en termes d’efficacité », se réjouit monsieur Lesmerises.

Et pour améliorer encore davantage l’efficacité de ses systèmes de réfrigération, Carnot les couple aux réseaux de chauffage des édifices. Au Centre civique de DDO, la chaleur dégagée par les compresseurs qui maintiennent froides les glaces est récupérée pour chauffer les piscines.

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Un sytème de réfrigération de Carnot. Photo fournie par l'entreprise.
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Une entreprise de Trois-Rivières pactise avec le diable et remplace les puissants GES utilisés en réfrigération commerciale par du CO2.

Depuis 2012, les patinoires du Centre civique de Dollard-des-Ormeaux (DDO) sont réfrigérées par un système de Carnot Réfrigération. Non seulement la facture d’électricité du complexe a plongé de 30 %, mais ses émissions de gaz à effet de serre (GES) ont fondu – une réduction équivalente au retrait de 1200 voitures des routes.

Le marché Atwater, certains centres de données de Bell et le quart des supermarchés IGA font également partie des clients de Carnot, une entreprise de Trois-Rivières qui conçoit et installe des systèmes de réfrigération au CO2 depuis 2008. Pionnière, la firme fait maintenant des affaires partout au Canada et aux États-Unis.

Un mal nécessaire

Arénas, supermarchés, entrepôts : ces immeubles ont des besoins polaires en matière de réfrigération. Comme nos bons vieux frigos qui ronronnent toute la journée, leurs systèmes fonctionnent avec des réservoirs de gaz réfrigérant. Et puisque nous ne vivons pas dans un monde parfait, qui dit réservoir dit aussi fuites.

Sur une période de 12 mois, l’Agence américaine de protection de l’environnement estime que les systèmes de réfrigération commerciaux et industriels subissent des pertes de 25 % de leur volume total de gaz.

Le plus souvent, ce sont des gaz fluorés, de puissants GES, qui sont utilisés en réfrigération et qui finissent dans l’atmosphère. Par exemple, le HCFC-22, qui était utilisé au Centre civique de DDO avant sa conversion, a un potentiel de réchauffement global 1800 fois plus important que le CO2 sur une période de 100 ans.

Reconnu pour son potentiel destructeur, le CO2 est pourtant bien moins nocif que les gaz fluorés. Son utilisation est un mal nécessaire pour profiter des bienfaits de la réfrigération tout en limitant l’amplification du réchauffement climatique.

On refroidit d’un côté et on chauffe de l’autre

Le CO2 était déjà utilisé comme fluide réfrigérant avant la synthèse des gaz fluorés en 1929. Sa particularité, c’est qu’il doit être maintenu à très haute pression (jusqu’à 100 fois la pression atmosphérique!) pour servir de fluide réfrigérant, contrairement aux gaz fluorés qui fonctionnent à basse pression.

"Le CO2 est à nouveau privilégié de nos jours pour des considérations écologiques, mais aussi parce qu’il est devenu facile de réaliser les soudures de conduits à haute pression, grâce à la soudure robotisée.

Marc-André Lesmerises, p.-d. g. et fondateur de Carnot

Comme le gaz est comprimé, les systèmes au CO2 offrent l’avantage d’être beaucoup moins volumineux que les systèmes conventionnels. Le grand pouvoir calorifique du CO2 fait aussi de lui « l’option la plus valable en termes d’efficacité », se réjouit monsieur Lesmerises.

Et pour améliorer encore davantage l’efficacité de ses systèmes de réfrigération, Carnot les couple aux réseaux de chauffage des édifices. Au Centre civique de DDO, la chaleur dégagée par les compresseurs qui maintiennent froides les glaces est récupérée pour chauffer les piscines.

 

On retrouve plus de 425 patinoires intérieures au Québec, dont une majorité utilise encore des gaz fluorés pour la réfrigération.